La dette grecque : devinez qui va payer au final ?
Les créanciers verront la dette annulée...
La dette grecque ne sera pas renégociée simplement parce que Syriza a gagné les élections. Donc le pays sera en défaut de paiement, à la fin, car la Grèce ne peut pas payer…
Donc la Grèce « va se heurter» apparemment avec ses partenaires européens après la « victoire éclatante» de Syriza, le « parti radical d’extrême gauche », écrit Adrian Ash de BullionVault, copiant / collant les articles de presse de lundi…
Pour mémoire, la Grèce a eu des heurts avec l’Allemagne, la France et le reste depuis 2010. Syriza a gagné seulement 149 sièges sur 300 au parlement, et l’a emporté qu’avec 36% des votes totaux. Le parti devra mener une coalition pour diriger le gouvernement.
En ce qui concerne « l’extrême gauche », Syriza semble pour moi plus « socialiste » que « maoïste ». Vous pouvez vous en rendre compte car le mot « naïf » fonctionnerait bien aussi.
Toujours est-il, qualifier Syriza de « radical » aujourd’hui, simplement pour vouloir libérer le futur de la Grèce de la bulle de la dette il y a dix ans montre quel genre de pouvoir détiennent les créditeurs.
Ces créditeurs vont perdre au final. Vous pouvez en être sûrs.
Mais pour la Grèce aujourd’hui, leur pléthore de dettes, d’une dimension pharaonique, semble ne pas être résolue et je crains qu’il y ait davantage de peines, de conflits et de dissensions à l’horizon.
Syriza est aussi coupable de battage médiatique ce matin, bien sûr. « Votre mandat annule sans aucun doute les plans de sauvetage d’austérité et de destruction », a déclaré à ses supporters le chef du parti Alexis Tsipras.
Vraiment, un mandat ? Avec à peine un vote grec sur trois ?
En dehors de la Grèce, les dirigeants politiques de la zone euro ne pensent pas non plus que Tsipras a gagné un mandat pour le changement. Ces dirigeants européens le lui ont dit lorsqu’ils ont appelé la nuit dernière pour le féliciter.
L’autre grand préteur de la Grèce, le Fond Monétaire International à Washington, en convient également, prévoyant à son insu (et correctement) une annulation de masse de la dette au cours du temps, en disant qu’il « exclut un traitement spécial pour la Grèce ».
Les marchés financiers pensent aussi que rien n’a changé. L’or et l’argent étaient plus bas hier alors que l’euro a bondit à partir de niveaux bas de 11 ans. Le marché allemand des actions a atteint de nouveaux pics historiques. Le FTSE100 de Londres vient de jouir de sa meilleure semaine depuis 2011.
Oui, les rendements des obligations grecques sont plus importants alors que les prix des obligations baissent. Mais seulement de 0,4 points de pourcentage, et bien en dessous des niveaux record de 2012.
« Relax, il n’y a rien à craindre de la Grèce», a affirmé un gestionnaire de fonds chez Blackrock.
Nous sommes d’accord. Ne craignez pas la Grèce et ne craignez pas le défaut de la dette à venir. Craignez plutôt les délais de la zone euro et du FMI, qui risquent d'engendrer plus de colère et de violence en reportant l’inévitable. Car quand les débiteurs ne peuvent pas payer, ou leurs enfants ou petits-enfants refusent de le faire, alors les créditeurs doivent payer.