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Les emplois non fermiers US et Diwali

L’économie occidentale et la demande asiatique pour l’or.

Les investisseurs en or et en argent qui ont souffert pendant longtemps connaissent le choc sur les cours, que peut provoquer la publication mensuelle des chiffres sur les emplois américains, que ce soit en bien ou en mal.

La création de jobs représente la moitié du mandat de la Fed. L’autre partie est l’inflation.

Une bonne mesure de cet indicateur économique offrira de meilleures chances pour la hausse des taux d’intérêt par la Fed. Peut-être. Un jour. On verra.

La pression vendredi était plus forte particulièrement pour les traders. Personne ne savait en avance ce que serait le nombre d’emploi créé sur le mois. Personne ne saurait prédire la réponse du marché que ce soit dans un sens ou dans un autre.

D’où le tuyau du Financial Times qui recommande de garder un œil sur la volatilité des options sur l’ETF or géant GLD.

Acheter des contrats de volatilité ne veut pas dire spéculer sur la direction des prix, mais simplement sur une prévision que ces prix vont osciller plus vite et plus fort. C’est un produit dérivé sur le delta des prix dérivés, si vous voulez.

Les investisseurs de long terme savent aussi que les rapports sur les emplois non fermiers US ne changent par la direction plus importante des cours de l’or et de l’argent.

On en revient au sentiment, qui s’est construit à partir de la façon dont le monde voit les données et les événements au cours du temps. Malgré la perspective généralement haussière sur les actions (le Nasdaq à un pic de 15 ans ?), le consensus trouve maintenant des signaux baissiers pour l’or au sein du marché des métaux précieux lui-même.

Les compagnies minières majeures et moyennes extraient des volumes record, rejouant une version du dilemme du prisonnier en essayant de soutenir leurs propres revenus trimestriels, alors que la production mondiale à un niveau haut record coïncide avec de nouvelles baisses des prix mondiaux.

Le même dilemme s’applique à tous les producteurs de ressources naturelles en ce moment. Il détruit l’industrie pétrolière américaine. Même l’Opec ne peut se mettre d’accord sur les limites de la production ou suivre les quotas déjà en place.

La différence avec l’or, cependant, mise-à-part le manque de cartel minier, est que le métal ne disparaît jamais (à l’inverse du pétrole). D’abord car il est indestructible. Ensuite parce qu’utiliser de l’or permet de le garder en sécurité. Personne ne le jette jamais.

Donc tout l’or jamais extrait dans l’histoire est encore parmi nous. La production minière record de 2014, bien au-delà des 3 100 tonnes, et prolongeant la croissance au-dessus du pic de production en 2001 du dernier marché baissier a ajouté moins de 2% aux réserves mondiales existantes.

Ce nouvel or arrive directement sur le marché. Il faut qu’il trouve un acheteur. Les achats des géants asiatiques que sont l’Inde et la Chine restent fermes, mais de nouveaux rapports offrent aux baissiers sur l’or de nouvelles raisons pour voir des prix encore plus bas.

Les pics d’achat traditionnels en Inde sont cette semaine, pour le festival de Diwali. Les ventes jusqu’ici ont été calmes. La perspective est mauvaise et ce à cause du manque de pluie. Ce qui engendre un risque de mauvaises récoltes pour les ménages dans le monde rural, qui représentent la majorité des acheteurs et donc d'une grande partie de la demande en or.

Le gouvernement indien essaye activement de décourager la nouvelle demande en offrant des obligations liées à l’or qui paient aussi un petit taux d’intérêt.

Oui, New Delhi a aussi lancé de nouvelles pièces en or faites en Inde et la promotion se fait avec le World Gold Council. Les produits liés à l’or ne semblent pas pouvoir remplacer pour le moment l’appétit massif de l’Inde pour l’or physique.

Une suggestion similaire qu’une culture de 2 000 ans est en pleine mutation aussi provient des analystes qui observent le marché chinois.

La demande de la Chine a augmenté de 8% jusqu’ici cette année, a indiqué la semaine passée l’Association de l’or en Chine. Mais c’est après un plongeon de 25% intervenu en 2014.

Les commentateurs occidentaux voient maintenant une substitution de l’or vers les produits du secteur financier avec la Chine qui réforme ses marchés financiers et les ménages qui deviennent plus habiles avec leur argent.

Est-ce un vrai risque ? Un article dans le trimestriel de la LBMA suggérait que la substitution pourrait méchamment impactait la demande en or de l’Inde.

C’est un article de 2004.

Depuis lors, les importations annuelles d’or vers l’Inde ont augmenté de 600 à 1 000 tonnes par an.

L’idée que les biens de consommations, notamment l’électronique, vont dévorer les dépenses des ménages indiens sur l’or existe toujours, comme le remarque cet article.

Les gens demandent et choisissent des gadgets comme cadeaux pour ce Diwali, pas de l’or, a rapporté The Times of India.

Enfin, peut-être. Cette pub télé pour Diwali en 2011 montre jusqu’où cette idée peut aller sur le long terme.

Les cours de l’or indiens ont chuté de 25% jusqu’ici depuis lors. En même temps, la nouvelle ligne de produits d’Apple a déjà offert 5 versions, maintenant obsolètes, de l’iPhone.

Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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