L'or atteint un nouveau record à 3 500 dollars grâce à l'argent, à la dette, à l'inflation, à la Fed ou à Trump

Le prix de l'or a atteint mardi un nouveau sommet sur le marché au comptant, dépassant les 3 500 dollars l'once troy, établissant ainsi de nouveaux records lors des enchères de référence du marché de l'or à Londres, alors que les marchés boursiers occidentaux chutaient avec le prix de la dette publique occidentale à long terme, entraînant une hausse des coûts d'emprunt.

Le prix en dollars ayant dépassé le bref pic de 3 500 dollars atteint en avril, le prix du lingot en yens japonais et en livres sterling a également atteint de nouveaux records, à respectivement 16 693 yens le gramme et 2 613 livres sterling l'once.

Mais le prix de l'or en euros et en yuans chinois est resté inférieur à ses sommets du printemps, tandis que l'indice MSCI World des marchés boursiers des économies riches a chuté de 1,5 % par rapport au nouveau record historique atteint jeudi dernier.

« Si vous étiez un Martien et que vous arriviez aujourd'hui sur Terre et que vous voyiez ce qui se passe avec les métaux précieux et ce qui se passe avec la partie longue de la courbe des taux obligataires, cela vous indiquerait clairement qu'il y a des raisons de s'inquiéter », déclare Ella Hoxha, responsable des titres à revenu fixe chez Newton, un gestionnaire d'actifs britannique pesant 100 milliards de dollars.

« Je pense que nous sommes à un tournant macroéconomique important. Il est difficile de déterminer exactement le moment, mais on peut voir les signes avant-coureurs d'un risque d'inflation à la hausse. »

Cependant, le fossé entre la dette publique et le prix de l'or existe depuis longtemps, le prix de l'or en dollars ayant augmenté de 75 % par rapport à il y a cinq ans, tandis que la valeur des obligations du Trésor américain à long terme a diminué de moitié.

« Nous n'avons pas encore observé de signes d'inflation croissante sur le marché obligataire », déclare Charlie Morris, gestionnaire de fonds Bitcoin et or, dans sa newsletter Multi-Asset Investor, « car les obligations indexées sur l'inflation ne montrent pas encore de signes de résilience.

Elles devraient surperformer en cas d'inflation, ce qui n'est pas le cas. Cela signifie qu'il s'agit d'une crise budgétaire plutôt que d'une crise économique [car] les dépenses publiques restent déficitaires dans la plupart des grands pays [et] la confiance diminue étant donné que cette situation ne peut pas durer indéfiniment. »

« L'or bondit après les pressions exercées par Trump sur la Fed », rapporte quant à lui le Financial Times, après que le président américain a exigé que le juge nommé dans le cadre de la procédure judiciaire engagée par Lisa Cook, membre du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine, pour contester son « licenciement » par Trump, se récuse en raison de ses liens personnels avec le gouverneur de la Réserve fédérale.

« L'or atteint un niveau record supérieur à 3 500 dollars, les paris sur une baisse des taux alimentant la demande », ajoute Bloomberg, même si les paris sur le marché à terme accordent aujourd'hui les mêmes chances à une baisse des taux de la Fed, tant pour ce mois-ci que pour la fin de l'année, qu'il y a une semaine, alors que le prix de l'or était inférieur de plus de 100 dollars.

La hausse de l'or n'a « aucun déclencheur discernable, si ce n'est qu'elle suit celle de l'argent », explique Rhona O'Connell, analyste chez StoneX, en référence à la proposition faite la semaine dernière par le ministère américain de l'Intérieur d'ajouter ce métal précieux utile à l'industrie à la liste des « minéraux critiques » nécessitant des droits de douane et des subventions gouvernementales pour stimuler l'approvisionnement national.

Cette nouvelle « a contribué à alimenter la hausse de 40 dollars » de l'argent, explique Mme O'Connell, et « les traders momentum se sont évidemment également impliqués ».