L'argent évalué en or est bon marché
Le ratio or / argent est au plus haut.
" Le cours de l'argent a bien grimpé pour atteindre 16 dollars l'once deux fois ces deux dernières semaines, mais il reste en retard sur le cours de l'or, jusqu'ici en 2016 ", écrit Adrian Ash pour BullionVault Argent.
Les cours de l'or ont affiché des gains de 17% en dollars contre 13% pour les cours de l'argent.
Est-ce que le métal gris va rattraper son retard et dépasser la performance du métal jaune si ce rebond des cours continue ?
Les cours de l'or et de l'argent ont bougé dans la même direction pendant 73% des séances. Ils vont rarement dans des directions opposées pendant plus de deux jours de suite et ceci ne s'est produit qu'à une seule reprise durant sept jours d'affilé.
Mais l'argent évolue habituellement de 1,8% pour chaque mouvement de 1% de l'or, que ce soit à la baisse ou à la hausse.
Pour les fans de statistiques, les prix de l'argent montre une volatilité journalière de 30% alors que celle de l'or n'est que de 18%.
Le krach de 70% de l'argent par rapport aux pics de 2011 a supplanté le plongeon de 45% des prix de l'or. De la même façon, le métal le moins cher a tendance à bouger plus vite quand l'or et l'argent augmentent.
Ce n'est pas le cas pour le moment en 2016.
Est-ce que ça va changer ?
Les données historiques nous disent " peut-être ".
Le ratio des prix de l'or et de l'argent a récemment atteint les pics les plus élevés depuis le krach bancaire de 2008. Mais l'or a aussi reculé depuis, tandis que l'argent a affiché des hausses.
Peut-être que le pic de long terme vers les 80 onces d'argent pour une once d'or reste vrai.
Peut-être que le métal le plus cher devrait reculer contre son cousin le moins cher, même s'il continue de grimper contre les devises tel que le dollar US.
Les banquiers centraux disent aussi " peut-être ".
L'inflation a tendance à être plus avantageuse pour l'argent métal que pour l'or et ces banquiers semblent vouloir à tout prix pousser les coûts de la vie des consommateurs à la hausse, coûte que coûte, ou si ce n'est parce que la menace de la déflation continue de les rendre dingue (comme le montre leurs dernières décisions).
La production minière suggère aussi que l'argent pourrait devenir un peu plus rare qu'avant, au moins en termes de stocks industriels, prêts à l'emploi.
Environ 60% de l'argent métal finit dans les gadgets et autres produits électriques et électroniques, plutôt que dans les bijoux ou les produits d'investissement. Pour l'or, ce type de demande industrielle ne représentait que 10% en 2015. Et maintenant, comme le note Bloomberg, le déclin des métaux de base comme le cuivre signifie que ces compagnies minières diminuent leur production. L'argent est généralement un sous-produit de l'activité minière de ces compagnies, ce qui veut dire que la production du métal gris va aussi diminuer.
En effet, la plus grande compagnie minière d'argent, KGHM de Pologne, pourrait avoir à emprunter des fonds pour payer les dividendes à ses actionnaires, car son produit primaire, le cuivre, a aussi vu ses prix plonger par rapport à des pics d'il y a dix ans.
Du côté de la demande, la banque de métaux précieux HSBC suggère que l'argent pourrait revenir car les acheteurs de pièces et de lingots pourraient entrer sur le marché pour bénéficier des prix relativement plus bas du métal, et donc le pousser à la hausse.
Cette première étape peut se produire, mais je doute que ce soit le cas pour la deuxième. La demande en pièces et lingots d'argent a déjà explosé ces dernières années.
Donc qu'en est-il de l'impact des gestionnaires d'argent et des hedge funds plus importants ? C'est ce qui compte vraiment pour l'or.
La spéculation sur les contrats à termes et les options argent a déjà augmenté, avec les gestionnaires de fonds (en tant que groupe) pariant frénétiquement que les cours afficheront des hausses tout en abaissant leurs paris opposés que les prix vont chuter. Ces positions nettes haussières record n'ont pas vu les prix répondre aussi fortement que ceux de l'or.
La seule certitude avec l'argent, mise à part ses utilisations physiques sans pareille, est son imprédictibilité.
La volatilité est valable dans les deux sens, comme l'ont découvert les chasseurs de bonnes affaires du krach de 2013 sous les 19 dollars quand l'argent a coulé sous 14 dollars l'once en fin 2015.
Mais quand l'argent bouge, il bouge vraiment. S'il tente de rattraper l'or, le métal gris va violemment grimper.