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L'Allemagne pourrait-elle quitter l'Euro ?

L'énigmatique De La Rue...


C'est une entreprise britannique, leader mondial dans l'impression de billets, qui aurait reçu une commande pour imprimer des "nouveaux Deutschmarks" selon une fuite d'un employé, postée sur un forum, écrit Simone Wapler pour La Quotidienne d'Agora.

Par ailleurs, dans une récente interview au Spiegel, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, évoque la sortie possible de l'Allemagne de la zone euro à mots à peine voilés.
Si la BCE imprime, l'Allemagne pourrait claquer la porte de l'Europe
"Nous sommes confrontés à des évènements que nous n'avions pas prévus", commence par dire Wolfgang Schäuble.

Puis "nous voulons sécuriser notre prospérité à long terme" après avoir évoqué le problème du vieillissement de la population. Et qui dit population âgée, vivant de rentes, dit population vulnérable à l'inflation.

Dans cet interview, sont ensuite évoqués l'inflation et / ou la guerre comme moyen d'éroder la dette.

En final, le Spiegel pose la question d'une réforme monétaire (a monetary reform). Le mot "monétaire" est très important, ce n'est pas "fiscal". Les Allemands sont des gens précis. Il ne s'agit donc pas de mesures budgétaires (faire rentrer des impôts, réduire les dépenses publiques, etc.).

Ce à quoi à Wolfgang Schäuble répond "vous avez exactement décrit l'énorme défi historique que nous affrontons..."

Je peux me tromper, mais il me semble bien que ce Wolfgang Schäuble et l'Allemagne ont une idée derrière la tête : claquer la porte de l'Euro si l'impression monétaire – jugée suicidaire pour la prospérité à long terme - est décidée.

Nous avons donc le choix entre Charybde et Scylla

    Charybde : la planche à billets.

    Scylla : la sortie de l'Allemagne de l'Euro. La dévalorisation massive de l'euro sans l'Allemagne.

A terme, mêmes conséquences : l'euthanasie financière des retraités (bientôt majoritaires) et la saignée des plus jeunes (minoritaires mais susceptibles de rébellion).

A ce stade, je vous entends penser cher lecteur et vous rebiffer : "l'Allemagne ne sortira pas de la zone euro. Ca lui coûterait beaucoup trop cher, elle a tellement besoin de nous. Nous sommes son plus gros partenaire commercial".

Erreur, grave erreur...
Une sortie de l'Euro ne coûterait pas si cher que cela à l'Allemagne. Ils ont fait leurs comptes (en privé) et UBS aussi. La banque suisse a publié ses propres conclusions dans un document intitulé Euro break-up – The consequences.

Voici donc mes conclusions :
Nous vivons une crise sans précédent historique. Nous sommes passés d'une crise financière à une crise économique, puis une crise politique grave et profonde. La seule réponse des autorités sera in fine d'imprimer de l'argent fondé sur aucune richesse tangible.

Imprimer de l'argent n'a jamais créé de richesse ; nos autorités sont stupides, je vous l'accorde, mais elles ont quand même compris cela. Acheter du temps, c'est le principe des obligations. Le temps coûte de plus en plus cher. Vous le voyez puisque les rendements des obligations souveraines montent. Bientôt nous ne pourrons plus acheter de temps. Ce sera la fin.

Quand ?

Je n'en sais rien. Mais je vous livre la conclusion du rapport de l'UBS sur l'Eurozone : "la seule façon de se prémunir d'un éclatement de l'euro est de ne posséder aucun actif libellé en euro".

Voilà qui a le mérite de la clarté.

Sachant que le dollar s'imprime, le yen s'imprime, la livre sterling s'imprime, le franc suisse s'imprime, et que, nous, nous sommes obligés d'avoir des euros... il nous reste l'or.

Comme dit à un nouveau venu angoissé, je ne suis pas sûre qu'en achetant de l'or aujourd'hui vous l'achetiez au plus bas. Mais je suis sûre et certaine qu'il ira bien plus haut qu'aujourd'hui.

Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart's... Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par et les investissements « tangibles ». Elle analyse chaque mois le secteur aurifère et les marchés étrangers dans la lettre d'investissement Vos Finances - La Lettre du Patrimoine et elle intervient régulièrement dans l'Edito Matières Premières ou dans différents rapports d’investissements.

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