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Or, euro et plan de renflouage

Oh là là... c'était rapide !

Nous avons eu des migraines qui ont duré plus longtemps...

Un jour, tout le monde est convaincu que les banques centrales et les empêcheurs de tourner en rond d'Europe ont la clé du succès. Le lendemain, ils changent d'avis. Il s'avère que les autorités européennes n'ont pas résolu le problème, en fait. L'euro baisse à nouveau, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Le problème n'est pas les caprices du marché. Ce n'est pas non plus la cupidité des politiciens, ni même la stupidité des électeurs. Le problème n'est pas plus un manque de régulation, de coordination ou d'intégration. Ce n'est rien de toutes ces choses dont débattent les médias. En un mot, c'est la dette. Les autorités européennes -- tout comme leurs homologues américains -- finiront par découvrir ce que tout le reste du monde sait déjà. On ne peut pas régler un problème de dette avec plus de dette.

Au moins les investisseurs semblent-ils capables d'additionner deux et deux. Après avoir fait grimper les actions en flèche lundi, ils ont réfléchi un peu et décidé que le renflouage de l'euro n'était peut-être pas aussi miraculeux qu'ils l'imaginaient.

"L'optimisme suite au renflouage européen se refroidit", annonçait un titre de Bloomberg.

Pour commencer, le plan est difficile à comprendre. Qui paye pour quoi, exactement ? L'euro en lui-même était déjà assez mystérieux. Aux Etats-Unis, au moins, on sait qui est responsable de la destruction du dollar. En Europe, on est moins sûr. Après tout, le dollar est une reconnaissance de dette émise par le plus grand débiteur au monde. Qu'est-ce que l'euro ? Une reconnaissance de dette aussi -- mais personne ne sait vraiment qui reconnaît la dette en question.

Le plan de renflouage est un mystère sur un mystère. Il met en place un peu de ci et un peu de ça... peut-être qu'il ne sera pas du tout appliqué si certains pays votent contre... et qui sait ce qu'ils vont faire vraiment ?

Ensuite, personne ne connaît réellement le risque ou combien il en coûterait de se protéger. Oui, la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie pourraient tous faire faillite. Mais comment ? Et quand ? Et alors ?

Personne ne le sait. Mais les investisseurs se sont dit qu'ils ne voulaient peut-être pas détenir autant d'actions coûteuses et autant d'euros lorsque ça arriverait. Les marchés et l'euro ont donc baissé.

Ce qui était vraiment surprenant, c'était le prix de l'or. Il a grimpé, atteignant un nouveau record à plus de 1 220 $. Que pensez-vous de ça ?

Pourquoi l'or grimperait-il ? Après tout, lorsque les actions chutent, ça signale une baisse de la confiance dans les prévisions de croissance, de prospérité et d'inflation. Un marché boursier baissier signale une hausse du pessimisme... cette crainte persistante que les gens finiront peut-être par obtenir ce qu'ils méritent, après tout.

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, le gouverneur Arnold Schwarzenegger prépare le peuple de Californie : des jours difficiles s'annoncent. Ils vont devoir se serrer la ceinture.

"Des coupes terribles" sont en chemin, a déclaré le gouverneur.

Comment la Californie va-t-elle réagir ? Vont-ils resserrer les rangs comme les Coréens après la crise de dette asiatique de la fin des années 90 ? Prendront-ils la chose avec bonne humeur et une pinte de Guinness, comme les Irlandais en ce moment ? Ou commenceront-ils à se rebeller, comme les Grecs de la crise de dette de 2010 ?

Vous souvenez-vous de ce qu'ont fait les Coréens ? Ils ont donné leurs bijoux en or pour que l'Etat puisse payer ses factures aux prêteurs étrangers.

Les Grecs, en revanche, semblent chercher la bagarre. Ils pensent avoir droit à la dolce vita. Ils trouvent que ça fait partie de ce qu'on obtient en rejoignant l'Union européenne. Ce doit être quelque part dans la constitution... on a le droit à la vie, la liberté et pas mal d'amusement.

Ils sont habitués à ce qu'on s'occupe d'eux. Et ils n'aiment pas abandonner cette idée.

Ils apprécieraient probablement encore moins s'ils réalisaient que tout ça est fait pour qu'un groupe d'investisseurs obligataires français puissent être sauvés de leurs mauvaises dettes.

Mais quelle alternative y a-t-il ? Soit on paie ses dettes... soit on fait faillite. Si on fait faillite, personne ne vous prête d'argent -- on doit donc se débrouiller avec ce qu'on gagne. D'un autre côté, si on paie ses dettes, il faudra prendre l'argent sur ce qu'on gagne... ce qui laissera moins d'argent à dépenser.

Aïe aïe aïe... il n'y a pas de solution facile. Milton Friedman avait raison : rien n'est gratuit, en fin de compte.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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