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Or : objectifs atteints. Nous restons haussiers

Il y a les pour...

"Si nous nous fondons sur le dernier pic de l'or – corrigé de l'inflation – il n'est pas impossible que l'or atteigne les 5 000 $". C'est du moins ce qu'a affirmé Martin O. Hutchinson à Reuters le 13 mai dernier, écrit Cécile Chevré pour L'Edito Matières Premières & Devises.

Et les contre...
Rien ne peut arrêter l'or. Rien de rien. L'or doit baisser, l'or est en phase de bulle, l'or est une relique barbare, l'or ne sert à rien, l'or est mort... c'est ce que vous pouvez entendre dans la bouche de ceux qui sont allergiques au métal jaune. De ceux qui préfèrent l'argent dématérialisé à des lingots. Mais pas nous.

L'or a flambé de 400% depuis 2001. Il a atteint un plus-haut à 1 250 $ il y a quelques jours. Et plus de 1 000 euros.

En attendant : objectifs atteints !
Les objectifs fixés initialement par Simone Wapler dans l'Investisseur Or & Matières – 1 200 $ et 930 euros – sont donc maintenant largement dépassés.

Et malgré ces plus-hauts en euros et en dollars, le potentiel de hausse de la relique barbare est loin d'être épuisé. Fondamentalement, d'autres raisons nous font pencher pour une poursuite de la hausse.

Offre vs demande : un combat inégal
Les réserves d'or sont limitées et son extraction est de plus en plus compliquée (les filons les plus facilement accessibles ont depuis longtemps été épuisés). Conséquence : la demande a tendance à surpasser l'offre.

D'autant plus que les réserves des anciens plus gros producteurs mondiaux s'épuisent. L'Afrique du Sud, qui fournissait 70% de la production mondiale d'or au début du XXe s., n'en pourvoit plus que 19%.

Les faits sont implacables
Les réserves mondiales d'or déjà extraites sont estimées à 160 000 tonnes. Stock qui s'accroît d'environ 2 400 tonnes chaque année. Soit un accroissement de l'offre de 1,75% par an.

Or depuis plusieurs années, la demande croît à un rythme plus élevé – de plus d'1% – que l'offre.

Et cette tendance s'accélère !

Des ETF très "orivores"
En cause, le succès grandissant des ETF, adossés à de l'or physique. Les trois plus grands ETF or mondiaux – SPDR Gold Trust (NYSE: GLD), iShares Gold Trust (NYSE: IAU) and ETFS Physical Swiss Gold Shares (NYSE: SGOL) – détiennent aujourd'hui un peu moins de 1 400 tonnes d'or, soit la moitié de la production mondiale annuelle.

Evidemment, le recyclage de l'or – qui représente environ 30% de l'offre d'or – aide un peu à rééquilibrer la balance. Mais pas assez pour faire pencher la balance du côté de l'offre.

Hausse de 700% de la demande d'or des Indiens
Au facteur de hausse de l'or : l'appétit des investisseurs particuliers pour l'or physique (sous forme de bijoux ou de lingots et pièces pour l'investissement) se réveille. Ce que nous apprend le World Gold Council, qui a annoncé le 26 mai dernier que la demande indienne pour le premier trimestre 2010 s'était élevée à 193 tonnes, soit une hausse de 700% par rapport au premier trimestre 2009 !

En outre, de nombreux conseillers financiers préconisent maintenant à leurs clients de prendre une assurance en or physique – en moyenne de 5% à 20% de leur portefeuille.

L'or se nourrit de la zizanie et de l'inflation à l'horizon
Si nous sommes haussiers sur l'or, c'est pour une raison toute simple : c'est notre actif AAA préféré. La Crise II ne fait que nous rappeler que seul l'or peut nous protéger.

La menace de l'inflation ne veut pas se dissiper. La dette des Etats-Unis atteint maintenant les 13 000 milliards de dollars. Malgré les taux zéro mis en place par la Fed, ils devront payer 224 milliards d'intérêt rien que pour cette année. Une somme qui pourrait augmenter au fur et à mesure que les taux reprennent le chemin de la hausse. Une situation inquiétante et qui au final pourrait aboutir à une dévaluation du dollar. Pour l'instant, les Etats-Unis ont réussi à maintenir à distance la menace de défaut de paiement mais cet état de grâce risque de ne pas être éternel.

Cécile Chevré est titulaire d’un DEA d’histoire de l’EPHE et d’un DESS d’ingénierie documentaire de l’INTD. Cécile Chevré participe à la rédaction de la Quotidienne de MoneyWeek, un éclairage lucide et concis sur tous les domaines de la finance.

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