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A 1 200 $, l'once d'or prend-elle le mors aux dents ?

L'or a dépassé les 1 200 $ en clôture.

Les lecteurs qui nous subissent de longue date peuvent enfin marcher la tête haute, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora. Nous avons acheté le métal jaune au début du marché haussier. Les lecteurs plus récents qui n'ont pas d'or enterré dans leur jardin se demandent peut-être s'il est trop tard.

Voici une réponse rapide : non. Nous sommes toujours loin de la destination finale de l'or. Notre "Transaction de la Décennie" consistait à acheter de l'or durant les creux et vendre les actions durant les rebonds. L'idée de cette transaction était que l'or et les actions allaient dans des directions opposées. Les actions étaient censées baisser. L'or était censé grimper. Ils finiraient par se rencontrer à un moment ou à un entre, pensions-nous.

Mais ces derniers temps, ils prennent la même direction. Les actions grimpent en même temps que l'or.

Cela pose un petit dilemme. Nous pensons que les actions ont plus de chances de baisser que de grimper. L'or baissera-t-il aussi ? Oui, probablement.

Est-ce que ça signifie que vous ne devriez pas acheter d'or en ce moment ? Pas forcément. Si vous faites du trading, nous vous conseillons d'attendre. L'or est prêt pour une correction.

Mais c'est généralement une erreur que de faire des allers-retours durant un grand marché haussier. Si le trade se retourne contre vous, vous vous retrouvez sur le banc de touche alors que le marché continue son avancée. Vous ratez le meilleur.

Et pour l'or, le meilleur est encore à venir. Parce qu'on ne parle pas simplement d'un marché haussier -- mais d'une fortune potentielle. L'or n'est pas encore entré dans la phase de bulle. Il est simplement dans un marché haussier très vigoureux. Il finira par décoller comme une flèche... grimpant de 100 $ en une seule journée, par exemple. Nous en aurons le souffle coupé. Et mieux vaudra être déjà entré lorsque ça finira par se produire.

Pour autant, 1 200 $ est-il le meilleur prix qu'on puisse obtenir pour entrer sur le marché de l'or ? Probablement pas. Mais ce n'est pas mauvais. Vous pouvez attendre mieux... mais n'attendez pas trop longtemps.

Selon John Hussman, la probabilité d'assister à un krach boursier au cours des 12 prochains mois est de 80%. Si les actions chutent, l'or chutera probablement aussi. Et il pourrait rester longtemps à terre.

Nous maintenons notre pavillon d'Alerte au Krach... avec l'idée que le krach en question viendra plus tôt plutôt que plus tard. Jour après jour, la bulle enfle... et l'épine se rapproche. La Grèce ? La Grande-Bretagne ? Les Etats-Unis ?

L'immobilier ? Le PIB ? Les obligations ? Les ventes de Noël ? Tant d'épines... si peu de temps.

L'une des plus grosses épines, ce sont les emprunts record des gouvernements. Plus ça continue... plus l'épine devient grande, aiguë... et proche.

Dubaï n'était rien... une simple piqûre de moustique. Ca gratte. Ca gonfle. Mais ça ne cause pas de dommages durables. Les choses pourraient être bien pires. A présent, le gouvernement de Dubaï annonce que Dubaï World doit se débrouiller seul. Bonne chance aux prêteurs.

C'est une décision plutôt intelligente. Si seulement les Etats-Unis avaient fait de même avec AIG, General Motors, Fannie Mae et d'autres grands débiteurs... toute cette affaire serait peut-être retombée comme un soufflé... et nous en serions à ramasser les débris pour nous remettre au travail.

Au lieu de cela, les politiciens et les banques centrales ont piétiné de leurs gros sabots des plates-bandes où les investisseurs craignaient de s'aventurer. Ils se demandent maintenant comment en ressortir.

L'Allemagne a annoncé que son déficit ne serait pas aussi profond que prévu. Au lieu de 49 milliards d'euros, il ne sera que de 39 milliards -- sous les 3% du PIB cette année. La France a elle aussi annoncé une réduction de ses déficits -- à moins de 3% du PIB d'ici 2013.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en revanche, se sont emballés -- avec des déficits dépassant les 12% du PIB et aucun plan crédible pour des réductions substantielles. Ces déficits sont largement structurels -- c'est-à-dire qu'ils sont le produit de nombreuses années de mauvaise gestion ; ils ne résultent pas uniquement des sottises commises cette année en réponse à la crise. Il est difficile de les réduire parce qu'ils prennent en compte les budgets de la sécurité sociale, des indemnités de chômage et les mesures militaires -- autant de choses qu'il est très difficile de limiter.

Oui, les actions finiront par réagir. L'or baissera avec elles. Puis, à un moment ou à un autre, l'or et les actions se désolidariseront... et l'or partira pour la stratosphère.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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