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Oublions l’Allemagne : voici de l’or d’une banque centrale utilisé à bon escient

Comment la Turquie utilise l’or pour stimuler la stabilité, réduire les taux d’intérêt et tempérer la croissance du crédit…

« Parmi tout ce tapage au sujet des réserves d’or de l’Allemagne à la Bundesbank, il y a une autre banque centrale qui utilise activement le métal jaune pour soutenir sa devise et sa stabilité financière », écrit Adrian Ash pour BullionVault.

La stratégie semble la même –s’assoir sur de gros tas de métaux. Mais les objectifs diffèrent, car en Turquie l’or est beaucoup plus proche du système financier au quotidien. Les méthodes diffèrent aussi. Car la banque centrale du pays n’a pas acheté et payé cet or. Les particuliers l’ont acheté et payé.

« Les comptes sur dépôts basés sur l’or [en Turquie] ont augmenté de 15% cette année jusqu’à la fin juillet », expliquait en octobre 2012 BusinessWeek, soit « trois fois la hausse des comptes épargnes standards ».

« Bien que très critiqué pour son utilisation de « mesures non conventionnelles » », ajoutait en décembre le Financial Times, « peu de gens disputeraient la décision l’an passé de la banque centrale de Turquie de permettre aux banques du pays d’acheter de l’or n’a été rien de moins qu’un succès retentissant ».

L’achat d’or n’est pas vraiment le terme correct. Débutant en octobre 2011, la banque centrale a commencé à autoriser les banques commerciales à détenir une portion de leur « réserves requises », nécessaires pour réassurer les dépositaires et les autres créditeurs qu’ils avaient beaucoup d’argent à disposition, sous forme d’or physique. Commençant à 10%, cette proportion fut ensuite haussée à 30%.

Les citoyens privés ont été de la même façon encouragés à détenir leur or en dépôt dans leurs banques. Cet or a été ensuite transféré vers le bilan de la banque centrale. L’or détenu de façon privé soutient maintenant les finances de la nation. Une idée intelligente, qui coïncidait avec l’augmentation de la devise de la Turquie, la baisse des taux d’intérêt, une énorme réduction du compte courant et des obligations d’état recouvrant leur statut de qualité d’investissement.

Visant publiquement quelques 2 200 tonnes d’or « sous l’oreiller » de la Turquie, selon les estimations, d’une valeur actuelle de 119 milliards de dollars, le gouverneur de la Banque centrale de la république de Turquie (BCRT), Erdem Basci, a entre-temps été récompensé du prix de Banquier central de l’année 2012 par le magazine The Banker. Mais avec tout cela se passant de façon si facile, est-ce que la Turquie ne risquerait pas une surchauffe ?

La BCRT a baissé ses taux d’intérêt cette semaine, et a augmenté le volume d’or, que les banques commerciales qui choisissent d’utiliser de l’or en réserves requises, doivent détenir. Ce réglage fin est une tentative pour a) décourager les investisseurs étrangers d’acheter des lires turques et donc ce qui pousse la lire trop haut, trop vite, et b) empêcher ces influx stimulant la vitesse de la croissance du crédit domestique en donnant aux banques trop d’argent pour s’amuser.

Avec la pagaille de la Turquie au début des années 2000 maintenant disparaissant des mémoires (elle a enlevé 6 zéros à la lire en 2005), la devise a récemment atteint des hauts de près de douze mois contre le dollar US et l’euro. « Parmi les afflux croissant de capitaux » des investisseurs étrangers, a affirmé la banque centrale dans un communiqué mardi, « la croissance récente du crédit a été plus rapide que prévu. »

« Afin de contenir les risques à la stabilité financière, la politique correcte serait de garder les taux d’intérêt à des niveaux bas tout en continuant... d’implémenter une contraction mesurée [du crédit] à travers des réserves obligatoires. »

Reuters annonce depuis Istanbul que la BCRT a augmenté ses « coefficients d’options de réserve » pour l’or et les devises hors lires. En d’autres termes, elle a forcé les prêteurs commerciaux qui choisissent de détenir une proportion de leurs réserves d’espèces en or ou devises étrangères à faire plus de dépôts auprès de la banque centrale.

« Les mesures transfèreront jusqu’à 2,9 milliards de livres sterling en devises étrangères et or des prêteurs vers les réserves des banques centrales », selon Bloomberg, qui ajoute : et « aussi faire des retraits de 300 million de lires des marchés de devises locales ».

Les analystes chez Goldman Sachs ont prévu cette action la semaine dernière prenant en compte (après des commentaires du gouverneur de la banque centrale de la Turquie, Basci, et aussi prenant en compte l’augmentation de 2% du mois dernier du taux de change de la lire par rapport au dollar) que la BCRT « a changé de centre d'intérêt envers les risques de stabilité financière posés par les afflux croissant de capitaux. »

En utilisant les taux d’intérêt et les autres outils, elle « s’appuierait sur les afflux et leurs pressions subséquentes de valorisation des devises étrangères », ont affirmé les analystes de Goldman. La BCRT a baissé cette semaine son taux annualisé pour les emprunts sur la quinzaine à 8,75%. Ce qui est différent des 12% d’il y a douze mois, quand l’inflation dépassait les 10% et que la lire se débattait toujours pour trouver son plancher, a affirmé le blog Emerging Europe du Wall Street Journal.

Pouvez-vous imaginer une telle politique, sans compter un tel revirement. Bien sûr, pas toute la politique sur l’or de la Turquie ne peut être entièrement devinée par les analystes de l'extérieur, et il y a toujours beaucoup de risques pour la croissance et la stabilité de la Turquie aussi. Du moins son déficit du compte courant… peut-être le septième pire en 2012 à 59 milliards de dollars (prévision du FMI).

Toujours est-il, c’est une amélioration par rapport à la seconde place en 2011, derrière l’éternel numéro un, les Etats-Unis bien sûr. Cette place a maintenant été prise par le bon vieux Royaume-Uni, une nation qui a vendu la moitié de ses réserves d’or nationales à des cours les plus bas depuis des décennies entre 1999 et 2002. Dix ans plus tard le déficit britannique avec le reste du monde a fait le grand écart à plus de 80 milliards de dollars.

Le Royaume-Uni pourrait bien sûr appliquer la même technique que la Turquie. En effet, BullionVault a envoyé une proposition modeste au Parlement plus tôt cette année.

« Exonérer l’or privé déposé à la Banque d’Angleterre de la taxe sur les plus-values. Cela augmentera dramatiquement la puissance de feu financière de la banque à un moment où nos banques commerciales ont besoin d’être soutenues, tout comme notre devise [qui aura besoin d’être soutenue] très bientôt. »

Gardons espoir ! Et en l’absence d’une banque centrale, ou d’un gouvernement, voulant ou étant capable d’aborder la stabilité en votre nom, les épargnants britanniques pourront noter ce que l’or a fait pour les ménages turcs quand la lire a chuté, à plusieurs reprises, sur le marché des devises.

 

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Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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