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La pire administration américaine depuis George W. Bush

Tout baisse. Or, obligations, dollar...

Qu'est-ce que ça signifie ? Peut-être rien. Mais dans la mesure où ça correspond à ce que nous pensons, nous allons décréter que c'est une tendance. C'est une Grande Correction. Les prix des actifs baissent. Les liquidités grimpent, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Revenons sur nos pas et voyons d'où nous venons. Peut-être qu'ensuite, nous verrons plus clairement où nous allons.

En 1999, le marché boursier américain -- mené par le Nasdaq -- a clairement atteint un sommet. La bulle du secteur technologique a éclaté. Les valeurs ont commencé à baisser.

Cela s'est produit après 50 ans d'expansion du crédit. Et après qu'une bonne partie de la "croissance" de l'économie s'est mise à ressembler de très près à des emprunts sur l'avenir plutôt qu'à de la véritable croissance. La dette avait atteint des niveaux record dans le secteur privé.

Le temps était venu d'un marché baissier/contraction du crédit. Une correction devait se produire.

Elle a commencé en janvier 2000. Le Nasdaq s'est effondré. Et en 2001, l'économie est entrée en récession.

Mais cette récession était bidon. Les dépenses de consommation n'ont pas baissé, au contraire : elles ont augmenté. Les consommateurs empruntaient de l'argent sans arrêt. On ne corrigeait pas le problème de la dette, en d'autres termes ; on l'aggravait.

Pourquoi ? Qui sait ? Peut-être que les consommateurs n'étaient pas prêts pour une correction. Ou peut-être était-ce parce que les autorités américaines se sont lancées dans le plus grand programme de relance contre-cyclique de l'histoire. Elles ont fait passer le taux directeur sous le taux d'inflation des prix à la consommation. Le budget fédéral est passé d'un excédent de près de 300 milliards de dollars à un déficit de 50 milliards (de mémoire).

Durant tout le reste de la décennie, les grandes banques ont pu emprunter pour moins que le taux d'inflation. Et les déficits se montèrent à environ 1 000 milliards de dollars tous les deux ans.

La correction de 2001 avait été soutenue et largement aggravée par les efforts des autorités pour y mettre fin. Près de 10 000 milliards de dollars additionnels ont été ajoutés au système durant les années 2000.

Et devinez quoi ? On est passé à la Bulle Epoque !

On a vu un boom des actions. Un boom des dépenses. Un boom de l'immobilier. Un boom de la finance sous toutes ses formes.

La croissance était positive. Mais elle était factice. Parce qu'elle était quasiment entièrement basée sur la dette. C'était une dette nourrie de bulle -- en particulier dans l'immobilier.

Si on s'endette pour développer la production, cette production supplémentaire peut aider à rembourser la dette plus tard, et on s'en sort avec une longueur d'avance. Mais lorsqu'on emprunte pour augmenter la consommation, on ne fait que prendre la production future pour la consommer maintenant. Il faudra régler les comptes plus tard -- en prenant la future production et en l'utilisant pour régler la dette. On n'emprunte plus à l'avenir ; on rembourse le passé. Et personne n'aime ça... parce que ça signifie vivre au-dessous de ses moyens plutôt qu'au-dessus.

La facture est arrivée en 2007. Les subprime se sont effondrés. Puis le secteur financier tout entier s'est désintégré, suivi par l'économie elle-même.

Il y a un certain nombre de manières de voir les choses, mais selon nous, il est plus exact de considérer l'an 2000 comme le début de la correction actuelle. C'est à ce moment-là que les actions ont atteint leur sommet en termes réels. Depuis, elles ne vont nulle part. Et probablement que 90% de la "croissance" enregistrée depuis était fictive. Il ne fait aucun doute que l'individu moyen ne s'est pas enrichi ; il s'est au contraire appauvri.

Mais puisqu'elles n'avaient rien appris au début des années 2000, les autorités se sont remises au travail en 2008-2009, répétant et multipliant leurs erreurs. Au lieu d'accumuler des déficits de 500 milliards de dollars, elles sont passées à des déficits de 1 500 milliards de dollars. Au lieu de faire passer les taux sous l'inflation, elles les sont mis aussi bas que possible -- à zéro, dans les faits. En plus, elles ont nationalisé des secteurs entiers, renfloué des grandes entreprises et se sont mises à ajouter d'immenses engagements financiers que personne ne comprenait vraiment.

Il faut rendre à César ce qui est à César. Nous pensions que personne ne pourrait être pire que l'équipe de Bill Clinton... et puis George W. Bush est arrivé. Comparé à lui, Clinton semblait être un excellent président. Et alors que nous pensions avoir vu la pire administration américaine de l'histoire, voilà que sont arrivés Barack Obama et son équipe. Obama a continué tous les programmes de Bush (exception faite de la torture). La guerre en Irak continue. La guerre en Afghanistan continue. Et la guerre contre la correction continue. Obama a même ajouté un nouveau front -- un programme de santé qui ne pourra qu'être un désastre financier et administratif.

Non que nous nous plaignions de quoi que ce soit. Au contraire, nous trouvons tout cela très distrayant. Mais nous ne pensons pas que les gens vont en apprécier les conséquences.

L'économie essaie de corriger depuis 1999. Tous les efforts pour l'arrêter ne font qu'augmenter la taille de la correction finale. En chiffres ronds, l'économie américaine enregistre actuellement une dette équivalant à 350% du PIB. Elle atteignait à peu près la moitié de ce chiffre dans les années 50-80. Pour revenir à ce niveau, il faudrait éliminer environ 25 000 milliards de dollars de dette. Selon les derniers chiffres que nous ayons vus, le secteur privé est en train d'éliminer ou de rembourser environ 2 000 milliards de dollars par an. Pas mal. Mais ça signifie 12 années de correction supplémentaires.

Les choses pourraient aller beaucoup plus vite ; mais rappelez-vous, le gouvernement donne un coup de main...

Nittin Seehakoo est European Operations Executive chez BullionVault, le service d'or en ligne à croissance rapide.

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