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L’impact croissant de la Chine sur les cours de l’or en 2014

Que doivent attendre les investisseurs et les traders d’or du Nouvel an chinois ?

« Ils doivent s’attendre tout d’abord à une grande couverture médiatique basée sur les ménagères et les jeunes hommes célibataires qui achètent de l’or de façon soutenue au début de l’année du cheval, commençant ce 31 janvier 2014 », écrit AdrianAsh pour BullionVault.

Il faudra s’attendre aussi à apprendre que la Chine est (roulement de tambour) le premier producteur minier d’or au monde et le premier consommateur de métal jaune, mais on n’apprendra pas pourquoi (le long déclin de la production d’Afrique du Sud, la chute des importations par l’Inde en 2013 grâce aux attaques du gouvernement pour résoudre le déficit commercial).

Le Nouvel an chinois marque une période propice pour l’achat d’or, on vous dira. Il marque aussi une frénésie pour les ventes au détail, comme le montreront des photos des centres commerciaux de Shanghai et de Shenzhen.

Mais est-ce que cela poussera les cours de l’or et de l’argent vers le haut ?

Le mouvement des cours mondiaux arriverait maintenant, avant les festivités, et pas quand les consommateurs se dépêchent de rentrer chez eux avec leur trésor. Une demande de gros pour les stockistes semble en effet imposer un prix ferme sur l’or cette année, avec 1 250 dollars l’once.

Les primes pour l’or livré en Chine sont aussi fermes (bien que la moitié du niveau d’il y a six mois, quand les prix avaient atteint en premier les niveaux actuels). Le volume d’échange sur le Shanghai Gold Exchange est aussi ferme.

Mais l’action des cours de ce mois-ci est à peine dramatique. Car la demande d'or physique du consommateur final ne bouge pas les cours de l’or. Ce ne sont pas les gens qui achètent de l’or car c’est de l’or qui influencent les cours. Ils tendent à vouloir plus quand les cours baissent, et vice versa. Au contraire, les gens qui comptent pour les prix de l’or sont ceux qui achètent de l’or car ce n’est pas quelque chose d’autre.

Explication. Prenons par exemple la perte de l’Inde, l’ancien numéro un mondial pour la consommation d’or et ce jusqu’en 2013. Poussé par les forces religieuses, culturelles, sociales, datant des ères pré romaines, les ménages indiens devaient avoir une année record alors que les prix avaient ralenti au printemps 2013. Car les prix ralentissaient.

Cet énorme demande d’or physique a ensuite été retiré du marché mondial par les règlementations anti importations du gouvernement (censées réduire le déficit commercial gigantesque de l’Inde). Mais la seconde partie de 2013 a ensuite vu une action des prix latérale générale. L’or a fini décembre là où il était en fin juin, au moment où les restrictions des importations d’or en Inde (effectivement une interdiction) ont vraiment commencé.

Maintenant, alors que la perte de l’Inde n’a pas su tirer les cours de l’or vers le bas, la hausse pour le nouvel an en Chine n’inversera pas beaucoup la baisse de l’an passé. Pas encore.

Les gestionnaires d’argent en occident continuent d’impacter sur les cours en injectant ou retirant des espèces, qui sinon iraient dans d’autres actifs financiers. Souvenez-vous comment le krach de l’an passé a pris fin au milieu de l’été. 70% des 550 tonnes d’or quittant l’ETF or géant SDPR Gold Trust coté à New York en 2013 étaient parties fin juin. Les spéculateurs sur les Futures or et les options or US ont alors diminué leurs positions nettes haussières par 4/5, qui s’avère être le point bas de 2013, soit à peine 100 tonnes.

Qu’est-ce qui pourrait donner à la demande chinoise plus d’impact sur les cours cette année ?

Les analystes sont partagés. Pour l’un d’entre eux, ça passe ou ça casse pour l’or en 2014. Mais ils observent tous de près ce que le nouveau numéro un mondial est en train de faire.

