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La demande en or d'investissement : pourquoi les cours sont en hausse en ce moment ?

Les cours de l'or sont en hausse à cause des…

… investissements importants et non pas de la demande en bijoux.

L'investissement en or se fait remarquer en ce moment, écrit Adrian Ash chez BullionVault.

Qu'est-ce qui pousse les cours à la hausse ou à la baisse ?

De nouveaux chiffres publiés montrent que la demande mondiale en bijoux en or a atteint des pics de onze ans au second semestre 2015. Les prix du métal jaune en dollars, eux, ont chuté atteignant des plus bas de six ans.

L'action du marché aujourd'hui a montré, au contraire, que le métal jaune jouissait de son plus fort début d'année depuis 1980, tandis que les marchés des actions dans le monde ont chuté encore plus que jamais.

Celui qui achète l'or, en d'autres termes, a beaucoup plus d'importance que la quantité acheté. Et l'or a plus d'importance, bien sûr, quand les gestionnaires d'argent d'envergure en achètent beaucoup.

Comparons les foyers indiens par exemple. Ce vrai aspirateur de métal jaune a subi un revers quand sa balance commerciale affichait un énorme déficit. Et en 2015, le total des achats du pays était le troisième plus important.

Le nouveau rapport du Conseil mondial de l'or ou World Gold Council, Gold Demand Trends report, offre cette information. Selon l'analyste spécialiste Metals Focus le premier consommateur au monde de métal jaune a rebondi au second semestre de l'année, amenant la demande vers son niveau le plus élevé depuis 2010.  

Les cours de l'or dans le monde ont aussi atteint les niveaux de 2010 l'an passé, mais vers la baisse et non la hausse.

Les mois de novembre et décembre étaient particulièrement positifs pour la demande en or en Inde, a indiqué le World Gold Council, car Dhanteras, le premier jour du festival de Diwali annonçant le début de la saison des mariages (propice pour les achats d'or) a été précédé par un baisse des cours de l'or.

" Les consommateurs sensibles aux prix ont profité de l'occasion pour faire des achats à des niveaux plus bas. "

La baisse l'an passé de la demande en bijoux en Chine, en compétition avec l'Inde pour la première place de plus grand consommateur d'or au monde, a été freinée par la baisse des cours de fin d'année. La demande pour le quatrième trimestre de 2015 n'a glissé que de 1% seulement par rapport à la même période en 2014. Entretemps, les ménages américains (les plus grands acheteurs de bijoux au monde) ont augmenté leur demande en bracelets et colliers d'or une fois de plus, de 3%, par rapport à la période avant noël 2014. Ceci marque une croissance pendant huit trimestres de suite.

De nouveau, cet évènement s'est produit pendant que les cours étaient les plus bas (sur une moyenne trimestrielle) depuis la fin 2009. Vous comprenez où je veux en venir.

La demande de joaillerie en or aide à soutenir les prix, bien sûr. Le krach des cours du printemps 2013 avait trouvé un plancher vers les 1 180 dollars l'once alors que les ventes des investisseurs occidentaux satisfaisaient une hausse des achats par les ménages asiatiques. Le marché mondial s'est compensé. Mais de quelques dollars par once sous les niveaux qu'auraient préférés les gestionnaires d'argent à l'Ouest.

La demande d'investissement est aussi mentionnée dans le rapport Gold Demand Trends pour la fin de 2015. On y montre la hausse annuelle de 1,1% des lingots et des pièces d'or. Metals Focus avance le chiffre de 1 011 tonnes d'or, ce qui veut dire une once sur quatre de la demande mondiale totale.

Ce chiffre est à comparer avec une once sur huit au moment du commencement du marché haussier de l'or en 2002. Le retour de la demande d'investissement de détail reste une caractéristique importante du marché mondial.

L'un des autres composants clefs de l'investissement dans l'or, la demande par les gestionnaires d'argent qui utilisent des véhicules comme l'ETF or, continue de reculer par rapport à ses pics record de 2010-2012. Alors maintenant, au moment des troubles financiers du début 2016, qu'en est-il ?

J'ai passé la semaine dernière aux Etats-Unis et le sujet de conversation était l'or, l'or et l'or toujours plus, a indiqué le stratège des métaux précieux chez UBS, Edel Tully, ajoutant que cet intérêt provenait des clients actuels, des clients non actifs depuis la fin de la période haussière et des clients des collègues des FX, des actions, des taux, et finalement de clients potentiels.

" En d'autres termes, tout le monde veut parler d'or. Je n'avais pas vu un tel intérêt depuis des années. "

Le trading d'investissement dans les produits dérivés liés à l'or compte aussi, contournant la demande et l'offre physiques totalement mais impactant clairement sur les cours du métal actuel sur une base journalière. Car si le prix des contrats à terme sur l'or augmente, alors le cours actuel pour le métal physique va sûrement augmenter aussi, même si ces paris sur papier sont presque toujours réglés en liquide, jamais en métal.

L'inverse était vrai en 2015. Les gestionnaires d'argent, en tant que groupe, sont devenus négatifs avec les paris sur les cours de l'or pour la première fois depuis au moins 2006 (premier enregistrement des chiffres par le régulateur CFTC).

A cela s'ajoute la perte continue de 2015 de l'intérêt pour les ETF or. De plus, la baisse des cours menée par les investisseurs spéculatifs occidentaux a incité la demande des consommateurs pour l'or, comme l'a décrit le Conseil mondial de l'or.

La demande des consommateurs inclue toutes les pièces d'or et les lingots de détail achetés à des prix réduits de 6 ans par les investisseurs privés et les épargnants. Cela semble être une bonne affaire aujourd'hui, passer devant les gestionnaires d'argent se positionnant sur l'or dans une panique après s'être retiré du marché depuis le pic des cours de 2010-2012.

Les investisseurs qui sont arrivés tôt peuvent, s'ils le souhaitent, vendre aux prix les plus importants en 12 mois. A partir du moment où ils ont acheté le bon type d'or dans les lieux propice à une vente immédiate sur le marché.

Les détenteurs de pièces et de lingotins devront, au contraire, comparer les prix des boutiques pour la meilleure offre, voyageant physiquement pour amener leurs avoirs (ou les faire livrer avec assurance si possible) et accepter les prix en-deçà du marché que le secteur du détail dans l'industrie paie.

Observer les cours actuels ne nous montre pas la direction des prix. Pour cela, la meilleure indication est de se demander ce que les participants qui ont du poids vont probablement faire.

Les cours de l'or ne sont pas influencés par les consommateurs ou les épargnants achetant du métal jaune car c'est de l'or. Ce qui compte est la demande des gens qui achètent de l'or car ce n'est pas autre chose.

L'or n'est pas une dette. Ce n'est pas un titre ou des espèces. Il n'est pas très utile dans l'industrie (la demande pour la technologie a baissé de 5% en 2015 pour correspondre à une once sur treize). Dans un monde saturé de dettes, d'actions et de commodités industrielles, ce qui rend l'or soudainement utile c'est qu'il est une réserve de valeur quand tout le reste se plante.

La volatilité empirant et les pertes forcent les gestionnaires d'argent à reconsidérer leur sortie du marché de l'or depuis qu'il a atteint un pic avec la crise financière mondiale de 2010-2012. Ce qui importe le plus pour la direction des cours de l'or à partir de maintenant est ce qui se passe avec les prix des autres actifs.

 

Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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