L'or Etincelle De Tous Ses Feux
mais les plus beaux feux d'artifice qu'on ait vus ces derniers jours concernaient surtout les marchés boursiers, écrit Françoise Garteiser pour La Chronique Agora.
Baoum -- pour les pertes à deux chiffres subies par Fannie Mae et Freddie Mac... Magnifique chandelle romaine pour Bradford & Bingley... Oh la belle rouge -- pour le Crédit Agricole, dont le PDG menace de démissionner, selon un article du Monde publié vendredi dernier :
" La crise des subprime a déjà coûté près de cinq milliards d'euros au groupe coopératif, qui devra encore, comme les autres banques françaises, constater de nouvelles dépréciations d'actifs au deuxième trimestre. Un conseil d'administration à haut risque doit se réunir, mardi 15 juillet, pour tenter de trouver une issue à cette situation délicate. Considérant qu'il ne dispose plus des moyens d'assurer une bonne gouvernance du groupe, M. Pauget veut solliciter la confiance de son conseil. Ce sera quitte ou double : si les administrateurs lui renouvellent leur confiance, il restera ; s'ils la lui refusent, il partira".
Et vous avez vu la production industrielle française ? C'est dans une gerbe d'étincelles dorées qu'elle a chuté de 2,6% en mai dernier, selon l'Insee -- avec une prestation particulièrement notable du segment automobile, qui a dégringolé de pas moins de 8%.
Ce n'est pas tout -- question fondamentaux économiques, les artificiers se sont donnés beaucoup de mal pour que la fête soit réussie : le département du Travail US, par exemple, a certes annoncé une baisse des demandes hebdomadaires d'allocations-chômage, à 360 000 pour la semaine se terminant le 5 juillet contre 404 000 la semaine précédente... mais il s'est empressé d'apporter une précision de taille :
"Un analyste du département du Travail a expliqué que les demandes hebdomadaires étaient inférieures aux attentes", pouvait-on lire dans La Tribune, "alors qu'il est habituel que de nombreuses sociétés licencient durant les premières semaines de juillet. Mais il a précisé qu'il s'attendait à ce que les pertes d'emplois attendues 's'étalent sur deux ou trois semaines'."
"'Probablement durant la prochaine semaine ou quinzaine, nous allons voir une augmentation, il y aura un rattrapage', a-t-il prévenu. Le Département du Travail a aussi indiqué que la dernière fois que le taux de chômage indemnisé était aussi élevé remontait au 27 décembre 2003 (3,258 millions)"
Dans de telles conditions, on ne peut guère s'étonner d'avoir vu le CAC 40 passer sous les 4 200 en fin de semaine dernière... tandis que le Dow Jones et le S&P 500 nous gratifiaient de performances plutôt moroses.
Le dollar, de son côté, continue de faire le pétard mouillé dans son coin -- la dernière fois que j'ai regardé, il était à 1,58 pour un euro... et si la Fed continue de faire des prestations aussi peu convaincantes que celle de la semaine dernière, nul doute que les prévisions d'Addison Wiggin sur le déclin du dollar finiront par se réaliser.
Et l'or ? L'or, par contre, étincelle de tous ses feux : il a atteint vendredi matin un sommet de trois mois à Londres, à 949 $ l'once.
Terminons en beauté, avec le pétrole -- dont les stocks sont en baisse aux Etats-Unis : -5,9 millions de barils la semaine du 4 juillet... alors que le marché prévoyait un recul de 1,8 millions. Comme le déclarait Phil Flynn, analyste à Alaron Trading cité par Reuters et repris dans La Tribune : "c'est une nouvelle statistique haussière pour le pétrole. Aucune raffinerie ne veut stocker du pétrole à ces cours, d'autant plus au regard de la faiblesse des marges de raffinage. C'est pourquoi les livraisons continuent de baisser".
Bref, cher lecteur, les fusées continuent d'exploser régulièrement un peu partout. Quelque chose me dit que le bouquet final risque d'être particulièrement spectaculaire : ne reste plus qu'à savoir quand il aura lieu...