24/11 L'or se renforce…

Malgré la baisse du dollar. La Fed américaine prépare des hausses mineures des taux pour faire face à une économie en berne.

Le jeudi 24/11/2022, à Londres, à 14h31, les cours de l’or sont encore montés cette semaine alors que le dollar est en baisse. Les marchés boursiers mondiaux sont également en hausse mais les cours de l'énergie ont chuté. Ces variations sont à mettre en lien avec les comptes rendus de la dernière décision de hausse des taux de la Réserve fédérale américain. Ils indiquent en effet que la plus importante banque centrale du monde se prépare à  “bientôt” ralentir ou à cesser de nouvelles hausses de taux.

L'activité économique est en effet plus lente dans les principales économies mondiales en ce mois de novembre par rapport à octobre. Ce sont les résultats montrés par  les enquêtes PMI préliminaires publiées cette semaine. L'indice composite S&P des entreprises manufacturières et de services américaines affiche sa cinquième baisse consécutive.

Toutefois, le moral des consommateurs américains a  fortement rebondi selon une enquête de l'Université du Michigan. Les commandes de biens durables et les ventes de logements neufs de ce pays ont toutes deux rebondi en octobre, selon de nouvelles données publiées hier. (NDLR le 23/11/2022)

Une "majorité substantielle" des membres du FOMC ont convenu, lors de la réunion de politique générale de ce mois-ci, qu'un "ralentissement du rythme de hausse [des taux d'intérêt] serait probablement bientôt approprié", selon le procès-verbal de la Fed.

"Le marché du travail est resté extrêmement tendu et la croissance des salaires est élevée, mais le resserrement général des conditions financières mondiales, ainsi que les prix de l'énergie et d'autres vents contraires, contribuent à un ralentissement du taux de croissance du PIB réel mondial.”

Les hausses de taux de la Fed ont précédé, à l’exception d’une seule, toutes les 10 dernières récessions économiques aux États-Unis (Récessions marquées par des barres grises dans le graphique ci-dessous)

 

Les paris sur une nouvelle hausse des taux de la Fed, de 75 points de base en décembre,sont repassés aujourd'hui sous la barre du 1 sur 5, sans changement par rapport à la même heure il y a une semaine.

Si cela devait se produire dans trois semaines ( la cinquième hausse d'affilée aussi forte) le taux d'intérêt directeur américain atteindrait 4,75 %. Un niveau que près de 2/3 des parieurs sur décembre 2023 considèrent désormais comme le plafond à la fin de l'année prochaine, selon l'outil FedWatch de la bourse de produits dérivés CME.

"Le compte-rendu de la Fed n'a pas réservé de surprise hawkish et a tout juste confirmé que le rythme des hausses serait ramené à 50 points de base en décembre", cite Reuters Tai Wong, trader senior au bureau new-yorkais du groupe allemand de raffinage Heraeus.

"De plus petites hausses de taux par la Fed sont positives pour les actifs à risque ainsi que pour les valeurs refuges comme l'or", ajoute Ravindra Rao chez le courtier indien Kotak, "car la faiblesse du dollar soutient."

Alors que le cours de l'or en dollar a touché 1758 dollars l'once, le cours de l’or  en euro est resté inchangé par rapport à hier à la même heure, à 1 686 euros, tandis que le cours de l'or en livre sterling l'once s'est maintenu près de son plus bas niveau depuis  trois semaines, sous 1450 livres sterling.

Les prix des obligations ont augmenté en même temps que les marchés boursiers mondiaux, poussant les coûts d'emprunt à la baisse mais laissant la courbe des taux américains  (une comparaison entre les taux à long terme et à court terme) iinversée sur toutes les durées, les bons du Trésor sur 3 mois rapportant maintenant 0,7% de plus que le rendement annuel de la dette à 10 ans et signalant une récession américaine à venir selon de nombreux analystes.

Le pétrole brut américain s'est maintenu sous la barre des 78 dollars le baril, prolongeant sa chute après que l'Union européenne a discuté d'un plafonnement des prix de l'approvisionnement russe et s'échangeant près de ses plus bas niveaux sur deux mois (à peine modifiés depuis 2022 ) alors que la Chine a prolongé sa dernière série de verrouillages sociaux et économiques de type "zéro Covid".

Les prix du gaz naturel ont également reculé, après la flambée de cette semaine dans les contrats américains et européens, mais ils sont toujours deux fois plus élevés qu'il y a 12 mois.

Avant le jour férié de Thanksgiving, la réduction des stocks de pétrole brut aux États-Unis la semaine dernière a été trois fois plus importante que ce que les analystes prévoyaient selon les dernières données de l'Energy Information Administration, tandis que le gaz naturel stocké a diminué plus que ce que les analystes avaient prévu.

Ceci est une version traduite et abrégée de ce commentaire en anglais sur le graphique des cours.

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