Les risques augmentent, mais rien à signaler pour certains !
Les informations économiques pessimistes ne poussent pas les cours de l’or pour le moment.
« En feuilletant la moitié du Financial Times, hier, ici à Londres, on pense que les cours de l’or et l’argent auraient dû exploser », écrit Adrian Ash pour BullionVault.
Mais voilà, l’argent atteint un plancher à nouveau, vers les 19,20 dollars l’once, tandis que l’or gravite sous la moyenne de 2014 à 1 296 dollars l’once (au moment d’écrire ces lignes).
Que se passe-t-il ?
La présidente de la Fed, Janet Yellen, s’est adressée au Congrès américain hier, et a indiqué que son équipe maintiendrait les taux d’intérêt en dollars sous la normale, pour quasiment toujours. Cette affirmation a poussé le dollar US à se stabiliser sur le marché des changes à un point bas de six mois contre l’euro et un point bas de cinq ans contre la livre sterling. Les prix des obligations américaines ont augmenté à nouveau, offrant aux créditeurs des rendements bruts de long terme de seulement 2,61% sur les bons de 10 ans.
Ici, au Royaume-Uni, la même politique monétaire continue. Car « la Banque d’Angleterre est institutionnellement dovish (accommodante) », indique un autre journaliste du FT. Il reconnait que la banque centrale britannique fera et dira tout ce qu’il faut du moment que les prix de l’immobilier continuent de grimper.
L’on pouvait lire aussi en première page du journal financier que d’anciens ministres de l’économie ont mis en garde contre le programme d’aide aux achats immobiliers du gouvernement (« Help to buy ») avec la hausse de l’immobilier créant des inquiétudes d’une bulle croissante. La coalition de David Cameron continue de le promouvoir, ceci étant, car le programme fonctionne bien pour stimuler les prix de l’immobilier.
Du côté de la zone euro, les prêteurs ont levé auprès des investisseurs obligataires 50% de dettes en plus cette année, comparé à la période janvier-mai 2013. Une des obligations bancaires occidentales en plein essor est le « coco » ou « contingent convertibles » ou convertibilités conditionnelles. Les risques sans précédents passent des banques vers les investisseurs, et vers le système financier dans son ensemble.
Cela me semble familier. Et pour vous ?
Plus urgent cependant. Toujours dans le FT d’hier, les mesures de l’appétit pour le risque (comme par exemple l’écart entre les rendements des junk bonds US [obligations à haut risque et haut rendement] et des T-bonds de 10 ans) suggèrent que les investisseurs se comportent comme ils le faisaient en 2007, juste avant que la crise financière n’endommage leur suffisance.
Mais nous sommes en 2014, pas 2007. Entre les deux, il y a eu une crise financière jamais vue depuis 75 ans, mais qui semble avoir été oubliée de tous deux ans après son pic. Les risques augmentent nettement. Mais le coût de l’assurance n’augmente pas.
La demande pour l’investissement en l’or physique est réduite, c’est le cas aussi de la demande des pièces d’or. Et aussi le cas de la monnaie réelle exposée à l’or via les ETF. L’encours du plus grand ETF or au monde, le SPDR Trust's holdings, s’est stabilisé à 782 tonnes d’or cette semaine, un nouveau niveau bas de cinq ans, équivalent à moins de 60% du pic de la fin 2012.
Il ne reste plus que les traders de contrats à terme (ou Futures) et des options, les capitaux fébriles ou hot money des hedge funds et les spéculateurs sur les prix pour mener la danse. Et tout ce que ces traders de court terme regardent est mesuré contre les prix à court terme. C’est du moins ce qu’ils pensent.
La Fed reste braquée sur le tapering ou ralentissement du QE. Poutine devient plus conciliant envers l’Ukraine. La demande d’or en Chine s’est stabilisée au premier semestre de l’année.
2015, cependant, reste assez loin pour que la Fed reste vague concernant ses taux d’intérêt. La consommation de bijoux d’or en Chine a bondi pour combler le trou laissé par l’investissement en lingots d’or au premier trimestre. L’Ukraine a perdu la Crimée, si ce n’est pas plus, et la Russie se moque de l’influence mondiale des US et de l’Europe.
Que faire ?
Personne n’utilise BullionVault parce que nous poussons les gens à acheter de l’or et de l’argent. Nous ne poussons personne. Beaucoup d’autres détaillants le font, et facturent beaucoup en taux de commission si vous suivez leurs conseils. Mais nous ne pouvons pas dire aujourd’hui ce qui sera votre meilleur approche avec du recul. Vos erreurs et vos succès, comme toutes vos décisions, sont votre responsabilité. Et c’est un manquement général de prise de responsabilité qui a conduit l’occident très riche à cette crise très publique qui a commencé en 2007.
Si vous souhaitez acheter une assurance à bas prix, cependant, et que vous convenez que les marchés sous-évaluent les risques, cette accalmie prolongée offre une opportunité de bâtir calmement ses réserves de métaux précieux.
La seconde moitié du Financial Times nous dit que tout va bien.