30/09 L'or « suracheté » chute de 50 dollars...

...alors que les paris records sur le Comex écrasent la demande physique.

 

Aujourd'hui, le lundi 30/09/2024, à 14h46, à Londres, les cours de l'or ont fortement chuté, perdant 50 dollars à un moment donné par rapport aux nouveaux records de la semaine dernière, mais le métal précieux est resté sur la voie de sa plus forte hausse trimestrielle depuis le début de 2016 après que les investisseurs dans le gigantesque ETF GLD adossé à l'or aient réduit leurs avoirs tandis que les spéculateurs sur les produits dérivés ont construit leur plus lourde position haussière en plus de 4 ans dans les contrats à terme et les options du Comex sur fond de craintes croissantes d'une guerre à l'échelle de la région au Moyen-Orient, écrit Atsuko Whitehouse chez BullionVault.

En termes de valeur, les dernières données des régulateurs américains, la CFTC, indiquent que les fonds spéculatifs et autres traders de Managed Money se sont dirigés la semaine dernière vers la fin du mois de septembre avec des paris haussiers records sur l'or d'une valeur de 67 milliards de dollars, soit plus de 58,3 % de plus qu'à la fin du mois de juin.
 
En revanche, parmi les fonds d'investissement ETF adossés à l'or, le géant GLD a connu sa première semaine en 14 de ventes nettes de la part des investisseurs, se contractant de 0,6 % vendredi - et valant désormais 74 milliards de dollars - après avoir effacé les sorties de fonds de cette année.
 
La demande d'or physique a montré aujourd'hui des signes d'affaiblissement dans le pays consommateur numéro un du métal précieux, la Chine, alors que les marchés boursiers de la deuxième économie mondiale ont entamé les vacances de la fête nationale avec leur plus forte hausse en un jour depuis 16 ans, entraînant une augmentation de 9,1 % de l'indice CSI300 grâce aux mesures de relance budgétaire et monétaire agressives du gouvernement communiste, visant à stimuler le PIB pour atteindre l'objectif de croissance de 5 % fixé par le politburo pour 2024.
 
« Alors que l'or va de force en force, le risque d'un recul se renforce également », explique Ole Hansen, stratège en matières premières de la plateforme de produits dérivés Saxo Bank.
 
« La demande physique ralentit, car les investisseurs hésitent à acheter à des prix record, mais les traders à court terme continuent de stimuler la demande de contrats à terme. »
 

 
Au cours de la semaine qui s'est achevée mardi dernier, et alors que l'or atteignait son 29e nouveau record de 2024 en dollars américains, la catégorie Managed Money des traders de produits dérivés a augmenté la taille de ses paris haussiers sur les prix de l'or de 3,5 % pour atteindre le niveau le plus élevé depuis mars 2020, début de la pandémie mondiale de Covid et des fermetures d'usines.
 
Mais ce même groupe a également augmenté ses paris baissiers de 35,8 % pour atteindre la position courte brute la plus importante depuis avril dernier, lorsque l'or se négociait 300 dollars l'once de moins qu'aujourd'hui.
 
Selon les données de la CFTC, cela a porté la position longue spéculative globale sur les contrats à terme sur l'or du Comex et les contrats d'options à plus fort effet de levier à un nouveau record de taille en 4,5 ans et à son sixième nouveau record en valeur au cours des 13 dernières semaines du dernier trimestre civil.
 
« Le cours a une forte dynamique, mais il est également suracheté et pourrait donc prendre un certain temps pour consolider les gains récents », a déclaré le groupe de raffinage allemand Heraeus.
 
Le prix du lingot au comptant à Londres a chuté de 50 dollars l'once Troy par rapport au nouveau sommet de jeudi dernier de 2685 dollars, après avoir interrompu la série de 5 jours de nouveaux records historiques de l'or vendredi, se dirigeant vers le dernier benchmarking de Londres du troisième trimestre 2024 à 2640 dollars.
 
Le métal jaune a tout de même augmenté de 5,0% en septembre et affiche une hausse de 13,3% depuis la fin du mois de juin, marquant le plus grand gain trimestriel depuis le premier trimestre 2016.
 
« Une guerre à part entière au Liban amènerait une autre guerre juste à la porte de l'Europe », déclare un analyste du plus grand prêteur danois Danske Bank, notant l'invasion en cours de l'Ukraine par la Russie alors que le groupe militant palestinien Hamas a affirmé qu'une frappe aérienne israélienne a tué aujourd'hui son chef Fatah Sharif et sa famille dans le camp de réfugiés d'El-Buss.
 
« Pour les marchés, tout se résume à ce que l'Iran décide de faire » après qu'Israël a également assassiné le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, au cours du week-end et attaqué les rebelles houthis soutenus par Téhéran au Yémen.
soutenus par Téhéran au Yémen.
 
« Les marchés et l'intérêt général sont ou sont (malheureusement !) devenus insensibles à l'escalade géopolitique », déclare Nicky Shiels, responsable de la stratégie des métaux au sein du groupe suisse de raffinage et de finance MKS Pamp.
 
« La géopolitique d'aujourd'hui soutient des planchers plus élevés pour l'or, mais pas des plafonds exagérés ».
 
À l'approche de l'anniversaire de l'attaque dévastatrice du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, le prix de l'or a augmenté de 45,0 % en dollars, atteignant de nouveaux records historiques dans toutes les principales devises, à l'exception du rouble russe.
 
Le cours de l'or en euros a chuté de près de 50 euros par rapport au nouveau sommet de 2407 euros atteint la semaine dernière, tandis que le prix de l'or en livres sterling par once a chuté de 35 livres sterling par rapport au nouveau sommet de 2007 atteint jeudi dernier.
 
Avant les vacances d'automne de la Golden Week en Chine, les prix de l'or sur le Shanghai Gold Exchange ont augmenté leur décote par rapport aux cotations londoniennes, ce qui constitue le plus grand frein aux nouvelles importations de lingots depuis plus de 3 ans, à 21 dollars l'once lundi.
 
Les cours de l'argent, dont plus de la moitié de la demande finale provient de l'industrie et de la technologie, ont chuté plus fortement que ceux de l'or, perdant 4,5 % par rapport au nouveau sommet de 12 ans de 32,71 dollars atteint jeudi dernier, pour s'échanger à 31,25 dollars l'once Troy.

Les cours du pétrole ont également baissé, malgré l'escalade des tensions au Moyen-Orient, après que le Financial Times a rapporté que l'Arabie saoudite se préparait à abandonner son objectif officieux de 100 dollars le baril de brut et à augmenter sa production pour regagner des parts de marché.

 

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