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L'or N'a Pas De Point D'Interrogation...

Oh... nous sommes de tels optimistes !

Jusqu'à présent, le Krach de 2009 suit une ligne parallèle au Krach de 1929... et au Krach de 1873, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Tous trois ont commencé début septembre. Tous trois ont subi leur principale vague de ventes à la fin octobre. Et dans le cas de 1929 comme dans celui de 2009, un plancher de court terme a été atteint à la mi-novembre.

"De plus", écrit Dominic Frisby, de MoneyMorning, "le pourcentage des déclins est quasiment identique. Un déclin initial de 40% environ entre le sommet et le plancher de fin octobre, puis un rebond de 15% environ, suivi d'un plancher final fin novembre -- avec une baisse supplémentaire de 22%. Le parallèle est saisissant".

"Il y a une chose inquiétante... c'est qu'il n'est pas déraisonnable de s'attendre à ce que le plus bas final n'arrive qu'en 2010-2011".

Une fois atteint le plancher initial durant le Krach de 1873, un rebond s'est produit jusqu'en mai de l'année suivante. Après le Krach de 29, ce rebond dura jusqu'à la fin avril de l'année suivante. Le plancher final n'a pas été atteint avant quatre ans, dans le cas de la panique de 1873... et trois ans dans le cas de 1929, avec un plancher final atteint en 1932, les actions étant 90% sous leurs sommets.

Cette fois-ci, le rebond qui a suivi les plus hauts de novembre n'a retracé que 15% des pertes... puis les actions sont reparties à la baisse... et viennent de passer à un nouveau plus bas. Si le schéma des deux autres grands krachs se répète, le plancher final n'arrivera pas avant quelques années.

A moins que nous nous trouvions dans le cas d'un ralentissement à la japonaise... Dans ce cas, ça prendra bien plus longtemps. Tout continue de chuter, au pays du Soleil-Levant. Les exportations ont baissé de 45%. Les actions sont désormais à un plus bas de 26 ans. Si l'on suit un tel schéma, le plancher final du Dow pourrait être atteint en 2019... lorsque les actions seront de retour à leurs niveaux de 1994.

Et regardez ce qui est déjà arrivé à certaines des plus grandes entreprises américaines. Citigroup a chuté de 90% par rapport à son sommet. On peut acheter une action pour 2 $. Mais attention : une prise de contrôle par le gouvernement pourrait vaporiser la valeur des actionnaires. Bank of America a elle aussi perdu 90% de sa valeur. General Motors ne vaut plus que 3% de ce qu'il valait autrefois.

JP Morgan a baissé son dividende de 87%... à 5 cents l'action. Dans l'ensemble, les dividendes se réduisent comme peau de chagrin.

Nous estimons que le Dow pourrait chuter aux environs des 3 000/5 000 points. Mais nous sommes d'éternels optimistes. Nous voyons toujours le bon côté des choses. A chaque verre malheur est bon... et à chaque chose le verre est à moitié plein ! Mais si le marché répète sa performance de 1929, le Dow chutera sous les 2 000.

Frisby nous rappelle que Bob Prechter avait raison sur la déflation, mais se trompait sur la manière dont l'or y réagirait. Prechter pensait que le prix de l'or chuterait en même temps que tout le reste. Au lieu de cela, l'or a résisté à la tendance baissière générale, et semble désormais aller dans la direction opposée. Pourquoi ?

Nous avons abordé le sujet hier : les investisseurs n'achètent pas d'or comme protection contre l'inflation ; ils en achètent pour se protéger contre la déflation. Les marchés essaient toujours de trouver combien valent les choses. Dans des moments comme ceux que nous vivons actuellement, il devient évident qu'elles ne valent de loin pas autant que ce que pensaient les gens. Une entreprise n'a pas assez de ventes pour payer ses frais généraux. Une autre ne peut pas rembourser ses dettes. Une contrepartie fait faillite. Une autre comptait sur cette contrepartie pour en payer une troisième.

Lorsque les investisseurs achètent une action... ils se demandent : cette entreprise a-t-elle des risques cachés... des pertes cachées ? Comment survivra-t-elle à la crise financière ? Prospèrera-t-elle dans l'économie post-bulle ?

Même si l'entreprise est solide... qu'en est-il des sociétés qui lui doivent de l'argent ? Et les actifs de l'entreprise ? Et son compte en banque ? Et sa banque elle-même ?

Durant la période de boom, on n'aimait pas -- et on ne voulait pas – de points d'interrogation. Tout le monde était si certain de tout... Toutes les phrases étaient affirmatives -- décrivant un fait : "les actions grimpent toujours sur le long terme". "On ne peut pas se tromper avec l'immobilier". "Les Etats-Unis ont le système financier le plus dynamique et le plus flexible au monde ; les risques y sont répartis grâce à l'utilisation d'instruments dérivés".

A présent, tout à coup, les points d'interrogations sont en demande. Les gens les sortent de leurs placards et de leurs tiroirs de bureau ; c'est à peine si on trouve une phrase où ils ne sont pas nécessaires. Tout est interrogation : "quand ce marché baissier terminera-t-il ?", "comment ça, 'vous ne pouvez pas me payer' ?", "est-ce que vous embauchez ?".

Les investisseurs achètent de l'or parce qu'ils veulent une chose ne comportant pas de points d'interrogation. Le métal jaune dépend-il de ses prêteurs ? Non. Ses bénéfices sont-ils en danger ? Non. Détient-il des actifs toxiques ? Non.

L'or est ce qu'il est... et rien de plus. Inutile la plupart du temps ; indispensable à l'occasion.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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