L’or recule à mesure que « l’enthousiasme diminue » et l’inflation au Royaume-Uni « pourrait être plus persistante que prévue »
Le volume moyen quotidien de l’or transféré a atteint 6,4% en mars 2011
L’or recule à mesure que « l’enthousiasme diminue » et l’inflation au Royaume-Uni « pourrait être plus persistante que prévue » selon la Banque d’Angleterre.
Les cours de l’or ont reculé mercredi matin, atteignant les 1 640 dollars l’once avant le début du trading américain, plus bas de 1,1% sur la semaine jusqu’ici, alors que les actions chutaient et les commodités étaient largement stables.
Le cours de l’argent-métal a chuté à 31,52 dollars l’once, au même niveau là où il avait commencé la semaine.
Le prix des obligations du gouvernement britannique a chuté, alors que les obligations allemandes ont augmenté. Entre temps la zone euros s’inquiète de plus en plus du cas de l’Espagne.
« Ce matin, nous avons vu [des métaux précieux] succomber à l’enthousiasme diminuant des investisseurs », affirme Marc Ground, un stratège des matières premières à la Standard Bank.
« Les gens ne voudront pas s’engager de trop en ce moment », confirme Ronald Leung, un négociant en or chez Lee Cheong Gold Dealers à Hong Kong.
« Certaines personnes achètent de l’or lorsque les cours baissent au niveau des 1630 -1640 dollars, mais le volume diminue quand les cours rebondissent vers les 1660 – 1670 dollars. »
Le volume moyen quotidien de l’or transféré entre parties par les membres de l’Association du marché des métaux précieux de Londres, London Bullion Market Association (ou LBMA), a augmenté pour atteindre 622 tonnes le mois dernier, un gain de 3,8% sur février, selon les données de la LBMA publiées mardi.
« La valeur des transferts [cependant] était largement inchangé à 33,8 milliards de dollars, si on prend en compte le fait qu’une activité de trading plus soutenue était contrebalancée par la chute des cours de l’or », rapporte la LBMA.
Sur une base annuelle, le volume moyen quotidien de l’or transféré atteignait 6,4% en mars 2011.
Les transferts d’argent-métal entre temps atteignaient une moyenne de 4 889 tonnes, soit une baisse de 1,8% par rapport à février.
Les bourses des marchés européens ont tradé plus bas mercredi matin, avec le FTSE à Londres en baisse d’environ 0,5% et le DAX allemand en baisse de 1% vers midi. Les chutes marquent un contraste avec les gains vus en Asie et lors de la session de mardi aux Etats-Unis.
Ces rallies suivent la publication mardi des prévisions par le Fond monétaire international (FMI), qui montre que le FMI a révisé ses attentes à la hausse concernant la croissance économique mondiale, bien qu’ils disent qu’ils prévoyaient toujours que l’économie de la zone euro allait se contracter.
Les rendements sur dix ans des obligations du gouvernement espagnol ont légèrement baissé jusqu’à 5,8% mercredi matin, avant l’enchère de demain des dettes de 2 ans et de 10 ans.
Les analystes sont préoccupés cependant par l’économie espagnole qui se débat et qui pourrait menacer une crise bancaire et compromettre la position fiscale du gouvernement.
« Si vous regardez devant vous, disons pour les six prochains mois, je ne serais pas surpris si [les banques espagnoles] devraient avoir un certain soutien de l’Europe », affirme Carsten Brzeski, un économiste senior chez ING basé à Bruxelles, Carsten Brzeski, ajoutant que les banques auraient besoin de fonds en provenance du Fonds européen de stabilité financière (European Financial Stability Facility), le fond temporaire de sauvetage de la zone euro mis en place en 2010.
Le nombre d’emprunts non-performants dans le bilan des banques espagnoles « devra augmenter quand vous prenez en compte le taux de chômage et ce qui se passe avec l’économie », affirme Andrew Bosomworth, chargé de la gestion des portefeuilles chez le plus grand fond d’obligations du monde à Munich, appelé Pimco.
« L’une de mes interrogations concernant l’Espagne est à quelle hauteur les dettes éventuelles pourraient être transmises au gouvernement central ? »
Selon un rapport du Financial Times, à New York, le directeur d’un hedge fund John Paulson, dont l’entreprise offre aux investisseurs des fonds en or, a confié aux investisseurs qu’il a vendu à découvert les obligations allemandes, car il s’attend à ce que la détérioration de la zone euro finisse par affecter la solvabilité de l’Allemagne.
Ici au Royaume-Uni, « l’inflation élevée pourrait être plus persistante » que prévue initialement par le comité de la politique monétaire (Monetary Policy Committee, MPC) de la Banque d’Angleterre, selon des notes, publiées mercredi, de la réunion du MPC qui s’est tenue plus tôt ce mois-ci.
Seulement un membre du MPC a voté pour l’augmentation de l’assouplissement qualitatif, contre deux membres le mois dernier.
La publication des notes, ainsi qu’un discours par le membre du MPC, Paul Tucker, dans lequel il décrit l’inflation comme « inconfortablement au-dessus des objectifs », a été suivie par le rally de la livre sterling contre le dollar.
Le cours de l’or en livres sterling est tombé à 1 026 livres l’once à midi à Londres, 1,9% en dessous du niveau où il a fini la semaine dernière.
Le chômage au Royaume-Uni a baissé pour atteindre 8,3% en février, contre 8,4% le mois d’avant, selon les données sur le chômage sur trois mois publiées ce matin par la International Labour Organization.
La majorité des directeurs des réserves des banques centrales du monde entier considèrent que l’or est un investissement plus attractif qu'il l'était l’an passé, alors qu’ils sont plus préoccupés par l’exposition à l’euro, selon un nouveau sondage par la publication Central Banking Publications.
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