02/05 Les ETF GLD et IAU manquent la montée en flèche de l'or!
…Le cours du métal jaune s’envole vers des prix records, passant pourtant sous les radar.
Aujourd’hui, mardi 02/05/2023, à 16h06, à Londres, le cours de l’or a repassé la barre des 2 000 dollars l'once, prolongeant la hausse du mois d'avril vers de nouveaux records en moyenne mensuelle. Et ce malgré la faiblesse persistante des flux d'or des ETF. Le marché londonien est pourtant de retour après le congé du 1er mai et les actions bancaires américaines ont encore chuté après la faillite et le rachat par J.P.Morgan de First Republic.
Avec une baisse de 0,2 % lundi, le géant SPDR Gold Trust (NYSEArca : GLD) avait déjà terminé vendredi avec une baisse de 0,2 % pour le mois d'avril, tandis que le deuxième ETF aurifère, le produit iShares (NYSEArca : IAU), n'avait progressé que de 0,6 % au cours du mois.
Cela signifie que la taille combinée des deux plus grands produits ETF adossés à l'or au monde est maintenant presque entièrement inchangée par rapport à la fin du mois d'octobre, depuis que le prix moyen de l'or en dollars a augmenté de 20,1 % par rapport à son niveau le plus bas en 2,5 ans.
Cette évolution rompt avec le schéma plus habituel selon lequel les ETF sur l'or augmentent ou diminuent en fonction de la hausse ou de la baisse du prix de l'or.
Graphique de la taille des fonds fiduciaires GLD et IAU adossés à l'or par rapport à la moyenne mensuelle du cours de l'or. Source : BullionVault : BullionVault
Le cours de l'or exprimé dans les quatre principales monnaies de réserve des banques centrales a atteint un nouveau record mensuel en avril, s'échangeant à 2000 dollars l'once Troy sur l'ensemble du mois - 1606,62 livres sterling et 1822,54 euros l'once, 8584 yens le gramme - et établissant également de nouveaux records mensuels dans la plupart des autres monnaies, y compris le yuan chinois et la roupie indienne.
Outre la force continue de l'inflation, "la différence cette fois-ci par rapport aux précédents pics [du prix de l'or] en 2011, 2020 et 2022", explique le stratège Nicky Shiels du groupe suisse de raffinage et de finance MKS Pamp, "est que le dollar américain est actuellement plus fort... [plus] la demande persistante des banques centrales [tandis que] la demande connue des investisseurs [ETF d'or et positionnement sur les dérivés du Comex] est sous-investie."
L'ensemble de ces facteurs permet une "reprise plus discrète qui passe sous le radar (des médias)", explique M. Shiels, qui ajoute que "la demande physique [des consommateurs] semble également moins élastique en termes de prix" par rapport aux précédents pics de prix de l'or.
Le commerce de gros de l'or en Chine, premier marché de consommation du métal, reste fermé jusqu'à jeudi pour les vacances du 1er mai. Mais la prime pour le métal débarqué à Shanghai par rapport aux cotations de Londres la semaine dernière a augmenté pour atteindre une moyenne de 6,85 $, la plus élevée en 3 semaines et à peine 1 $ par once en dessous de la moyenne historique à long terme incitant à de nouvelles importations, ce qui suggère une demande intérieure solide, voire exceptionnelle.
Le cours de l'or exprimé en yen a atteint hier un nouveau record historique sur le marché au comptant, à 8817 ¥ le gramme, alors que la monnaie japonaise a encore baissé sur le marché des changes après que la première décision de la Banque du Japon sous la direction du nouveau gouverneur Kazuo Ueda ait maintenu vendredi la stratégie de Tokyo, vieille de plusieurs décennies, de taux d'intérêt négatifs et d'achats massifs d'obligations dans le cadre du programme d'assouplissement quantitatif (QE).
Le secteur manufacturier japonais s'est contracté pour le sixième mois consécutif en avril, selon de nouvelles données hier, mais le rythme de la contraction a ralenti selon l'enquête PMI de la Jibun Bank, avec des "volumes de nouvelles commandes montrant de nouveaux signes de stabilisation".
Alors que le cours de l'or en yen a reculé de 0,4% mardi midi à Londres, le yen a accentué ses pertes sur le marché des changes, atteignant son niveau le plus faible depuis début 2016 face à la livre sterling, depuis septembre 2008 face à l'euro, et depuis 1982 face au franc suisse.
Par rapport au dollar américain, en revanche, le yen s'échange aujourd'hui à quelque 9,8 % au-dessus de ses plus bas niveaux des trois dernières décennies, atteints en octobre dernier.
Les valeurs bancaires américaines ont perdu 2,5 % après l'acquisition de First Republic (NYSE : FRC) par le géant de la finance J.P.Morgan, qui a vu JPM payer 10,5 milliards de dollars aux régulateurs pour couvrir l'assurance-dépôts fédérale en échange de ce qui avait été une affaire de 20 milliards de dollars au début du mois dernier.
"Cette partie de la crise est terminée", a déclaré le PDG de JPM, Jamie Dimon, avertissant que la récession et la hausse des taux d'intérêt posent un "problème tout à fait différent" pour les prêts accordés sur des biens immobiliers commerciaux.
Ceci est une version traduite de ce commentaire en anglais sur le graphique des cours.
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