Le hedging des compagnies minières aurifères augmente
Mais reste bas comparé aux niveaux d’il y a 15 ans.
Le producteur minier numéro un russe a doublé sa couverture de protection au premier trimestre, mais les volumes restent bas comparés aux pics de 2001.
Les couvertures de protection, ou hedging, par les producteurs miniers aurifères devraient augmenter cette année à mesure que les craintes concernant une chute des cours de l’or augmentent.
Le programme de couverture de protection ou hedge-book de l’industrie minière de l’or dans le monde finira l’année à un niveau supérieur à celui de 2013, a indiqué un rapport du cabinet-conseil Thomson Reuters GFMS pour Société Générale. Ce programme est le volume de production d’or future vendue d’avance pour se défendre contre les baisses possibles des cours.
La plus grande compagnie minière russe, Polyus Gold International, a annoncé la semaine passée une couverture de 88 tonnes, dont le but est de se fixer aux cours supérieurs à 1 321 dollars l’once.
Déjà en fin mars, le programme de couverture mondial des compagnies minières se tenait à 97 tonnes, soit une augmentation de 10% depuis la fin 2013, a indiqué le rapport de GFMS.
Le hedging des compagnies minières permet aux producteurs de bloquer les cours actuels et de protéger ses revenues contre les baisses futures des cours. Mais cela risque de coûter cher aux producteurs et aux actionnaires si les prix de l’or augmentent.
La décision de Polyus est la plus importante activité de hedging des producteurs d’or depuis la vague de dehedging en 2008 et 2009, a indiqué William Tankard, directeur de l’exploitation minière des métaux précieux chez GFMS Research & Forecasts. Il fait référence au moment où le numéro un mondial, Barrick Gold (NYSE:ABX), avait fermé son dernier programme de couverture, constitué à un prix beaucoup plus bas dix ans auparavant.
Les analystes de la banque américaine Citigroup ont indiqué que les producteurs d’or en 2014 devraient commencer à éduquer et persuader leurs actionnaires sur les bénéfices qu’apporte une stratégie de hedging pour que leurs revenues ne soient pas endommagés par la volatilité des cours de l’or.
L’unique plus grand ajout au premier trimestre provient de la compagnie minière australienne OceanaGold. Mais sa couverture prévue de six tonnes sur une période de deux ans est éclipsée par l’action de Polyus, selon Tankard.
La couverture nette de protection pour toute l’année 2014 est maintenant un fait accompli a-t-il ajouté. Même sans couverture supplémentaire, le total du premier trimestre plus l’action de Polyus porteraient le programme de couverture mondial à 127 tonnes en fin d’année, moins 48 tonnes d’or nouvellement extraites qui devraient être livrées pour compenser les anciens programmes de hedging.
Mais les niveaux de 2014 restent bien inférieurs à l’activité de hedging qui a eu lieu pendant la longue période du marché baissier, qui a pris fin il y a quinze ans.
Les chiffres de GFMS indiquent qu’aux taux actuels, environ 15,5 jours de production minière mondiale actuelle équivalente sera protégée en fin d’année. Ceci est à mettre en parallèle avec l’équivalent de 400 jours de production protégée au moment du pic du programme de couverture de 2001.