Et avec les gestionnaires d’argent occidentaux abaissant leurs intérêts dans l’or vers des niveaux vus précédemment au bas du dernier marché baissier de vingt ans, le simple poids de la richesse de la Chine pourrait bientôt commencer à compter. Après tout, par tête, la seconde plus grande économie du monde crée un PIB plus de quatre fois la taille de celui de l’Inde, l’ancien numéro un de l’or.

De plus, la classe moyenne chinoise en pleine croissance fulgurante, devrait jouir d’une nouvelle gamme plus large de produits de services financiers, offrant plus de choix. Le troisième plénum fin 2013 du gouvernement chinois a fait sa première priorité des réformes basées sur le marché.

Certains analystes spécialistes de l’or pensent que plus de choix financiers signifie que les investisseurs et les ménages chinois achèteront moins d’or. C’est un pari. Mais cela voudra certainement dire que les gens arrêtent d’acheter de l’or pour leur propre bien, et peuvent commencer à l’acheter (ou le vendre) à cause de ce qu’ils s’attendent à ce qui adviendra aux autres classes d’actifs financiers.

La croissance de la demande chinoise de l’or depuis la déréglementation en 2002 a été extraordinaire :

  • Le PIB de la Chine a été multiplié par quatre au cours des 10 derniers années, la demande d’or privée en valeur a été multiplié par 15.
  • En plus d’être le premier producteur minier de l’or au monde, la Chine a presque doublé ses importations nettes en 2013 à plus de 1 000 tonnes.
  • C’est cinq fois le poids que le pays a consommé en tout en 2002, et l’équivalent en gros des sorties de métaux des fonds d’or et comptes privés occidentaux.

Pourquoi les cours de l’or ont coulé en 2013, tirant l’argent aussi vers le bas ?

Comme nous le disions il y a quelques jours, les ménages privés chinois restent un consommateur d’or pas un investisseur. Donc ils sont preneurs de prix, pas faiseurs de prix, comme l’a indiqué dans une présentation en décembre l’analyste Philip Klapwijk.

Des spéculations (des journalistes et des analystes) que la hausse de la demande de la Chine en 2013 incluait des achats d’or par la Banque centrale de Pékin amènent toujours à la même conclusion. La Banque populaire de Chine est un preneur de prix, et content de l’être quand les cours chutent de 30% en un an.

Pékin a récemment ouvert ses quotas d’importation d’or aux banques étrangères pour la première fois. Laisser HSBC et ANZ bank importer de l’or ne soutiendra pas forcément ou augmentera le niveau de la demande d’or cette année. Mais cela montre simplement que le régime communiste est sérieux concernant la libéralisation du marché de l’or en Chine et qu’il s’agit de s’assurer d’approvisionnements futurs.

Pourquoi les bureaucrates chinois veulent faire cela ?

Le Nouvel an chinois marquera le pic saisonnier des achats d’or par les ménages. L’année du cheval commence le 31 janvier, mais le cycle lunaire peut parfois pousser la nouvelle année à la fin février. En valeur, la demande privée chinoise au cours des trois premiers mois de l’année calendaire internationale a établi de nouveaux records trimestriels à onze reprises, au cours des douze dernières années.

Aux prix actuels, un nouveau record pour le premier trimestre de 2014 verra les ménages et investisseurs chinois acheter plus de 385 tonnes d’or. Ce sera bien au-dessus d’une once sur trois négociée dans le monde. Et nous voilà, glisser de nouveau sous les 1 240 dollars l’once. Les importations nettes sont tombées en novembre, de plus de 40% sur octobre, peut-être parce que tous les quotas officiels avaient déjà été atteints.

Oui, la Chine est encore une bureaucratie communiste, souvenons-nous en. Mais les déclarations publiques des officiels de la Banque centrale ont mis le marché de l’or au cœur des réformes financières plus larges de la Chine. Donc que ce soit au niveau des ménages ou de l’état, l’affinité du pays avec l’or physique semble devoir continuer à grandir.

Pékin continue aussi à ouvrir son marché de l’or domestiques aux acteurs étrangers. Ce sera une voie à double sens, et pas un sens unique. Cela amènera plus d’influence sur le marché mondial du premier pays producteur et consommateur.

 

BullionVault permet d'acheter de l'or sur internet.

 

 

Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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