Le négoce de l'or par la hot money n'ajoute que 0,14$ /tonne en 2016
Pendant le marché haussier, le trading spéculatif de l'or avait ajouté 1 dollar par tonne.
"Le négoce de l'or a vu les cours souffrir leur pire période de pertes quotidiennes en plus d'un an, avec la baisse de mai marquant un recul mensuel le plus important depuis le krach de 2013", écrit Adrian Ash pour BullionVault.
C'est du moins ce que pensent ceux qui tradent et observent les contrats à terme ou Futures or sur le Comex, plutôt que de suivre les cours de l'or eux-mêmes.
Mai fut effectivement le mois des baisses journalières des cours de l'or en dollars US, mais l'argent était pire. C'est un mois qui a aussi vu des oscillations extrêmes des prix de l'or. Mais tenir simplement compte du pic et du creux du mois amplifie la mesure de la volatilité dans les échanges d'or physique.
Le centre du marché mondial de l'or, Londres, était fermé lors du pic et du creux du mois, les jours fériés britanniques de mai (le 2 et le 30). Un trading mince a permis la formation de crêtes plus abruptes.
Alors que le marché londonien était en congé, l'or a commencé en mai avec un pic de 15 mois à 1 305 dollars l'once. Il a fini mai après un autre congé britannique et à un plus bas de trois mois, cotant ce lundi 31/05 juste en-dessous des 1 200 dollars.
Du haut en bas, le prix de référence de l'or à Londres (ex fixing) a évolué dans un écart de 7% en mai. Ce n'est pas les 8% observés avec les Futures US. Plus intéressant encore, sur la base d'une moyenne mensuelle, l'or a en fait grimpé, prolongeant sa reprise par rapport aux plus bas de six ans observés en décembre pour ajouter 1,4% en plus et atteindre sa plus forte moyenne mensuelle depuis août 2014, même contre un dollar US en hausse.
Il est facile de mettre en cause les dernières promesses de la hausse des taux de la Fed pour une baisse de 7% en fin mai par rapport à la fin avril. Mais après le bond des cours et l'explosion du nombre de nouveaux investisseurs dans l'or en 2016, la prise de profits semble être la vraie cause ici de la baisse. Cette prise de profit a certainement touché le trading spéculatif sur les Futures et les options or du Comex.
Les réserves des fonds indiciels cotés en bourse de l'or sont restées plates pendant une semaine et plus. Mais d'importants traders spéculatifs sur le Comex ont entre-temps diminué leurs paris nets haussiers de plus d'un cinquième par rapport aux nouveaux records historiques observés à la mi-mai.
Ce qui est vraiment remarquable sur le commerce de l'or jusqu'ici en 2016 est que le prix a peu profité des investissements importants dans les ETF or et le Comex par les haussiers.
Il est vrai que les cours de l'or en dollars ont augmenté les trois premiers mois de 2016 au taux le plus important en presque 30 ans. Mais en fin mai, les traders pour l'or des ETF et du Comex ont ajouté entre eux plus de 1 000 tonnes des positions nettes spéculatives haussières depuis le Nouvel an.
Mais le cours n'a fait que grimper de 150 dollars l'once, soit seulement 14 cents de dollars la tonne.
En comparaison, une hausse des prix de presqu'un dollar l'once sur la taille des positions nettes spéculatives haussières tout au long de la crise financière culminant en août 2011 fut observée, avec l'or ajoutant 375 dollars par once sur 225 tonnes de spéculations supplémentaires pendant les cinq mois précédant cet été-là.
Quelle est donc la source de ce ralentissement de 2016 ?
Le hedging des compagnies minières aurifères peut-être ? Il a commencé à revenir alors que les prix ont augmenté en début 2016 après que l'industrie minière ait manqué le top… Elle s'était brulé en chassant l'or en hausse pour clore les couvertures de protection (hedges) qu'elles avaient achetées il y a dix ans afin de bloquer les prix les plus bas en 20 ans à la fin du précédent marché baissier, en 2001.
Ou peut-être que la demande physique asiatique fait que les cours de l'or sont à la traîne. Presqu'entièrement absente, à cause de facteurs domestiques (surabondance en Chine et bataille en Inde du secteur joaillier contre la nouvelle taxe du gouvernement) et des prix en hausse, la demande physique en Asie était la plus importante historiquement lors du krach des cours en 2013. Cela aurait pu être pire sans les achats des foyers indiens et chinois lors de la période de replis.
Mais l'appétit pour de nouvelles spéculations contre la Fed, en faveur de l'or, est évident. Tout ce dont la hot money (fonds spéculatifs) a besoin maintenant est un autre pic et un autre creux dans l'anticipation de la nouvelle réunion de la Fed en juin.