Moi, l'oncle Raymond et la Réserve fédérale
Peter Schiff, de chez Euro Pacific Capital
, nous a fait remarquer que la Réserve fédérale n'en avait pas fini de détruire l'économie, mais que "Bernanke et ses supporters ont affirmé que leurs mesures de relance prendraient fin dès que la reprise commencerait pour de bon", écrit Le Mogambo Guru pour La Chronique Agora. Hahaha !
Je ris parce que cela me fait penser à ce que mon père disait, quand je ne cessais de pleurnicher : "tais-toi ! Je t'achèterai une moto quand ton oncle Raymond m'aura rendu l'argent que je lui ai prêté", ce qui a fini par devenir une plaisanterie familiale parce qu'oncle Raymond n'avait jamais un centime, ce n'était qu'un fainéant sans le sou ! Hahaha !
M. Schiff n'est apparemment pas intéressé par mes anecdotes familiales ou par le fait que j'aie finalement dû acheter ma moto moi-même, et qu'elle était trop petite et nulle parce que je n'avais pas beaucoup d'argent, parce que je n'aime pas travailler, mais c'est un tout autre problème.
M. Schiff s'est contenté de dire : "c'est sans compter que la 'croissance' créée par les mesures de relance est totalement dépendante de ces mesures. La 'reprise' cessera dès que l'on mettra un terme aux mesures de relance".
J'ai alors bondi pour dire : "exactement comme pour mon oncle Raymond ! Je ne vous ai pas parlé de mon oncle Raymond et de l'argent qu'il a emprunté à mon père ? Il a tout dépensé et il s'est retrouvé tout aussi pauvre dès le lendemain !"
Je voyais bien que M. Schiff n'était pas d'humeur à discuter de mon oncle Ray ou de cette moto pourrie que je me suis achetée, mais j'ai remarqué qu'il y avait également un parallèle avec l'idée que mon père donne PLUS d'argent à mon oncle Ray pour que l'oncle Ray puisse rembourser le prêt d'origine avec une partie du montant, et financer ainsi cette énorme Harley qui me permettrait de me lancer sur la voie de la débauche, de l'alcool et de la drogue dont rêve tout adolescent. "Qu'est-ce que tu veux pour Noël, petit Mogambo ?" Ce que je veux ? Hahaha !
Et l'analogie semblait adéquate quand il a continué en disant : "la Fed va intervenir avec un assouplissement quantitatif dès qu'il deviendra évident que la 'reprise' du gouvernement nourrie par les mesures de relance des trois derniers trimestres décline. Le problème, c'est que chaque vague de relance, tout comme les drogues dures, demande des doses plus importantes à chaque fois pour produire le même résultat".
Etant donné que j'ai tout loupé en matière de "drogues dures" à cause de mon oncle Ray, sans compter la sensation du vent dans mes cheveux en roulant à toute vitesse sur l'autoroute, à cheval sur une moto de mauvais garçon, je ne vois pas vraiment ce qu'il veut dire. Alors il l'a répété en des termes que moi, et Aristote, pouvons comprendre : "plus une économie est soumise à l'effet de levier, plus le levier doit être important pour la déplacer".
Et au moment où l'on se dit que ça ne pourrait pas être pire, ça empire, puisqu'il se rend compte que la réalité, c'est que "la crise de 2008 n'a jamais pris fin. Elle a seulement été interrompue par des milliers de milliards de dollars de plans de relance qui ont acheté la 'croissance' du PIB avec de l'argent emprunté".
Exactement ! Je vais cesser une minute de me plaindre au sujet de cette maudite moto pour pouvoir dire que, d'après ce que j'en sais, tout le boom des 30 dernières années était le résultat de "milliers de milliards de dollars de mesures de relance", pendant que le méprisable Alan Greenspan poussait la Réserve fédérale à imprimer toujours plus de billets, et que désormais l'affreux Ben Bernanke, autrefois directeur de l'inutile département d'économie à Princeton, se révèle encore pire en tant que nouveau directeur de la Réserve fédérale ! Nous sommes maudits !
Si j'étais un homme normal comme vous, peut-être, ou comme quelqu'un que vous connaissez, j'aurais été complètement paniqué quand il a dit : "je m'attends à ce que les doses d'assouplissement quantitatif à venir provoquent des réaction inverses, d'abord pour le dollar, puis sur le marché obligataire. Lorsque le déclin du dollar entraînera l'augmentation des prix à la consommation et des taux d'intérêt à long terme, la Fed sera impuissante. L'Open Markets Committee devra faire un choix terrible : combattre l'inflation avec une politique de resserrement dans une économie affaiblie, ou combattre la crise en laissant l'inflation exploser. Il me semble évident qu'ils vont choisir l'inflation, tout en prétendant qu'elle n'existe pas".
Mais je ne suis pas un homme normal comme vous, peut-être, ou quelqu'un que vous connaissez. Je suis un homme qui sait que l'inflation est le pire des démons économiques, qui sait aussi que tout ce qu'on a à faire, c'est acheter de l'or, de l'argent et du pétrole pour se protéger et gagner beaucoup d'argent quand on est confronté à un Congrès ultra-dépensier et à une Réserve fédérale complètement folle.
Et c'est ce qui fait toute la différence entre un homme à qui la peur et l'horreur font vomir du sang, comme vous, peut-être, ou quelqu'un que vous connaissez -- et un homme qui s'écrie : "youpi ! Investir c'est facile !"