L’or et la politique
Communisme et capitalisme.
"C’est une des ironies du XXème siècle. Au moment où l’occident capitaliste a vu le communisme s’effondrer en 1990, l’un des grands rêves de Lénine s’est réalisé," écrit Adrian Ash pour BullionVault.
Ou presque. Au moment de notre victoire à l’échelle mondiale, écrivait-il 4 ans après la révolution de 1917 en Russie, je pense que nous devrions utiliser l’or pour fabriquer des toilettes publiques dans les rues des plus grandes villes du monde.
En ce nouveau millénaire, les toilettes ne sont toujours pas construites avec de l’or.
Des pays capitalistes comme l’Australie et la Belgique ont jeté l’or de leurs réserves nationales aux oubliettes, certes, à des cotations qui semblent bien basses maintenant.
C’est ce que rapporte la BBC sur les événements d’il y a 20 ans. Il y avait un sentiment de fin de millénaire qui faisait que l’or était de l’histoire ancienne. La mondialisation a ré-ordonné le monde financier et l’euro a été créé. Dans ce contexte de nouveau système monétaire, certains demandaient à ce que le FMI vende son or pour effacer les dettes du tiers monde. Les particuliers ont perdu intérêt envers les métaux précieux, préférant aider à alimenter la bulle DotCom.
Dans ce contexte, la décision du premier ministre britannique Gordon Brown de vendre la moitié des réserves nationales d’or du Royaume-Uni n’a pas forcément l’air déplacé, a ajouté la BBC.
Mais ce qui semble rationel n’est pas forcément des plus sage.
Depuis cette enchère brutale qui a jeté l’or britannique aux toilettes il y a 20 ans au printemps, une plus grande ironie a vu les géants du communisme empiler le métal alors qu’ils se tournaient vers le capitalisme de gangsters.
70 ans après Lénine qui rêvait d’une victoire mondiale, l’Union soviétique a finalement chuté pour devenir un pays amer et violent, exactement la conséquence du marché libéral comme l'ont toujours clamé les dirigeants de la Russie.
Pékin est passé du communisme au capitalisme, de Mao à Moët, mais sans se défaire de son étal policier.
Pour la Russie, le changement à transformer un ancien agent du KGB en président à vie, écrasant toute opposition et dominant la kleptocratie de ses amies et associés, quasiment sans contestation.
Pour la Chine, le résultat a été une expansion économique sans précédent dans l’histoire, bâtie sur l’exportation de produits bon marché vers l’occident riche, mais maintenant le « chef du monde libre », Donald Trump, la repousse.
L’auteur sur l’économie américaine, Greg Autry, a affirmé qu’au lieu de se libérer socialement et politiquement ainsi qu’économiquement, la Chine a tiré parti de la relation commerciale pour établir un gouvernement plus fort, plus puissant et plus autoritaire.
« Elle exécute le plus de personnes que les pays du reste du monde combiné. Elle a un million de musulmans ouïghours enfermés dans des camps de concentration », selon Autry.
Nous n’avons toutefois pas vu Trump citer les droits civils comme sa raison numéro une pour sa guerre commerciale avec la Chine. Nous ne nous attendons pas non plus à ce que la Maison Blanche continue de forcer Pékin jusqu’à ce que le gouvernement central chinois diminue sa surveillance et son contrôle étatique sur ces citoyens.
Au lieu de cela, l’attrait d’homme fort de l’or nationalisé semble partir dans la direction opposée, poussant Trump a nommé une série de fans de l’Etalon or dans des postes sénior à la Fed.
Nous avons étudié et revisité cette idée à plusieurs reprises. Rien de ce que nous voyons récemment, que ce soit du Sénat américain, de la Russie ou de la Chine, ne suggère que le monde soit plus proche de restaurer l’or sur la base de la valeur monétaire.
Mais en 2019, la Russie est certainement en tête pour ce qui concerne les achats d’or de la banque centrale jusqu’ici au XXIème siècle. La Chine n’est pas loin derrière.
En fait, Moscou détient la troisième plus grande production minière nationale du monde en dehors du marché.
La Chine continue toujours son interdiction d’exportation d’or, conservant sa production minière (la plus large au monde) et ses importations nettes importantes sont également confinées.
Si vous n’aimez pas leurs politiques, vous pouvez toutefois remercier le support qu’elles offrent aux cours de l’or.
La hausse actuellement de la demande en or des banques centrales ne pousse pas les prix à la hausse. Mais cette demande bouche sûrement le vide laissé par les investisseurs aveuglés par la bulle des actions technologiques 2.0.