Les capitaux fébriles dans l’or et l’argent
L'or a-t-il été martelé sur son plancher la semaine dernière ?
Les cours de l’or en dollars ont ouvert vers 1 172 dollars l’once vendredi, coulant vers de nouveaux points bas de 4,5ans, quelques 40 dollars plus bas, et ils ont ensuite rebondi pour terminer la semaine inchangée à 1 178.
Les analystes techniques utilisant le graphique des cours en chandelles trouveront que les prix prennent la forme d’un marteau ou hammer et après trois ans de baisse des cours, les traders voulant choisir le niveau le plus bas de l’or pourraient être tentés de penser que le métal tente d’inverser la tendance.
Certainement, la baisse sous les 1 180 dollars, soit le bas du krach de l’an passé, a finalement été percé à Halloween, le 31 octobre, a été assez retenue. Jusqu’ici.
La percée d’un gros plancher similaire à 1 535 dollars en avril 2013 a vu les cours de l’or perdre 15% au cours de deux jours suivants. La baisse à travers les 1 180 dollars a couté aux investisseurs dans l’or « seulement » 4% avec le dernier point bas de jeudi jusqu’ici. Seul un déplacement vers les 1 000 dollars l’once égalerait le krach d’avril 2013.
Mais la baisse de l’année passée ne s’est pas arrêtée là, bien sûr. En fin juin 2013, le cours de l’or en dollars avait presque perdu 25%. Et simplement parce que l’or ne coule pas maintenant cela ne veut pas dire qu’il ne chutera pas davantage.
Les traders de court terme pourront aussi noter que l’argent a suivi mais n’a pas su répliquer le rebond important de l’or vendredi. Donc le métal gris a fini la semaine en baisse de plus de 2%, donnant aux traders la « non-confirmation » et même si les spéculateurs, d’après les derniers chiffres, réduisent actuellement leurs paris baissiers sur les contrats à terme et les options américains.
En effet, d’après le régulateur CFTD, les plus gros spéculateurs négociant des produits dérivés sur l’argent sont devenus au total, la semaine se terminant mardi dernier, haussiers sur le métal gris. Le nombre de contrats créditeurs ou long qu’ils détiennent surpasse le nombre de contrats à découvert ou short. Mais de peu.
Les hedge funds des capitaux fébriles ou hot money et les autres spéculateurs sont restés créditeurs nets sur l’or. En tant que groupe, ils ont été haussiers sur l’or depuis décembre 2001. Mais la semaine dernière, la taille de leurs positions créditrices nettes a été réduite au plus vite en plus de dix ans en baisse de 41% pour égaler un volume notionnel d’or pesant 190 tonnes.
Si on ajoute les docteurs et dentistes des investisseurs privés négociant les contrats à termes et les options sur l’or, les positions spéculatrices se sont en fait contractées de presque 50%, à la plus grande vitesse depuis le dernier marché baissier de l’or qui a finalement trouvé son plancher au milieu de l’année 2002.
Haussier à partir de maintenant ? Peut-être. Le géant ETF or SPDR se contracte toujours, liquidant la semaine passée 2% de plus de métal adossé à ses parts (NYSEArca : GLD) pour atteindre des nouveaux points bas de six ans. Les utilisateurs de BullionVault sont aussi plus timides pour les achats d’or en ce moment. Après des ventes nettes proches des bas de 4,5 ans de la semaine passée, la demande est tiède encore aujourd’hui. L’argent est négocié que très légèrement.
Ceci est ce à quoi ressemblent les bas d’un marché baissier. L’intérêt est faible. Les ventes sont pires. Les gens s’en vont et achètent d’autres actifs.
Nous n’avons pas eu la capitulation sur l’or lorsque que l’année du krach, 2013, a pris fin. Trop de gens étaient haussiers, criant que l’or avait atteint son plus bas.
Ces gens toujours haussiers ou « perma bulls » sont moins nombreux, je pense, et leur voix se fait moins entendre. Mais des autres analystes observant le sentiment envers l’or ne sont pas d’accord. L’on pourrait bien observer des niveaux encore plus bas, plus de vente à perte, et de caractère baissier net, des hedge funds avec leurs capitaux fébriles avant que l’or ne se fasse vraiment marteler au plancher pour que les traders deviennent haussiers.
Les investisseurs de long terme peuvent s’assoir et observer, avec les marchés boursiers en hausse et l’or qui fait ce qu’il veut, répartissant les risques financiers lors des bonnes et des mauvaises périodes.