Les investisseurs européens ne craignent pas le Brexit
L’apathie au Royaume-Uni continue malgré le Brexit.
« Quelle crise ? », se demande Adrian Ash pour BullionVault.
Si l’on en croit le faible appétit pour l’or de la part des investisseurs en ce moment, cela reste le point de vue des ménages et épargnants britanniques envers le Brexit.
Les investisseurs européens sur le continent ont continué au contraire de renforcer leurs positions sur le métal jaune. BullionVault a enregistré le plus grand nombre de premiers utilisateurs sur le mois en provenance d’Allemagne.
En tout, le sentiment des occidentaux envers l’investissement dans l’or a fortement rebondi en mars alors que les cours ont chuté. Le nouvel intérêt des investisseurs du Royaume-Uni a rebondi d’un tiers par rapport aux niveaux plus faibles en plus de 10 ans, dans un contexte de crise politique continue liée au Brexit.
Pour l’instant la crise politique reste uniquement politique, a en jugé l’apathie des investisseurs outre-manche, qui choisissent de ne pas investir dans l’or.
BullionVault a observé pour tous ses clients que le nombre total de gens choisissant d’acheter de l’or en mars a augmenté de presque 14% par rapport à février, avec le nombre de vendeurs en net recul de 34%.
Ceci a poussé l’Indice des investisseurs en or de BullionVault à la hausse de 2,3 points à 54,5, soit le niveau le plus haut en six mois. L’indice est une mesure unique du sentiment des particuliers basé uniquement sur les chiffres de négoce des 75 000 clients de BullionVault. Il s’agit de la plus grande source disponible de données sur le sujet.
Une mesure de 50,0 indique un équilibre parfait entre acheteurs et vendeurs nets sur le mois. Calculé depuis l’automne 2009, l’indice a culminé à 71,7 en septembre 2011, au moment où l’or avait alors atteint son pic historique record.
En termes de nouvel intérêt des investisseurs envers les métaux précieux, le mois de mars a vu le nombre de nouveaux utilisateurs britanniques chez BullionVault grimpé de 32,9% entre février et mars. La mesure reste tout de même 38,3% sous le niveau moyen mensuel des trois dernières années.
A l’inverse, le nombre de primo accédants à BullionVault dans la zone euro était en hausse de 7,3% le mois passé par rapport à sa moyenne de trois ans, mené par un bond de 49,9% en Allemagne vers les plus forts niveaux depuis avril 2013. Près de 50% de nouveaux investisseurs allemands sont arrivés chez BullionVault le mois passé.
Concernant les approvisionnements totaux la situation diffère aussi de part et d'autre de la Manche. L’influx moyen journalier en livres sterling a baissé en mars de 11,7% par rapport aux trois dernières années, alors que l’influx en euros a grimpé de 6,2%.
Le plus dramatique est l’écart entre le Royaume-Uni et la zone euro en termes de montant déposés plus importants. Le nombre de dépôt de 100 000 llivres sterling a reculé de 46,3% en mars, par rapport à la moyenne mensuel de trois ans. Le nombre de dépôt de 100 000 euros a explosé au contraire de 63,4%.
En tant qu’entreprise britannique, BullionVault est naturellement concernée par l’incertitude qui règne autour du Brexit et qui pourrait endommager l’attrait d’utilisateurs potentiels en Europe continentale. Le fait est que les investisseurs de la zone euro augmentent en fait leurs allocations de fonds vers les métaux en utilisant BullionVault, alors que les investisseurs britannique se retiennent.
L’or représente l’assurance classique contre les crises. Il a grimpé pendant les 8 années sur 10 au cours desquelles l’indice britannique, le Footsie, a perdu de sa valeur sur la base des rendements totaux et depuis 1970. La crise du Brexit à Westminster a laissé les investisseurs et épargnants non émus. S’il y avait des craintes croissantes de peur et de panique sur ce que le Brexit ferait aux épargnes personnelles des citoyens, cela se verrait sûrement sur la demande plus forte pour l’investissement dans le métal jaune.
L’investissement dans l’argent
L’Indice des investisseurs en argent, tout comme celui de l’or, mesure le sentiment des particuliers envers le métal. Il a dépassé la moyenne de douze mois en mars, grimpant de 51,0 à 52,9, soit un pic de six mois, alors que le prix de l’argent a chuté deux fois plus fort que l’or, en recul de 3,1% en termes de dollars US.
BullionVault a observé que le nombre d’acheteurs d’argent a augmenté entre février et mars de 19,6% alors que le nombre de vendeurs a reculé de 22,6%.
En poids, les réserves d’or et d’argent sont restées inchangées au total le mois passé alors que la demande correspond au niveau des investisseurs qui vendent. Cela a maintenu les réserves totales des clients en or au niveau le plus petit depuis août 2018 à 28,8 tonnes d’or. Les réserves d’argent se maintiennent aux nouveaux records de février à 753,9 tonnes.
Le mois de mars a vu les cours de l’or battre en retraite le plus pour les investisseurs en livres sterling, reculant de 2,7% par rapport aux pics de 28 mois de février vers une moyenne de 988 dollars l’once, le niveau le plus bas depuis décembre. Le métal a perdu 1,5% en dollars US vers une moyenne de 1 300 dollars et a perdu 1,0% en euros, vers les 1 151 euros l’once.
Cela montre à nouveau la faiblesse de la demande en or au Royaume-Uni dans le contexte du Brexit. Car les prix plus bas, depuis le référendum puis l’élection de Donald Trump en fin 2016, ont habituellement attirés une demande plus forte de la part des particuliers sur les marchés occidentaux. Les nouveaux intérêts outre-Manche envers l’or n’ont pas su rebondir comme les intérêts en zone euro après le recul de mars, malgré des cours de l’or en livres sterling reculant davantage que les cotations en euros.
L’argent a aussi fortement chuté le mois dernier en livres sterling, perdant 4,3% sur le taux de février, un pic de huit mois, pour arriver à une moyenne de 11,63 dollars l’once. Les investisseurs en dollars ont vu l’argent reculer de 3,1% à 15,32 dollars l’once et les prix en euros ont perdu 2,7% pour atteindre 13,55 euros l’once.