Tout est la faute du dollar
Les cours de l’or et de l’argent ne sont pas influencés que par la force ou la faiblesse du $.
Les bonnes nouvelles sont en général de mauvaises nouvelles pour l’or, l’argent et pour les marchés des actions dans le monde.
L’emploi américain s’est accru plus rapidement que prévu en février. En tout, les emplois non-fermiers ont augmenté de plus de 3,3 millions l’an passé.
C’est la plus forte croissance des emplois US depuis que la bulle des actions technologiques a culminé en mars 2000.
Et les emplois sont bien sûr le résultat de la croissance économique, pas un guide de ce qui est à venir. La courbe bleue est en décalage avec la courbe rouge dans ce graphique.
Toujours est-il que la surprise de ces emplois signifie que la Fed augmentera probablement les taux d’intérêt en juin, comme elle l’a sous-entendu. Ou comme les experts s’accordent à croire.
Avec le taux de chômage en baisse à 5,5%, les Etats-Unis commencent à satisfaire à la définition de plein emploi de la banque centrale. Tous ceux qui veulent travailler sont employés, sauf ceux entre deux jobs.
Donc ce sera de meilleurs taux d’intérêt pour les épargnants, avec des gens employés. Que demander de plus ?
Avec toutes ces bonnes nouvelles, cependant, un mystère demeure. Et avec celui-ci, la Fed pourrait bien garder ses taux à zéro encore longtemps.
Non, ce n’est pas le marché boursier en baisse. Les banquiers centraux ne peuvent admettre en public qu’ils visent les prix des actifs. Qu’en est-il d’une augmentation des salaires ?
Ici en Grande-Bretagne, les économistes sont abasourdis par la force du marché du travail, qui a traversé le krach financier et la récession qui a suivi. La réponse simple est le manque d’une hausse importante des salaires. Les directeurs ont évité les licenciements en maintenant les coûts bas.
Aux Etats-Unis, le boom des emplois n’a pas vu de hausse significative des salaires. Sans rémunérations plus élevées, indique la théorie basique de l’économie, l’inflation des prix que tous les banquiers centraux veulent rehausser restera absente.
En zone euro, le QE a commencé aujourd’hui. La Banque centrale européenne achète des obligations ou des dettes allemandes, italiennes, françaises ou belges, selon les sources de Bloomberg.
La dette grecque reste le plus gros problème, ceci étant. L’Eurogroupe se rencontre aujourd’hui à Bruxelles, mais les ministres des finances qui le composent ont déjà affirmé que le nouveau plan d’Athènes était médiocre.
Le ministre grec des finances a déjà répondu que la Grèce pourrait recourir à des élections rapides ou à un référendum sur le plan de sauvetage, si Bruxelles les poussait trop fort.
Cette querelle et le QE européen ont réussi à déprécier la devise unique vers de nouveaux points bas, ceux de 2003. Mais le reste des devises majeures dans le monde sont aussi à des niveaux bas de douze ans, en tant que groupe, vis-à-vis du dollar US. Donc si la Fed ne veut pas d’autre raison pour retarder la hausse des taux, la force du greenback semble être le bon choix. L’inflation ne semblera que plus basse, et les mesures essentielles de la Fed sont bien en-deçà du niveau objectif de 2,0%.
En ce qui concerne l’or et l’argent, cependant, la Fed décide que nous ne devrions pas confondre la force du dollar avec une fin miraculeuse.
Car si la valeur d’échange du dollars US était tout ce qui avait de l’importance, l’or et l’argent seraient cotés aux niveaux de 2003, sous les 400 et les 5 dollars l’once respectivement, plutôt que simplement déroulant le reste des gains de 2015.
La faiblesse du dollar faisait partie des gros titres quand les métaux précieux faisaient les titres des journaux il y a dix ans. Mais, les métaux précieux, et l’argument en faveur de l’achat ou de la vente, ne se résument pas qu’à la force du dollar.