22/12 L'or atteint 4 400 dollars et l'argent 69 dollars...

...mais les haussiers du Comex restent absents.

Aujourd'hui, le lundi 22/12/2025, à Londres, à 14h11, l'or et l'argent ont atteint de nouveaux sommets, dépassant respectivement 4 420 dollars et 69 dollars l'once.

Entamant la semaine de Noël avec leurs plus fortes hausses annuelles en 46 ans, grâce aux anticipations de nouvelles baisses des taux de la Réserve fédérale en 2026 et aux nouvelles frappes militaires américaines près du Venezuela, écrit Atsuko Whitehouse de BullionVault.

Avant cette évolution, et alors que les cours de l'or avaient baissé la semaine dernière pour la première fois en six semaines, les spéculateurs ont maintenu leurs paris sur les contrats à terme et les options Comex à un niveau modéré, selon les dernières données de positionnement de la CFTC.

« L'or atteint de nouveaux sommets dans un contexte de risque géopolitique au Venezuela », déclare Jeff Toshima, ancien directeur à Tokyo du World Gold Council, l'organisation mondiale de l'industrie minière, et chroniqueur régulier pour le journal Nikkei.

« Les prévisions de 5 000 dollars pour l'or l'année prochaine semblent désormais prudentes. »

Le cours au comptant de l'or a augmenté aujourd'hui de 1,9 %, atteignant un nouveau record cette année à 4 420 dollars l'once troy, ce qui a plus que compensé sa première baisse hebdomadaire en six semaines.

Le prix de l'argent, dont près de 60 % de la demande annuelle provient désormais d'utilisations industrielles, a également bondi de 3,5 %, atteignant un pic à 69,46 dollars l'once lundi matin et prolongeant sa quatrième hausse hebdomadaire consécutive.

Le métal gris a désormais augmenté de près de 140 % cette année et s'apprête également à enregistrer sa plus forte hausse annuelle depuis 1979.

Alors que l'autorité de régulation américaine CFTC a presque rattrapé son retard dans la publication des chiffres de l'engagement des traders après la fermeture du gouvernement, les données du 9 décembre montrent que les hedge funds et autres spéculateurs « Managed Money » sur les contrats à terme et les options sur l'argent Comex ont maintenu leurs paris haussiers nets en dessous de leur moyenne annuelle depuis début octobre en termes de poids équivalent, même si les prix ont depuis lors bondi de 21,0 %, atteignant trois fois de nouveaux records.

Les positions sur les contrats à terme et les options sur l'or du Comex ont été tout aussi modérées depuis la fin du mois de septembre, les paris nets des traders de fonds gérés atteignant à peine la moitié de leur niveau de fin octobre 2024, une semaine avant la victoire écrasante du président Trump aux élections.

Les grandes institutions financières, notamment Bank of America, Goldman Sachs, HSBC et Société Générale, prévoient que le prix de l'or atteindra ou approchera les 5 000 dollars l'once d'ici la fin 2026, tandis que la division banque privée du géant financier américain J.P.Morgan prévoit un pic à 5 200 ou 5 300 dollars d'ici la fin 2026.

Le dollar américain a légèrement baissé aujourd'hui sur le marché des changes, le consensus du marché continuant à tabler sur deux baisses des taux de la Fed en 2026, malgré les prévisions des responsables de la banque centrale américaine qui n'en prévoient qu'une seule dans un contexte d'inflation plus modérée et de ralentissement du marché de l'emploi américain, selon l'outil FedWatch de la bourse des dérivés CME.

Dans le même temps, les États-Unis ont intensifié leur campagne visant à priver le Venezuela de revenus pétroliers essentiels à son économie et à isoler le gouvernement du président Nicolas Maduro, en poursuivant un troisième pétrolier au large des côtes de cet État d'Amérique latine.

Le platine, dont les deux tiers de la demande proviennent d'utilisations industrielles, notamment dans les catalyseurs automobiles, a également bondi lundi, gagnant jusqu'à 5,1 % pour atteindre son plus haut niveau en plus de 16 ans, à 2 075 dollars l'once.

Le métal blanc est en passe d'enregistrer une hausse de près de 130 % cette année, la plus forte depuis la création des prix de référence à Londres en 1990.

Le prix du palladium, dont plus des quatre cinquièmes de la demande finale proviennent des catalyseurs automobiles destinés à réduire les émissions de carbone des moteurs à essence, a également grimpé de 4,6 % pour atteindre un sommet de près de quatre ans à 1 802 dollars l'once, avant de perdre un quart de ses gains.

Le palladium devrait afficher une hausse annuelle de plus de 95 %, la plus importante depuis 2010.

Même avec la chute du dollar lundi, les quatre métaux précieux ont également atteint de nouveaux records ou des sommets pluriannuels dans toutes les autres devises, notamment la livre sterling, l'euro, le yen japonais, le yuan chinois et le franc suisse.

À quelques jours seulement de la fin de l'année 2025, l'or a augmenté de près de 70 % depuis le réveillon du Nouvel An dernier, et est en passe d'enregistrer sa plus forte hausse annuelle depuis 1979, année où le deuxième choc pétrolier et la forte intensification des tensions de la guerre froide après l'invasion soviétique de l'Afghanistan ont coïncidé avec une inflation à deux chiffres dans tout l'Occident.