Or : Les Bulls Sont Lâchés ; à l'Assaut des 1 000 $
Les bulls sont lâchés, les bears plaqués au sol, agonisent
En quelques jours à peine, l'once d'or revient de 905 $ à 950 $. Le tout à un rythme d'enfer.
Regardez son évolution depuis quelques jours :
Evolution du cours de l'once en US $ sur trois mois
Neuf séances de hausse consécutives sur les grands indices actions de la planète tout de même... Le MSCI World index gagne presque 10% depuis le début du rebond, le CAC 13% et le Dow revient au-dessus des 9 000 points.
Soyez prudent sur les marchés actions...
Cette hausse des marchés actions est très exceptionnelle par sa puissance, son intensité, son amplitude et sa durée. Le tout en période de crise...
Elle a été initiée par le débouclage massif des positions short détenues par les investisseurs pris au piège par le retournement.
Cela dit, je vous le dit tout net : cette hausse est aussi douteuse qu'incompréhensible, tant dans son excès que dans sa violence. Soyez prudent. Les volumes sont vraiment très faibles, et fléchissent.
Autre facteur de hausse : le dévissage en règle du dollar
Et pour cause, le goût du risque revient subitement aux investisseurs... Le dollar est donc "lâché" massivement par ces derniers.
Le billet vert n'est finalement prisé que lorsque les investisseurs sont à la recherche d'un "havre de sécurité", par gros temps sur les marchés actions. Sinon, il n'a finalement aucun intérêt, et est délaissé à la première occasion.
Lorsque les marchés bondissent, nos investisseurs toujours à la recherche du profit abandonnent le dollar qui ne rapporte rien, pour s'en donner à coeur joie sur les marchés et engranger des plus-values.
Le dollar est "lâché" massivement
Bref : l'euro/dollar remonte à toute vitesse et le Dollar Index plonge vers ses niveaux les plus bas, attestant de l'affaiblissement soudain du dollar contre la plupart des devises phares.
Or qui dit affaiblissement du dollar, dit hausse du cours de l'or, puisque négativement corrélés. L'or est un anti-dollar.
L'inflation ?
Elle aussi ravive l'intérêt pour l'or. Il n'y a qu'à voir la hausse des matières et notamment du cours du baril de brut sur les derniers jours pour s'en convaincre. Or la hausse des prix des matières génère toujours à terme de l'inflation. Et qui dit inflation dit rush sur l'or et hausse du cours de l'once.
Cela dit, les matières ne sont pas seules à favoriser l'inflation à terme.
Ne faites pas confiance à Ben Bernanke
Il veut nous faire croire qu'il a le taux d'inflation est sous contrôle... J'ai du mal à le croire. Je vais vous dire pourquoi dans un instant. Simone Wapler résume bien la situation dans L'Investisseur Or & Matières :
"Dans sa récente allocution, Ben Bernanke n'a pas fait mystère que le relèvement des taux directeurs n'était pas pour demain. Il a cependant déclaré qu'il saurait – le moment de la reprise venu – éponger facilement le surcroît de liquidités.
Nous n'en croyons pas un mot et nous ne pensons pas que Bernanke, ou quiconque, dispose
d'une serpillière magique et puisse contrôler une inflation idéale.
La dernière fois que les taux ont été remontés en douceur (selon la terminologie des banques
centrales) nous avons eu le droit à l'éclatement de la bulle du crédit subprime.
Cette fois, nous aurons peut-être l'éclatement de la bulle obligataire, ou l'hyperinflation."
Sur ce point précisément, nous déraillons. Totalement
Sans adéquation des taux de croissance, point de salut ! Je m'explique :
Pour sauver les banques, des centaines de milliards de dollars ont été imprimés et engloutis. Imprimer des billets n'est en soit pas un problème, à la seule condition que le taux de croissance du PIB soit équivalent au taux de croissance de la masse monétaire.
Or sur ce point précisément, nous déraillons, totalement. Car la création de richesse en ce moment, c'est l'Arlésienne. Il n'y en pas. Je dirais même qu'on en détruit. En revanche, la création monétaire est devenue ces derniers temps une "mode" qui fait fureur. Une véritable épidémie planétaire...
Son job ? Nous rassurer...
Entre d'un côté, les mesures non-conventionnelles mises en place par les banques centrales et les taux d'intérêt au plancher qui vont le rester encore pendant un bon bout de temps, et de l'autre côté une création de richesses planétaire insignifiante -- pour ne pas parler de destruction de richesses ! --, il n'y a pas l'ombre du doute possible.
L'inflation est inéluctable, mathématiquement. Et je doute qu'on puisse la juguler aussi facilement que M. Bernanke veut bien nous le faire croire. Cela dit, c'est son job de nous rassurer...
Et n'oubliez pas :
Dès que l'inflation apparaîtra, la demande d'or physique s'envolera, et le cours suivra.
Voilà pour la partie fondamentale.