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La Hausse Des Prix De L'Energie Change La Structure Economique Mondiale


Souvent, on se rend compte que les choses ne vont pas aussi mal que la presse le prétend.

Partout où vous allez, les gens essayent tous plus ou moins de faire la même chose... nourrir leur famille... conserver leur emploi... regarder leurs enfants grandir et se marier... et profiter d'un ou deux couchers de soleil s'ils ont de la chance.


En fait, au
cours des deux siècles précédents, on a assisté à une augmentation importante du temps de loisir disponible pour l'homme moyen. Une quantité croissante de gens a bénéficié de plus de temps pour réaliser moins de travail, et ce plus qu'à n'importe quelle autre époque dans l'histoire de l'humanité. La révolution industrielle a apporté les outils permettant de remplacer l'homme par des machines qui fonctionnaient grâce à des carburants fossiles peu onéreux.

Les gens ont quitté la campagne pour s'installer en ville, un changement fondamental dans les relations économiques qui gouvernent nos vies. Les villes nécessitent énormément de ressources et ont besoin de systèmes centralisés pour fournir l'eau, l'énergie, la nourriture et autres services de base. La production s'est donc elle aussi centralisée. Il y a aujourd'hui plus de gens qui vivent dans et à proximité des villes comme Shanghai, Londres, Paris, New York ou Melbourne que de gens qui vivent dans les zones rurales produisant la nourriture destinée aux populations urbaines.

Nous nous demandons combien de temps cet arrangement va bien pouvoir tenir. C'est une pression énorme sur le prix des ressources, surtout sur celui de la nourriture. Le crédit bon marché est également responsable de la profondeur et de l'ampleur du boom mondial. Mais ça aussi c'est fini. Avec la montée des prix de l'énergie et du crédit... jusqu'à quel niveau cette phase de boom peut elle s'étendre ? Hmmm...

En parlant d'énergie, notre ami Byron King nous a envoyé une note disant que la production de chrome a été interrompue en Afrique du Sud suite à une explosion sur un site. Les prix ont donc grimpé. Les producteurs de tous les coins de la planète commencent à répercuter l'augmentation du prix des matières premières sur les produits finis. Ce n'est pas bon signe pour l'inflation.

Une tendance à surveiller : l'emplacement des projets. Quand l'énergie est bon marché, vous pouvez toujours acheminer le pétrole, le gaz naturel ou l'électricité jusqu'au projet mobilisant cette énergie. Mais aujourd'hui, plus vous rapprochez vos projets de sources d'énergie disponibles, mieux c'est. L'hydroélectricité et la géothermie sont tout en haut de la liste parce qu'elles sont durables et propres.

Et les actions boursières, dans tout ça ? Il semble que l'on ne s'en soucie plus beaucoup aujourd'hui. La nouvelle selon laquelle l'agence S&P ne dévaloriserait pas le taux de crédit des assureurs obligataires a grandement soulagé les actions américaines. Attendez-vous à ce qu'il en soit de même partout.

Mais ne pensez pas que ça va durer, ceci dit. Les banques auraient dû réagir immédiatement à une dévalorisation sur les assureurs obligataires. Mais les banques ont beaucoup de soucis... et de vrais problèmes de capitaux. Des problèmes qui n'ont pas disparu par miracle cette semaine.

Un autre problème se dessine également pour l'économie américaine, et par extension pour les marchés de crédit du monde entier : la chute du prix des maisons aux Etats-Unis, qui précipite les emprunteurs vers les cessations de paiement et les saisies en raison de situations négatives. Vous ne pouvez pas refinancer une maison si vous êtes dans le rouge, du moins pas encore.

On entend en ce moment des propositions de solutions loufoques censées stopper l'hémorragie. L'une d'elles implique un nouveau département gouvernemental. Une autre implique la création d'un certificat marchand pour titriser les maisons concernées à leur valeur actuelle, le tout soutenu par -- vous l'avez deviné --, le gouvernement.

Toutes ces solutions visent à empêcher le marché de faire ce qu'il veut : trouver le prix de liquidation du marché pour une maison aux Etats-Unis. Les inventaires sont bien trop élevés. La demande de crédit s'est réduite avec l'offre. L'ajustement le plus évident serait de baisser les prix.

Mais personne ne veut en arriver là, et nous ne pouvons pas les en blâmer. C'est désagréable de constater que tout ce baratin sur le prix des maisons était bel et bien du baratin. Ces prix-là peuvent aussi chuter. Quand l'offre de crédit augmente plus vite que l'offre de maisons, on obtient un faux boom.

Maintenant, nous voilà au beau milieu d'un fiasco au ralenti mais bien réel. Le prix des actions s'effondre. Pendant ce temps, poussé par une demande énorme, le prix des vraies choses -- comme la nourriture, le pétrole, le bois et les métaux -- augmente. Le monde est bien étrange...

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Prédédemment rédacteur du Strategic Investment conjointement avec Lord William Rees-Mogg, Dan Denning est un analyste en investissement indépendant basé à Melbourne, d'où il rédige l'édition australienne du Daily Reckoning. Il est aussi l'auteur du best-seller The Bull Hunter (Wiley & Sons) et correspondant pour les Publications Agora à Paris.

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