Les grands marchés de l’or dans le monde (partie 1)
L’Europe et les Etats-Unis, du physique aux produits dérivés…
Le marché professionnel pour l’achat d’or (et l’achat d’argent) à l’heure de la mondialisation est un marché international où les dealers ne sont pas forcément dans le pays où se trouvent les métaux précieux sous forme physique.
Pour acheter de l’or à la Standard Bank, le téléphone sonne à Londres, New York ou Tokyo selon l’heure de votre appel vers un numéro unique et pour acheter du physique stocké à Londres. Le négoce du métal roi est globalisé.
On ne peut presque plus parler de plusieurs grands marchés dans le monde car les échanges se font à travers les frontières, 24 heures /24 et 5 jours/7.
Le marché est global mais a divers « points d’entrées » situés sur presque tous les continents.
Ces points d’entrée au marché permettent des échanges physiques, avec la livraison des métaux ou le règlement en espèces à t+2 (deux jour ouvrés après la transaction), comme à Londres, la plaque tournante de l’or et de l’argent physiques dans le monde. D’autres points d’entrée permettent la négociation de produits dérivés de l’or, comme les contrats de « futures » ou options, c’est le cas du Comex de New York.
Le marché international de l’or tourne autour de plusieurs grands centres principaux qui offrent un accès à l’or sous diverses formes. Quelques points d’entrée relatifs à l’or physique et aux produits dérivés sont exposés ci-dessous et dans la seconde partie de cette article.
A Londres
Le plus grand marché professionnel de l’or physique au comptant est à Londres. C’est dans la capitale britannique que la majorité des transactions internationales d’or physique sont réalisées. C’est l’un des quelques endroits où se trouvent les négociants et les métaux précieux en même temps.
Ce marché leader mondial offre des atouts majeurs de sécurité, de savoir-faire, d’infrastructure, de conservation, de transport et d’assurance.
Après le régime de l’étalon or, le marché de l’or physique à Londres commence en 1919, avec une séance de « fixing » [pour établir les cours] ou cotation organisée dans les bureaux du courtier de la Banque d’Angleterre.
Aujourd’hui, cinq membres du fixing cotent les prix d’achat et de vente de l’or deux fois par jour, à 10H30 le matin et 15H00 l’après-midi (heures de Londres, 11H30 et 16H, heures de Paris). C’est le cours référence dans le monde entier. Les membres de l’association professionnelle des métaux précieux de Londres ou London Bullion Market Association (LBMA) qui fixent les cours de l’or et de l’argent chaque jour sont Nova Scotia-Scotia Mocatta, Barclays, Deutsche Bank, HSBC USA et la Société Générale.
L’or physique échangé sur ce marché de gré à gré (avec une livraison à t+2 jours) a la forme de barres négociables à Londres, dites de « Bonne livraison », dont les caractéristiques sont établies à l’avance et permettent des échanges en toute confiance de barres d’or intègres de qualité constante et standard. Les caractéristiques sont entre autres un poids d’environ 400 onces (12,5kg) et un titre de 99,5% minimum. Les cotations du fixing sont toujours en dollars US l’once (elles étaient en livres sterling avant 1968). Une once (oz) équivaut à 31,103 g.
En général, dans les autres marchés physiques, l’or est échangé en « loco London » (ou location of London) avec un prime supplémentaire pour le transfert. Il s’agit de transactions de l’or situé à Londres (avec ces cours auxquels on ajoute une prime), depuis un autre point d’entrée dans le marché.
A New York
Le plus grand marché des produits dérivés de l’or au monde est à New York, proposant des contrats « futures » et options à terme sur le Comex (Commodity Exchange), une sous division du New York Mercantile Exchange (NYMEX). A l’inverse de Londres où l’or est négocié sous forme physique, l’or à New York est négocié sous forme de contrats. Les négociants ne tradent finalement que des chiffres et les règlements se font contre des espèces.
Le marché des « futures » est ouvert de 8H20 à 13H30, heures locales (14H20 à 19H30, heures de Paris). Un marché informatique permet aussi les échanges du lundi au vendredi. New York offre avec ces deux systèmes 22 heures de cotation quotidienne. Ce marché permet de faire le lien horaire entre les marchés du monde entier, en Europe (Londres et Zurich), mais aussi en Asie et plus loin (Hong Kong, Singapour et l’Australie).
Les contrats « futures » sont de 100 onces, avec les cotations en dollars US par once. L’or physique est à livrer dans le futur, sous forme de barre de 100 onces ou trois barres d’un kilo, d’une pureté de 99,5% minimum.
A Zurich
Trois banques suisses cotent les cours à l’achat et la vente de l’or physique, le Crédit Suisse, UBS et CBS. Celles-ci proposent des services financiers satisfaisant les caractéristiques du marché de l’or et font fabriquer elles-mêmes divers produits (barres, pièces) pour des clients privés. Peu d’informations circulent sur le marché de l’or de Zurich. Ce marché fut créé en 1968.
Et en France ?
Après 1948, l’or est coté à la Bourse de Paris, jusqu’en 2004. CPoR Devises cote maintenant l’or sous diverses formes, tel que le lingot d’un kilo ou le Napoléon 20 Francs. Il n’y a pas de grand marché professionnel de l’or physique en France à l’échelle de celui de Londres ou de la Suisse.
A suivre...
- Nous verrons dans la seconde partie de cet article l’or dans les points d’entrée asiatiques du marché international, notamment les deux plus grands pays consommateurs d’or au monde, l’Inde et la Chine.
Source majeure : Le marché parisien de l’or de 1941 à 2009 : histoire et finance, Thi Hong Van HOANG, 2010
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