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Nous sommes haussiers !

"Les roues du bus tournent, tournent...

elles tournent, tournent... elles tournent, tournent", dit une chanson pour enfants, écrit Eric Fry pour La Chronique Agora. La chanson ne dit pas ce qui se passe quand le bus heurte la barrière de sécurité et tombe dans le ravin. Mais la Bourse pourrait bientôt résoudre ce mystère pour nous.

Pendant la plus grande partie de l'année, les roues de la Bourse ont tourné et tourné encore. Le trajet a été plaisant. L'autoroute lisse de l'optimisme post-crise a emmené la Bourse pour une agréable promenade. Depuis ses niveaux les plus bas depuis douze ans atteints le 9 mars 2009, l'indice S&P 500 est remonté de plus de 70%.

Mais la route qui se présente devant nous n'est pas aussi accueillante. La Bourse doit maintenant essayer de se frayer un chemin sur le sentier boueux et accidenté des problèmes de la dette souveraine, de l'inflation résurgente et d'une économie américaine qui lutte encore pour se lever tous les matins.

Plus tôt cette semaine, la notation de la Grèce et la réputation de Goldman Sachs étaient toutes deux déclassées au statut de junk. Ces déclassements n'ont surpris personne. Mais ils ont poussé le bus un peu plus près de la barrière de sécurité.

Des gros titres effrayants ne devraient pas forcément effrayer le marché. Mais les gros titres effrayants qui contiennent des messages subliminaux tels que : "les pays occidentaux sont en faillite" ou "l'entreprise américaine la plus influente de Wall Street ne cesse de frauder" sont le genre de gros titres qui font peur aux investisseurs... au moins un peu.

Nous ne sommes pas pessimiste. Nous disons seulement que les souhaits ne sont pas des vérités. Nous souhaitons que la Grèce puisse payer ses factures ; et nous souhaitons que Goldman cesse d'être malhonnête. Mais cela ne signifie pas que nous allons jeter des pièces dans une fontaine à souhaits et amasser les futures sur le S&P 500.

La Grèce et Goldman sont des dangers routiers très sérieux... et ils ont causé un premier carambolage hier.

Les matières premières, en revanche, avancent bien. L'indice CRB des matières premières a grimpé de plus de 8% depuis ses planchers de février. L'or a augmenté de 10%. Pourquoi les matières premières grimpent-elles de façon si remarquable alors que la Bourse ne remonte pas ? La réponse pourrait-elle être que le marché des matières premières :

a) sent une tendance inflationniste naissante aux Etats-Unis ?

b) détecte que la Banque centrale européenne va appliquer des tactiques inflationnistes en réponse aux problèmes de crédit de la Grèce, du Portugal, de l'Espagne... et de toute une liste de débauchés que l'on nommera plus tard ?

c) anticipe des problèmes de crédit aux Etats-Unis qui vont entraîner une réaction encore plus inflationniste de la part de la Fed et du Trésor ?

d) toutes les raisons citées précédemment.

Nous penchons pour la réponse d. Et nous pensons que le ton haussier sur les marchés matières est autre chose que ce que Jim Rogers appelle une "secousse". Nous pensons que les marchés matières se sont réveillés pour une bonne raison... et peut-être pour plusieurs bonnes raisons.

Une bonne raison d'acheter de l'or, par exemple, c'est que le monde n'a plus de bonnes raisons d'acheter des euros. Cette devise de groupe subit d'importantes pressions, tandis que le groupe lutte pour trouver un moyen de faire en sorte que un plus un égale trois.

Le graphique ci-dessus donne le prix de l'or en euro, comparé au prix de l'or en dollar. Même si l'or augmente dans les deux devises, il progresse plus face à l'euro. Ce qui signifie que l'euro est encore plus suspect que le dollar.

Il est clair que les investisseurs s'inquiètent de plus en plus du pouvoir d'achat de l'euro à long terme, et peut-être de sa viabilité à long terme. Vos chroniqueurs partagent cette inquiétude, et ils s'inquiètent aussi du pouvoir d'achat à long terme d'une part chez Goldman Sachs.

Mais nous refusons de nous laisser abattre concernant la Grèce et Goldman. Nous préférons avoir un discours positif et haussier.

Nous sommes haussiers sur l'inflation ; haussiers sur l'or ; haussiers sur les options de vente Goldman et surtout, haussiers sur la volatilité.

Par sécurité, nous vous conseillons de boucler vos ceintures !

Rédacteur en chef d'Apogee Research, une publication en ligne réservée aux investisseurs professionnels et aux fonds de couvertures, Eric J. Fry est un spécialiste de l'analyse des actions internationales depuis le début des années 1980. Il a été pendant plus de 10 ans professionnel de la gestion de portefeuille. Il est l'auteur du premier guide sur les certificats de dépôt américains.

Eric apparaît régulièrement à la télévision américaine dans des émissions financières. Il contribue également à des travaux de recherche pour quelques publications spécialisées dans l'investissement. A La Chronique Agora, il donne quotidiennement son résumé des nouvelles de Wall Street.

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