Le rebond de l’or est-il durable ?
Les médias ont besoin d’histoires simples pour remplir les blancs…
Donc avec une chute des marchés des actions, un plongeon des matières premières et une panique qui prend de l’ampleur entre les obligations d’état faibles et l’étreinte amoureuse des bons allemands et des T-bonds américains, le rebond de l’or de 50 dollars à partir de nouveaux points bas de 2014 est causé par le demande pour la valeur refuge, estime Bloomberg dans cette vidéo.
La demande ici à BullionVault est certainement positive. Mais nous nous serions attendus à plus d’activités des clients si l’or était stimulé par les capitaux d’investissement s’échappant des marchés boursiers ou des bons ou des espèces.
Nous nous attendrons aussi à voir une demande nette plus forte pour l’ETF or géant SPDR Gold Trust (NYSEArca : GLD). Le plus grand fond indiciel coté en bourse a à peine ajouté une tonne d’or lundi, alors que même le marché boursier américain a coulé de 1,7%.
Ce qui amène les encours du GLD à 761 tonnes, un niveau bas pas vu depuis six ans, et à peine 0,2% en plus sur la journée.
La différence est de taille cependant sur le marché des Futures or. Le nombre de positions actuellement ouvertes sur l’or a gonflé hier de 3,4%. La demande apparente de valeur refuge de l’or, en d’autres termes, semble être plus un état spéculatif qu’une situation réelle.
Les traders de capitaux fébriles ou hot money spéculent sur la demande pour la valeur refuge qu’offre l’or pour pousser les prix de l’or à la hausse. Ces spéculations s’avèrent jusqu’ici auto réalisatrices. Car le rebond a aussi fait sortir les hedge funds qui détiennent des paris baissiers contre l’or. Et cette couverture à découvert ou short covering pourrait encore se prolonger.
Depuis la dernière fois que les cours de l’or étaient à ces niveaux, le nombre de contrats short spéculatif a augmenté de 11%, touchant un plus grand pic de 14 mois. Comme toujours, les derniers venus sont les premiers à souffrir. Mais si les prix rebondissent de 50 dollars par once en plus, alors la moitié de toutes les positions short spéculatrices ouvertes maintenant perdrait de l’argent.
L’or a du chemin à faire avant d'y arriver. Les analystes des banques de métaux précieux UBS, Société Générale et Scotia Mocatta observant les graphiques ont tous indiqué ce matin une grande résistance de l’or vers les 1 242 dollars l’once, le point bas atteint en fin mai.
Toujours est-il que l’or augmente alors que les actions diminuent. C’est réconfortant pour les investisseurs répartissant les risques et détenant un peu d’assurance financière qu’est l’or, autant que pour les journalistes financiers qui ont besoin d’expliquer chaque tick et chaque tock sur le marché.