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Une pépite d’or de 5kg, l’exploitation minière et l’offre pour 2013

La production aurifère stagne, les difficultés s’accumulent…

« L’annonce de la découverte d’une pépite d’or géante de plus de 5 kilos en Australie, et seulement avec un détecteur de métal portable, a fait les gros titres et les unes des journaux du monde entier », écrit Thomas Podvin pour BullionVault.

« C’est une découverte rare », ne manquait pas de souligner le Figaro Bourse.

Evaluée à 240 000 euros, ce morceau de métal jaune vaudrait en effet encore plus du fait de sa rareté. C’est une pépite de musée et non pas pour frapper plusieurs centaines de napoléons.

Cette trouvaille étonnante, la plus impressionnante en vingt ans, a eu lieu près de Ballarat en Australie, à cent kilomètres de Melbourne, un site important pendant la ruée vers l’or australienne il y a plus de 150 ans. Cette ruée aurait propulsé l’économie du pays.

« Cette trouvaille va peut-être relancer la ruée vers l'or dans la région », indiquait La Tribune.

Il s’agirait presque de se pencher pour récolter les richesses géologiques qu’offre la terre. Mais la réalité n’est pas forcément si singulière, et fait certainement moins rêver pour les professionnels, c’est-à-dire les compagnies minières aurifères qui produisent une grande partie de l’offre mondiale en métal jaune.

Nous avions vu dans ces pages l’an passé que les découvertes de mines d’or se faisaient à un taux décroissant malgré les dépenses record de huit milliards de dollars en prospection en 2011. Les larges dépôts sont plus difficiles à trouver et leur mise en production prend deux fois plus de temps qu’au début des années 2000 confiait Jamie Sokalsky, directeur général du plus gros producteur au monde, Barrick Gold, à Bloomberg et Business Week en novembre 2012. En bref la découverte de filons d’or et leurs exploitations subséquentes sont de plus en plus longues, compliquées et onéreuses (argumentaire non partagé par les exploitants chinois cependant).

Dans un rapport de juillet 2012, le cabinet conseil des mines aurifères Metal Economics Group annonçait aussi que la production dépassait la découverte de nouvelles mines. Le remplacement des réserves s’annoncerait de plus en plus difficile.

Philip Klapwijk, le chargé international de l’analyse des métaux précieux pour le cabinet-conseil Thomson Reuters GFMS, note déjà une légère baisse de l’approvisionnement en 2012 de 0,7%, dans son rapport du 16 janvier 2012, le Gold Survey 2012 – update 2.

La Chine en 2012 a produit plus de 40 tonnes et la Russie plus de 10 tonnes d’or qu’en 2011 tandis que l’Afrique du Sud et l’Australie traditionnellement de grands pays producteurs ont vu leurs productions respectives diminuer d'environ 10 tonnes et 20 tonnes entre 2011 et 2012.

Production aurifère par GFMS

De plus, Klapwijk indiquait qu’en 2012, le coût total de la production était de 1 150 dollars l’once avec un cours de l’or cette année oscillant entre 1 362 et 1 883 dollars l’once.

Le cabinet-conseil prévoit pour le premier semestre 2013 une augmentation de l’offre par la production aurifère de 20 tonnes, soit 1,5% d’une année sur l’autre et une augmentation un peu plus importante de l’approvisionnement par la filière du recyclage de 57 tonnes (soit 7,5%).

Les prévisions pour le premier semestre 2013 montrent que l’offre totale serait de 2 216 tonnes (soit en extrapolant grossièrement à 4 432 tonnes en douze mois) alors que la demande totale en 2012 était de 4 484 tonnes.

Pour extraire l’or du sol, les difficultés restent nombreuses et variées. L’offre ne suit pas la cadence avec l’évolution des cours. La production est en déclin dans les zones matures (comme l’Afrique du Sud), le remplacement des réserves reste un défi, le coût de la production est en constante augmentation, les risques politiques, sociaux et environnementaux existent bel et bien et s’intensifient. A cela s’ajoute un taux de découverte en déclin et l’augmentation du temps de développement et des risques techniques.

De gros projets, notamment une mine en Mongolie (par Rio Tinto) et une mine en Ontario (par Detour Gold), devraient voir le jour et permettre une augmentation de la production en 2013, a indiqué Alex Létourneau qui reste plus positif dans son article pour Kitco.

Le cabinet conseil CPM Group prévoit une augmentation de l’offre de la filière minière de 4,3% soit 3,4 millions d’onces en 2013, écrit Létourneau.

Moins optimiste, Sokalsky prévoyaient pour 2012-2013 d’autres obstacles pour l’industrie minière aurifère, avec notamment des risques pour l’exploitation sous la forme de nationalisme des ressources, de pénurie du savoir-faire, d’accès aux infrastructures, d’inflation des coûts, d’exécution de grands projets, etc.

On notera un autre obstacle, les guerres, avec le Mali qui a produit 41,3 tonnes d'or en 2012, et dont l'activité aurifère n’aurait pas été touchée par le conflit actuel.

A côté de ce casse-tête pour les compagnies minières aurifères, la découverte d’une pépite de 5 kg semble bien moins fastidieuse.

 

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Par Thomas Podvin

Responsable des opérations européennes, et plus précisément du marché francophone, chez BullionVault France, Thomas Podvin a rejoint le leader mondial pour l’achat et la vente en ligne d’or et d’argent en 2011. Il traduit et publie chaque semaine des articles d’information et des analyses écrits par les chercheurs et économistes de BullionVault. Voir aussi son profil Google +

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