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Votre dernière chance d'acheter de l'or en euro avant la flambée ?

A combien sera l'or d'ici fin 2011 ?

En dollar... nous nous disons que les 2 000 ne sont pas si inaccessibles que cela. Et en euro ? Car après tout, il y a de grandes chances pour que vous achetiez de la relique barbare en euro et pas en dollar. Donc l'or en billet vert, vous vous en fichez ou presque, écrit Cécile Chevré pour La Quotidienne de MoneyWeek.

Eh bien en euro = aussi, cela devrait grimper dans les mois qui viennent.

L'euro dans une très mauvaise passe
La zone euro nous joue une énorme farce. Ce que nous voyons venir depuis un an est en train de se produire : faillite des Etats, engrenage fatal pour les banques, les assureurs et au final pour des produits comme l'assurance-vie, rumeurs de plus en plus persistantes de sortie de la zone euro pour la Grèce.

Les gouvernements grecs, espagnols et portugais doivent en ce moment même être rongés de jalousie. Jaloux de quoi et pourquoi ? De la Biélorussie. Confronté à une situation économique à la limite du désespéré, le gouvernement biélorusse a pris la décision de dévaluer sa monnaie, le rouble, de près de 30%.

L'idée d'abandonner l'euro pour avoir les mains libres en termes de politique monétaire doit sérieusement titiller les gouvernements des PIIGS, Grèce en tête.

L'avantage : réduire automatiquement le poids de la dette. L'inconvénient : faire payer à vos concitoyens le prix de votre endettement massif... Est-ce juste ? Non. Mais la dévaluation est une solution tentante pour les pays qui ont la possibilité de le faire.

Les conséquences ne sont pas fait attendre et la Banque centrale biélorusse a annoncé un fort relèvement de 14% au 16% de ses taux directeurs dès aujourd'hui. Une mesure nécessaire – mais sûrement pas suffisante – pour lutter contre l'inflation qui devrait, selon les estimations du gouvernement – atteindre les 39% cette année.

Certains Biélorusses doivent cependant moins s'inquiéter des conséquences de la dévaluation de leur monnaie sur leur pouvoir d'achat : ceux qui possèdent de l'or ou de l'argent. Du jour au lendemain, leur cours en rouble a flambé de près de 60%. Preuve une fois de plus que les métaux précieux servent de protection contre les ravages de l'inflation, d'assurance tous risques contre la perte de pouvoir d'achat.

La situation biélorusse est certes extrême mais elle est révélatrice des dangers qui guettent les économies européennes et même américaine.

La Biélorussie aujourd'hui, nous demain ?
Pour se financer, les banques et les Etats européens devraient avoir besoin de 1 500 milliards d'euros par an pendant les quatre années à venir. Où vont-ils trouver cet argent ? Dans l'emprunt peut-être mais les rendements s'envolent alors que les investisseurs prennent conscience de l'ampleur de l'endettement des pays européens et des dangers encourus par les banques.

Ce qui va obliger la BCE à continuer ses rachats de créances pourries aussi bien auprès des Etats que des banques de la zone euro. Avec quel argent ? Celui sorti de la planche à billets. Ce qui nous ramène à l'inflation.

Comme vous avez tout suivi, vous pourriez m'objecter que la BCE n'aura qu'à remonter ses taux pour maîtriser l'inflation – et c'est ce qu'elle a déjà fait il y a quelques semaines de cela. Mais – car il y a toujours un mais, n'est-ce pas ? – une telle remontée risquerait de mettre encore plus en péril des économies déjà mises à mal par les effets conjugués de la crise, puis de la politique de relance, puis de celles d'austérité mises en place dans presque tous les pays européens. Nos économies peuvent-elles supporter des taux directeurs de 6%, 7%, voire plus ? Nous en doutons...

Notre conseil... achetez de l'or tant que son cours est encore raisonnable. Quand il dépassera les 1 500 euros, vous ne regretterez pas de l'avoir acquis à un peu plus de 1 000 euros l'once.

D'où vient cet or ?
Tout le monde s'arrache l'or en ce moment ? Eberhardt Unger vous en a parlé régulièrement dans les dernières quotidiennes, les banques centrales sont plus que jamais acheteuses d'or. Elles en ont acquis pour 132 t au premier trimestre 2011. Le Mexique a ainsi mis 93 tonnes en coffre, de la Russie 22,5 t et la Thaïlande 9,3 t.

Mais au fait, d'où vient tout cet or ?

Tous ces achats, c'est bien beau, mais s'il y a des acheteurs, il faut bien qu'il y ait des vendeurs ? Mais lesquels ?

Par le passé, les banques centrales ont vendu pas mal d'or. Rappelez-vous Mervyn King dans les années 1999. Ou plus récemment le FMI qui a vendu une partie de ses lingots pour voler au secours des pays frappés par la crise de 2008.

Oui, mais depuis, tout le monde est passé acheteur. Même les banques centrales... Et la production d'or n'augmente pas.

Les acheteurs d'or se sont multipliés comme des petits pains. Vous avez certainement vu des publicités – plutôt douteuses d'ailleurs – pour des sociétés qui se proposent de vous acheter vos bijoux en or au prix du métal... Mais bon, cela ne représente qu'une paille face à la demande.

Alors ? Eh bien, alors... Nous soupçonnons que c'est essentiellement de l'or papier qui se vend. Des contrats à terme qui permettent aux vendeurs de ne pas posséder tout l'or qu'ils mettent sur le marché.

Ce que cela veut dire ? Eh bien qu'il y a plein de papier qui s'échange... mais pas beaucoup d'or physique. Si les acheteurs du monde entier décident tous d'enfin voir la couleur des lingots qu'ils vont acheter, cela risque de mettre le feu au marché de l'or. Et pas seulement en dollars.

L'or à 1 200 euros à l'automne
Pour toutes les raisons que nous venons de voir, et en particulier à cause des risques qui pèsent sur la zone euro, l'or devrait continuer sa progression en euro. Voici un graphe de l'or en euro :



Source : 24hGold

En bleu : l'or en euro, en vert : l'or en dollar

Comme vous pouvez le constater, la flambée de l'or en euro a débuté en 2005, accompagnée d'une à deux importantes corrections par an.

Attendez-vous à le voir rejoindre les 1 200 euros d'ici cet automne, une saison qui en outre est traditionnellement très favorable au métal jaune.

Cécile Chevré est titulaire d’un DEA d’histoire de l’EPHE et d’un DESS d’ingénierie documentaire de l’INTD. Cécile Chevré participe à la rédaction de la Quotidienne de MoneyWeek, un éclairage lucide et concis sur tous les domaines de la finance.

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