Les enquêtes sur le fixing de l’or à Londres font peur à Singapour
Singapour laisse tomber son projet de fixing asiatique...
Les membres du fixing de l’or à Londres cherchent un « audit externe » de la référence, alors que le centre asiatique de l’or se retire de la compétition…
Singapour ne suivra pas le marché de l’or de Londres en organisant un fixing quotidien, selon des sources citées aujourd’hui par une agence de presse.
L’Association du marché des métaux précieux de Singapour a apparemment rejeté la mesure, moins de douze mois après l’avoir proposée. Les banques membres s’inquiètent des enquêtes réglementaires du prix de référence mondial établi à Londres.
« Car concernant ces enquêtes [sur le fixing de Londres], tout le monde veut apparaître tranquille sur le sujet », a indiqué à Reuters une source anonyme.
Deux agences différentes ont rapporté que la London Gold Fixing Ltd, dont les membres se mettent d’accord deux fois par jour sur le fixing de l’or (établissant un prix en fonction des offres d'achat et des offres de vente) pour compenser un volume maximal des ordres des clients en attente à un cours unique, ont formé un « comité directeur » pour essayer répondre aux accusations que le processus manquait de transparence et était ouvert aux abus.
Le Wall Street Journal, qui a affirmé que le comité s’est réuni hier, a indiqué que des membres du London Fix « cherchant un audit externe de ce processus». Bloomberg News va plus loin, affirmant que le comité directeur cherchera un conseil externe et indépendant pour améliorer le processus.
A nouveau, aucune source n’a été nommée.
« Alors qu’il n’y a pas de preuve que le fixing de l’or est manipulé », a affirmé Bloomberg News, qui a rapporté des commentaires anonymes sur la « surveillance » réglementaire en fin novembre, « les économistes et les universitaires ont dit que la façon dont cette référence est établie est obsolètes, vulnérable aux abus, et manquant de toute surveillance réglementaire ».
La Deutsche Bank a annoncé vendredi dernier qu'elle se retirera des fixings de l’or et de l’argent, mettant en cause un ralentissement des volumes qui a affecté ses opérations commerciales plus larges liées aux commodités.
La décision est intervenue le matin après que le dirigeant de la BaFin en Allemagne, l’autorité financière allemande, a connecté les fixings des métaux précieux avec les fixings des devises qui font maintenant l’objet d’enquêtes aux Etats-Unis, à Londres et en Allemagne.
La Deutsche Bank avait ouvert l’an passé des espaces dans un coffre-fort d’or à Singapour pour un volume de 200 tonnes.
« Alors que les géants financiers occidentaux sont sortis du commerce de négoce des commodités aux risques et gains importants », a indiqué le South China Morning Post, « les firmes asiatiques riches en capitaux, ce qui incluent les banques et les maisons de courtage d’état en Chine, ont saisi l’opportunité d’entrer sur le marché ».
Le SMCP cite J.P. Morgan Chase et Natixis se retirant du commerce des commodités qui n’a trouvé aucun manque de candidats asiatiques souhaitant prendre leur place à la table.
Espérant amener les parts de Singapour du commerce mondial de l’or jusqu’à 10-15% entre 5 ou 10 ans, le gouvernement de la cité état n’a pas caché ses intentions de devenir le centre de négoce asiatique de l’or, un titre détenu en ce moment par Hong Kong. Elle était en pourparlers officiels en avril 2013 avec la Singapore Bullion Market Association concernant le lancement d’un fixing de l’or domestique.
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