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Warren Buffett n’aime pas l’or… tant pis pour lui !

Les “défauts significatifs de l’or”...

" Warren Buffett n’aime pas l’or. L’économiste Dennis Gartman non plus. Voilà qui tranche la question : il faut acheter de l’or ", écrit Eric J. Fry pour La Chronique Agora.

Dans la lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway de cette année, Warren Buffett méprise l’or comme étant un actif “éternellement improductif”.

“[L'or] ne produira jamais rien”, a-t-il écrit. “L’or a deux défauts significatifs, n’étant ni d’une grande utilité ni procréateur”.

La déclaration de Buffett est correcte sur le papier, mais elle a deux défauts significatifs, n’étant ni neuve ni très utile. Personne ne détient d’or en espérant qu’il produira quelque chose. On détient de l’or parce que personne ne peut le produire. C’est précisément pour cette raison que l’humanité considère l’or comme étant la devise ultime depuis plusieurs milliers d’années… et il a rempli son rôle avec une excellence méritoire.

L’attrait de l’or croît et décroît, bien entendu, en fonction de l’environnement monétaire dans lequel il se trouve. Mais moins les gens font confiance à l’argent qu’il y a dans leur poches, plus ils font confiance à l’or… et c’est exactement ce qui se passe dans le monde occidental depuis plus d’une décennie.

Par conséquent, en dépit des “défauts significatifs de l’or”, ce dernier a rapporté un rendement bien plus élevé, ces 14 dernières années, que Berkshire Hathaway, pourtant si “utile” et “procréateur”.

Un investisseur ayant acheté de l’or à n’importe quel moment depuis janvier 1998 aurait touché donc un retour sur investissement plus élevé, au cours des 10 ans qui ont suivi, qu’un investisseur ayant acheté Berkshire Hathaway. Voilà qui semble un résultat relativement utile.

Mais c’est Buffett, le génie de l’investissement — pas nous. Il sait que l’or est un pari perdant. Pas nous. Mais voici la bonne nouvelle : inutile d’être un génie pour acheter de l’or. On peut être un idiot. En fait, selon Buffett, c’est ce que vous êtes.

“Ce genre d’investissement”, déclare l’Oracle d’Omaha, “requiert un bassin d’acheteurs en constante augmentation, lesquels sont à leur tour attirés parce qu’ils pensent que ce bassin continuera de se développer. Les propriétaires ne sont pas attirés par ce que l’actif lui-même peut produire — il restera à jamais sans vie — mais plutôt par la conviction que d’autres le désireront encore plus avidement à l’avenir”.

▪ Après Buffett, Gartman…
Comme Buffett, Dennis Gartman a lui aussi dédaigné l’or récemment. Contrairement à Buffett, toutefois, Gartman a recommandé d’en acheter de temps à autre — il en a même acheté lui-même, à l’occasion. Il a récemment déclaré que l’or était à vendre, et que lui-même n’avait pas l’intention d’y investir.

Le 15 décembre dernier, le rédacteur de la Gartman Letter a annoncé : “j’ai vendu tout l’or de mon compte personnel… Depuis le début de l’automne dans l’hémisphère nord, l’or a échoué à atteindre un nouveau sommet. Chaque sommet a été progressivement plus bas que le précédent, et nous avons désormais la confirmation que ce nouveau plus haut intermédiaire est inférieur au précédent plancher. Nous avons le début d’un vrai marché baissier, et la mort d’un marché haussier”.

Une semaine plus tard, Gartman frappait à nouveau le “chien jaune”. “Je pense que les actions surperformeront l’or [en 2012], sans aucun doute”, déclarait-il aux spectateurs de la chaîne CNBC. Malheureusement pour Dennis, son “alerte à la vente” sur l’or a coïncidé avec la toute nouvelle “alerte d’achat” de la part de Ben Bernanke et de quelques-uns de ses homologues dans le monde.

▪ … et puis les banques centrales s’en mêlent
Vous vous rappelez peut-être qu’en novembre dernier, la Réserve fédérale et la Banque centrale européenne, accompagnées de la Banque du Canada, de la Banque d’Angleterre, de la Banque du Japon et de la Banque nationale suisse ont annoncé “des actions coordonnées [...] pour fournir des liquidités au système financier mondial”.

Les banques ont tenu leur promesse. Elles ont toutes augmenté leur masse monétaire depuis le 30 novembre.

La graphique ci-dessous, de James Bianco chez Bianco Research, nous en dit plus :

“Le graphique de Bianco”, observe Tim Price, directeur des investissements chez PFP Wealth Management, “montre dans quelle mesure les huit plus grandes banques centrales (la Chine, la BCE, les Etats-Unis, le Japon, la Banque d’Angleterre, la Banque de France, la Banque nationale suisse et la Bundesbank) ont laissé leurs bilans exploser, dans leurs tentatives désespérées de compenser le désendettement des secteurs bancaire et privé depuis le début de la crise de la dette. Les huit grandes banques centrales représentent désormais l’équivalent d’un tiers de la capitalisation boursière mondiale”.

 

“Si la définition simple de l’assouplissement quantitatif est un accroissement significatif du bilan d’une banque centrale par le biais de l’augmentation des réserves bancaires”, remarque Bianco, “alors ces huit banques font toutes de l’assouplissement quantitatif”.

Une déclaration frappée au coin de la vérité… ce qui signifie que tant que la ligne sur le graphique continue de grimper, les métaux précieux sont à acheter… et peu importe le nombre de fois où Buffett et Gartman affirment qu’il faut les vendre.

 

 

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Rédacteur en chef d'Apogee Research, une publication en ligne réservée aux investisseurs professionnels et aux fonds de couvertures, Eric J. Fry est un spécialiste de l'analyse des actions internationales depuis le début des années 1980. Il a été pendant plus de 10 ans professionnel de la gestion de portefeuille. Il est l'auteur du premier guide sur les certificats de dépôt américains.

Eric apparaît régulièrement à la télévision américaine dans des émissions financières. Il contribue également à des travaux de recherche pour quelques publications spécialisées dans l'investissement. A La Chronique Agora, il donne quotidiennement son résumé des nouvelles de Wall Street.

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