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Risque Et Volatilité Dans Le Secteur Des Matières Premières

Pardon ?


J.P. Morgan a rédigé
une note déconcertante pour ses clients positionnés sur les matières premières, écrit Dan Denning pour La Chronique Agora. Entre autres, il prétend que "le statut de refuge de ce secteur a, de façon ironique, augmenté son profil de risque en faisant de sa performance relative un produit dérivé des conditions du marché financier".

Depuis quand les valeurs du secteur des matières premières sont-elles un refuge ? En ont-elles jamais été un ? En juin dernier, nous pensions que les valeurs du secteur des ressources naturelles étaient revalorisées par le marché. Les grosses entreprises elles mêmes (BHP et Rio) avaient sorti de longs "toboggans" pour les métaux de base et les matières premières en gros. Ces prix plus élevés pendant des périodes plus longues se traduisaient par des cash flows plus importants qui justifiaient les capitaux dépensés aujourd'hui pour l'expansion (ou, en l'occurrence, les acquisitions).

Mais rien de tout ça ne réduit la volatilité des actions matières premières. Pourtant, Morgan persiste dans son analyse stupide. "Si les actions australiennes du secteur des ressources naturelles s'échangent réellement comme des valeurs cycliques de marchés émergents, il y a autant de risques d'échec que de chances de réussite. Ce n'est peut être pas flagrant pour l'instant, mais ces économies ont un énorme potentiel de volatilité -- cela l'applique donc à la valorisation des actions qui y sont le plus exposées".

Ouais, c'est ça.

D'après ce que nous avons entendu dernièrement, la volatilité fait partie de ces choses qui contribuent énormément aux fluctuations de prix. Les traders adorent ça. Nous connaissons même quelques investisseurs dans le secteur des ressources que cela ne dérange pas. Il existe bien entendu d'importantes actions dans le secteur des matières premières qui ne varient pas autant que les petites. Mais abandonner tout un secteur (dont les revenus augmentent) uniquement parce qu'il ne se comporte pas exactement comme les valeurs des services aux collectivités... ce serait...comment dire...une erreur d'appréciation.

"Les haussiers sur les matières premières peuvent prétendre", continue Morgan, " que le secteur des ressources mérite une prime de risque moins importante que le marché (ou au moins la parité) parce que les cash flows du secteur des matières premières sont désormais étayés par les changements structuraux dans des économies des marchés émergeants et qu'ils sont par conséquent moins volatils que les cash flow des actions moyennes".

Nous ne connaissons aucun haussier sur les matières premières qui ait avancé ce type d'argument. Les cash flow vont bien. Et nous sommes d'accord que les conditions structurelles devraient encore être bonnes pendant plusieurs années. Mais la raison la plus évidente qui veut qu'on achète certains producteurs de matières premières (pas tous), c'est que la demande dépasse l'offre. Ce n'est quand même pas compliqué.

La valeur, sur le marché des ressources produites par ces entreprises, augmente. Cela ne rend pas les revenus moins volatils. Mais cela ne valorise pas non plus pleinement les actions. Il faut y regarder, comme toujours, au cas par cas.

Seul un investisseur en matières premières complètement novice ferait l'erreur de penser que les actions matières premières sont moins volatiles. Mais la volatilité et le risque sont deux choses bien distinctes. Le risque, c'est l'évaluation de la probabilité de perdre de l'argent dans le futur. La volatilité, c'est combien les retours sur investissement varient autour du revenu moyen sur une période donnée. La volatilité vous permet de voir si vos investissements se comportent de façon inhabituelle. Mais en soi, cela ne signifie pas qu'ils sont plus risqués.

Quoi qu'il en soit, les actions deviennent volatiles quand l'influence de l'inconnu sur les prix des actions augmente. Pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas quantifier ce que vous ne connaissez pas. Prenez le charbon par exemple. Quand le déficit d'approvisionnement va-t-il toucher à sa fin ? Personne ne le sait. Les cours spot du charbon à coke montent donc en flèche.

Qui s'inquiète vraiment que les investisseurs cycliques se détournent des actions dans le secteur des matières premières pour revenir au financier ? S'ils tiennent à retourner dans un bâtiment en flammes pour aller y chercher leurs affaires, grand bien leur fasse. Mais nous sommes beaucoup plus intéressés par le déséquilibre entre l'offre et la demande qui entraîne une mauvaise valorisation des actifs.

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Prédédemment rédacteur du Strategic Investment conjointement avec Lord William Rees-Mogg, Dan Denning est un analyste en investissement indépendant basé à Melbourne, d'où il rédige l'édition australienne du Daily Reckoning. Il est aussi l'auteur du best-seller The Bull Hunter (Wiley & Sons) et correspondant pour les Publications Agora à Paris.

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