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L'or s'approche des 1 000 $ : faut-il acheter ?

Que font les marchés et l'économie ?

Ces derniers jours, le prix de l'or a grimpé de plus de 40 $. Il est désormais proche des 1 000 $, écrit Bill Boner pour La Chronique Agora.

Pourquoi ? Nous n'en savons rien. Des rumeurs, des discussions, du bruit... ça ne manque pas. Mais quant à la raison pour laquelle les investisseurs investissent soudain de telles quantités dans l'or, nous devrons attendre pour la découvrir.

■ Mais faut-il acheter de l'or maintenant ? La réponse est simple : oui et non.

La Transaction de la Décennie reste "achetez de l'or/vendez les actions". Et la décennie n'est pas terminée. Si vous avez des actions américaines, le moment est probablement bien choisi pour les vendre.

Ce n'est pas le moment d'avoir des actions -- pour les raisons que nous avons expliquées la semaine dernière.

Et de l'or ? Faut-il acheter de l'or en espérant vous enrichir lorsque le métal jaune passera à 3 000 $ l'once ? Mauvaise idée, selon nous. Vous devriez acheter de l'or pour protéger vos actifs. Le risque réside dans la monnaie papier. Parce qu'on peut en créer autant qu'on veut. Et les autorités subissent une pression considérable, maintenant, pour en créer beaucoup. On achète de l'or comme assurance contre l'inflation, contre un effondrement du dollar, contre un marché baissier des actions et des obligations, ou contre une crise financière. L'or, c'est la monnaie de la nature. Il vaut mieux que de l'argent fabriqué par la main de l'homme. Parce qu'avec l'or, on a ce qu'on a. On ne peut pas le déprécier artificiellement, ou en augmenter facilement la quantité. Voilà pourquoi les autorités ne l'aiment pas. L'or ne soutiendra pas leur cause du jour -- qu'il s'agisse d'une guerre, d'un renflouage, d'un plan de relance, de la sécurité sociale ou tout autre chose. L'or ne coopère pas avec les ingénieurs financiers. Voilà pourquoi il est une bonne chose à posséder lorsqu'on pense que les ingénieurs financiers sont en train de faire une erreur.

Mais notre point de vue, à la Chronique Agora, c'est que même quand les ingénieurs font une erreur... ils n'y parviennent pas forcément, même s'il s'agit d'une erreur pour laquelle ils sont doués. En général, ils sont assez bons pour causer de l'inflation. Sauf qu'à présent, la bulle du crédit désenfle, elle ne gonfle pas. Il faudra quelques années avant que les autorités ne s'enhardissent suffisamment pour faire grimper les prix une nouvelle fois. Et là, elles dépasseront probablement leurs objectifs de beaucoup.

En attendant, il n'y a pas d'inflation digne de ce nom... pas de crise du dollar... pas de krach obligataire. Nous ne nous attendons donc pas à voir le prix de l'or grimper en flèche... pour l'instant. Telle est la grande surprise : cette période de déflation durera plus longtemps qu'on le prévoyait. Ensuite, quand elle semblera permanente, l'inflation reviendra soudain en force.

A ce moment-là, la plupart des investisseurs auront abandonné l'or... surtout ceux qui spéculaient sur son envolée à 3 000 $. Il ira bien à 3 000 $ -- mais uniquement après que les spéculateurs auront laissé tomber leurs positions.

■ Jusqu'à présent, tout se passe exactement comme nous le prévoyions. Après plus d'un demi-siècle de boom, nous vivons un krach. Les gens doivent réduire leurs dépenses... et vivre un peu moins largement que durant les années de boom. Ce qui signifie... eh bien... exactement ce à quoi on pouvait s'attendre.

Voici quelques autres choses que nous avions prévues :

1. Le chômage continue de grimper.

"Les investisseurs découragés par les chiffres de l'emploi américain", titrait le International Herald Tribune. En deux mots, août a été décevant. Plus d'emplois ont été détruits que prévu.

Nous ne savons pas combien d'emplois seront perdus. Mais nous vivons actuellement la phase descendante du cycle du crédit ; le chômage ne peut qu'augmenter.

2. Les ventes chutent. Autre chose qui était à prévoir. Les gens doivent réduire leurs dépenses. Alors ils... réduisent leurs dépenses. Les ventes baissent. Ce qui signifie moins de ventes et moins d'emploi. Pas besoin de fabriquer des choses, de les expédier et de les mettre en boutique si personne ne les achète, si ?

3. Que peut-on encore attendre ? Une baisse des prix des maisons. C'est fait. Une hausse des taux d'épargne. Fait. Plus de faillites ? Fait. Une chute des prix ? C'est fait aussi.

N'est-ce pas agréable quand les choses se passent "comme elles le devraient" ? Fait.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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