Des plaintes contre le fixing de l’or et de l'argent, et les bullion banks
Plusieurs plaintes à Manhattan contre les faiseurs du marché de l’or et de l’argent.
« Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Oui mais… », écrit Adrian Ash pour BullionVault.
Plus de 900 morts à Gaza ce mois-ci, et une rupture potentielle au sein du Kremlin touché par des sanctions. Mais hier était quand même un jour sans grandes nouvelles.
Selon tout le monde, un certain J. Scott Nicholson, résident de Washington, a porté plainte à Manhattan affirmant que les cours de l’argent métal ont été manipulés au fixing quotidien de Londres.
Porter plainte aux Etats-Unis est un peu comme apprendre à faire ses lacets. Quasiment tout le monde peut le faire. Et plus on le fait, plus ça devient facile. Mr Nicholson semble avoir poursuivi en justice les banques du fixing de l’or depuis mars. Son nom a fait partie d’une autre plainte l’an passé contre la banque d’investissement américaine et faiseur de marché des métaux précieux de Londres J.P. Morgan.
Mais apparemment, le fait qu’il porte à nouveau plainte fait les gros titres dans tous les sites d’informations majeurs possibles, de Reuters à Bloomberg, en passant par la BBC, The Guardian et le Washington Post, et d'autres pages d'informations financières en ligne de la Slovaquie à la Suède, et du Portugal à l’Inde.
Pour info, J.P. Morgan a vu un juge de Manhattan rejeter une plainte très similaire au printemps dernier. Le régulateur américain Commodity Futures Trading Commission (CFTC) a aussi terminé son enquête de cinq ans suite à des accusations que les cours de l’argent avaient été manipulés.
Lors des trois premières années de l’enquête, la CTFC a analysé 100 000 documents. Lorsqu’elle a terminé en septembre 2013, l’agence avait dédié 7 000 heures-personnes pour cette investigation.
Sa conclusion ? Tout comme pour le jugement de J.P. Morgan, la CTFC a indiqué qu’il n’y avait pas de base viable pour toute inculpation ou mesures disciplinaires. Zéro. Peut-être que la charge de la preuve, ou le besoin d’indices, sera plus facile à la cour du district de Manhattan. Quoi qu’il en soit, les coûts et les problèmes auxquels les faiseurs de marché vont faire face ne feront que s’accroître.
La semaine dernière un juge de New York a commencé à placer 24 plaintes différentes contre le fixing de l’or de Londres en un seul recours collectif ou une class action. Si la plainte contre J.P. Morgan en 2013 est un exemple, cela pourrait être plus facile de toutes les rejeter d'un coup. Mais l’on pourrait se demander si les banques de métaux précieux vont continuer de faire un marché des métaux précieux.
Car il est évident que ce qu'offrent ces institutions n’est pas un service public.