11/04 L'or passe sous la barre des 2000 $...

 

Aujourd’hui, mardi 11/04/2023, à 14h25, à Londres, le cours de l'or est repassé sous la barre des 2 000 dollars et l'argent n'a pas réussi à tenir 25 dollars l'once. Le marché de Londres a rouvert après le long week-end de Pâques qui a apporté de solides données sur l'emploi américain, renforçant les attentes de nouvelles hausses des taux de la Fed, ainsi que la menace la plus forte à ce jour que la Chine se prépare à envahir Taïwan.

Le cours de l'or a donc glissé à 1 998 dollars après avoir dépassé les 2 000 dollars l'once lors de la vente aux enchères de référence de 10h30 à Londres. Le cours de l'or a maintenant dépassé les 2 000 dollars l'once pendant quatre jours consécutifs, égalant ainsi le record du 5 au 10 août 2020.

Le cours de l'argent a reculé de 10 cents à 24,90 dollars l'once alors que les marchés boursiers mondiaux ont augmenté et que le pétrole brut s'est maintenu au-dessus de 85 dollars le baril de Brent pour la sixième session consécutive depuis que le cartel des producteurs de l'Opep a annoncé des réductions conjointes de la production afin de "stabiliser" le marché.

Les porte-avions américains, alliés de Taipei, étant également présents dans la région, "la marine chinoise semble avoir simulé des frappes d'avions de guerre basés sur des porte-avions sur Taïwan", indique CNN après les trois jours d'exercices à balles réelles de Pékin, qui visaient à montrer que la Chine peut "sceller" l'île "séparatiste", un État indépendant depuis 1949.

Emmanuel Macron, le président français, qui a réduit d'un cinquième les avoirs de sa banque centrale en titres du Trésor américain au cours des 12 derniers mois, a terminé son voyage à Pékin pour rencontrer le président chinois Xi en appelant l'Europe à "construire notre autonomie stratégique" et à éviter de devenir "de simples suiveurs de l'Amérique... des vassaux au lieu d'un troisième pôle" dans le pouvoir mondial.

La plus grande économie du monde a créé 236 000 emplois en mars, selon des données américaines publiées vendredi, soit le nombre le plus faible depuis décembre 2020, mais conforme aux prévisions des analystes et suffisant pour ramener le taux de chômage à 3,5 %, proche du niveau le plus bas depuis 54 ans atteint en janvier.

Les paris selon lesquels la Réserve fédérale relèvera son taux d'intérêt directeur à 5,25 % lors de sa réunion de mai sont passés de 1 sur 2 à 3 sur 4 depuis la publication des chiffres de l'emploi de vendredi.

Mais plus de 98 % de tous les paris sur la décision de décembre prévoient maintenant que la Fed commencera à inverser ses hausses entre mai et Noël, le consensus plaçant maintenant les taux de fin d'année à 4,4 %, soit 0,7 point de pourcentage de moins que les prévisions de la banque centrale américaine.

"Avec les banques centrales du G10 et la Fed susceptibles d'avoir atteint les taux terminaux [c'est-à-dire les taux les plus élevés] d'ici le milieu de l'année", indique une note de la division de gestion de patrimoine du géant allemand des services financiers Deutsche Bank, "nous pensons que les prix de l'or devraient rester élevés", avec un soutien supplémentaire provenant de la "forte demande" parmi les banques centrales "susceptible de se poursuivre".

"L'or bénéficie de la faiblesse du dollar et des achats des banques centrales", indique la dernière étude mensuelle de la banque mondiale HSBC, mais la production minière augmente et les rendements réels posent problème, c'est-à-dire le taux d'intérêt offert par les liquidités et les obligations à long terme après prise en compte de l'inflation.

"Les taux d'intérêt sont susceptibles de revenir à leurs niveaux d'avant la pandémie lorsque l'inflation sera maîtrisée", indique un document rédigé par des chercheurs du Fonds monétaire international (FMI) basé à Washington.

 

"La proximité de ces niveaux dépendra de la persistance de la dette publique, de la manière dont les politiques climatiques sont financées et de l'ampleur de la démondialisation.

 

Alors que les données sur l'inflation américaine doivent être publiées mercredi, de nouvelles données en provenance de Chine indiquent aujourd'hui que le coût de la vie dans la deuxième économie mondiale a baissé pour le deuxième mois consécutif en mars, retombant à un niveau atteint pour la première fois au Nouvel An 2017 selon l'indice des prix à la consommation du Bureau national des statistiques.

 

Le coût de la vie "modéré" en Chine "contraste fortement avec l'inflation mondiale persistante", indique l'agence de presse Xinhua de la dictature communiste, qualifiant cette situation de "propice à la manœuvre d'assouplissement de la politique monétaire par le gouvernement afin de stimuler la demande intérieure".

 

Les nouveaux prêts bancaires en Chine ont doublé en mars par rapport à février, les autorités ayant réduit le ratio de réserve obligatoire et autorisé la diffusion des "prêts relais", qui permettent à des emprunteurs âgés de 95 ans de transmettre leur dette hypothécaire à leurs héritiers.

 

Cela a porté le total du premier trimestre pour les nouveaux prêts des banques commerciales à un record trimestriel de 1,5 trillion de dollars, soit environ un tiers de la production économique nationale de janvier à mars, ce qui représente une augmentation de 27 % par rapport au précédent record de nouveaux prêts accordés au cours de la même période il y a un an.

 

Au cours des deux premiers mois de 2023, et en tenant compte de la forte demande d'or du gouvernement chinois, "les banques centrales ont déclaré des achats nets de 125 tonnes", indique un billet de blog de l'analyste spécialisé Krishan Gopaul du World Gold Council de l'industrie minière - "le plus fort début d'année depuis au moins 2010, lorsque les banques centrales sont devenues des acheteurs nets sur une base annuelle".

 

Parmi les consommateurs du secteur privé, en revanche, "les ventes physiques sont en baisse dans le monde entier" en raison de la hausse des prix au-dessus de 2000 dollars, selon Reuters qui cite Joseph Stefans, chef de groupe du négoce au sein du groupe suisse de raffinage et de financement de l'or MKS Pamp.

 

"Ce phénomène s'étend à l'Asie. La demande commence à diminuer à des niveaux de prix plus élevés".

 

La semaine dernière, les prix chinois ont affiché une prime moyenne de 7,55 dollars l'once par rapport aux cotations londoniennes, ce qui est nettement inférieur aux sommets atteints au début du mois de mars, mais correspond à la moyenne à long terme de l'incitation à l'importation de nouveaux lingots.

 

L'or en Inde s'est toutefois négocié à un prix inférieur aux prix mondiaux pendant 5 mois sans interruption, selon les données et les calculs du WGC, et maintenant - à moins de 2 semaines du festival de printemps Akshaya Tritiya - il est proposé aux acheteurs nationaux à 25 dollars l'once en dessous des cotations de Londres.