05/02 Le cours de l'or efface un gain "impressionnant"...

... alors que Powell répète qu'une baisse des taux en mars est "improbable".

Aujourd'hui, lundi 05/02/2024, à 14h33, à Londres, les cours de l'or ont chuté, atteignant des nivaux inédits cette dernière semaine, alors que le dollar américain a atteint un record de près de trois mois sur le marché des devises et que les taux d'intérêt américains à plus long terme ont encore augmenté. Et ce, alors que le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a répété qu'une réduction de la politique en mars est "improbable", écrit Atsuko Whitehouse chez BullionVault.

Le cours de l'or a chuté de près de 25 dollars à 2015 dollars l'once de Troie lundi midi à Londres, effaçant les gains de la semaine dernière.
 
L'or a été incroyablement impressionnant la semaine dernière", a déclaré Nicky Shiels, responsable de la stratégie des métaux chez MKS Pamp, un groupe financier et de raffinage de lingots suisse, "étant donné le revirement macroéconomique de la Fed (les réductions de mars ne sont plus possibles, même celles de mai sont maintenant à 50/50) et le rapport sur l'emploi américain qui a fait sensation à tous points de vue".
 
"La déconnexion entre les attentes du marché concernant les liquidités, les réductions de la Fed et/ou un soutien de la Fed et la réalité n'a jamais été aussi grande, ce qui accroît le risque d'un retour à la réalité et d'une forte réévaluation des actifs sensibles aux taux", tels que l'or.

 
Répétant ce qu'il avait dit aux journalistes après la décision de ne pas modifier les taux d'intérêt de la Fed la semaine dernière, "je pense qu'il est peu probable que ce comité atteigne ce niveau de confiance [sur l'évolution de l'inflation vers l'objectif de 2 %] à temps pour la réunion de mars, qui a lieu dans sept semaines", a déclaré M. Powell dans l'émission 60 Minutes de CBS diffusée dimanche.
 
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Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Fed ne peut pas simplement réduire ses taux maintenant, étant donné que la banque centrale et les marchés financiers s'attendent tous à des réductions de taux d'ici la fin de l'année, M. Powell a déclaré que la Réserve fédérale américaine devait être "prudente" pour éviter que l'inflation ne rebondisse.
 
"La politique monétaire doit rester prudente, c'est-à-dire restrictive, pendant un certain temps encore afin de s'assurer que les pressions inflationnistes sont contenues", a convenu Mathias Cormann, secrétaire général du forum financier mondial et groupe de réflexion de l'OCDE, tout en révisant ses perspectives pour dire que l'inflation diminue à un rythme plus rapide que prévu, la croissance du PIB américain en 2024 étant désormais prévue à 2,1 %, contre 1,6 % en novembre.
 
Bien qu'il se soit affaibli par rapport au pic de la mi-2022 de quatre décennies au-dessus de 9 % par an, le taux d'inflation annuel de l'indice des prix à la consommation des États-Unis a augmenté en décembre à 3,3 % par rapport au plus bas de 5 mois de novembre de 3,1 %.
 
Les données de janvier seront publiées le 13 février.
 
Les paris sur la réunion de décembre de la Fed prévoient désormais 5 réductions de taux d'ici la fin de 2024, alors que le consensus du marché était de 6 réductions il y a un mois, selon l'outil FedWatch du CME.
 
L'indice du dollar, qui mesure la valeur de la monnaie américaine par rapport à ses principales contreparties, a dépassé aujourd'hui la barre psychologique des 104 après l'intervention de M. Powell dans l'émission "60 Minutes", soit le niveau le plus élevé depuis la mi-novembre.
 
Les rendements du Trésor américain à dix ans - un taux de référence pour le gouvernement ainsi que pour de nombreux financements et coûts d'emprunt commerciaux - ont augmenté de 6 points de base à 4,08%, prolongeant le rebond important depuis le nouveau plus bas de jeudi dernier à 3,87% pour l'année 2024.
 
Les cours du pétrole se sont stabilisés après les chutes de 7% de la semaine dernière suite à la promesse de Washington de poursuivre les frappes aériennes contre les groupes soutenus par l'Iran au Moyen-Orient en réponse à l'attaque meurtrière du mois dernier contre une base américaine en Jordanie.  
 
Les cours de l'argent ont chuté plus fortement, de 1,8 % à 22,28 dollars l'once, ce qui a poussé le ratio or/argent - qui suit les prix relatifs des deux métaux anciennement monétaires - au-dessus de 90, la valeur la plus élevée pour l'or par rapport à l'argent depuis deux semaines.
 
Les bourses européennes ont légèrement augmenté, mais les actions chinoises ont connu une nouvelle session volatile, l'indice CSI 300 ayant transformé un plongeon de 2,1 % en un gain de 0,7 %, alors que la politique monétaire plus souple de la Banque populaire est entrée en vigueur juste avant les vacances du Nouvel An lunaire du week-end prochain.
 
L'ancien président américain Donald Trump, actuellement favori pour l'investiture du Parti républicain en 2024, a déclaré hier qu'il pourrait imposer des droits de douane de 60 % ou plus sur les marchandises chinoises s'il réussit à revenir à la Maison Blanche lors des élections de novembre.
 
Le cours de l'or sur le Shanghai Gold Exchange s'est maintenu aujourd'hui à 48 dollars l'once troy au-dessus des cotations de Londres, ce qui suggère une forte demande sur le premier marché de consommation du métal.
 
Le cours de l'or en euros a baissé de 0,3% à 1877 € tandis que le prix de l'or britannique en livres par once est resté inchangé par rapport à la fin de journée de vendredi à Londres à 1605 £.

 

Ceci est une version traduite de cet article en anglais.

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