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Le dollar US tout puissant… est un peu moins fort

La dinde moins chère, les bonnes affaires du jour XXL et le dollar bon marché.

Mise à part la joie d’un repas en famille, de la dinde bon marché et de l’essence plus chère, les américains pouvaient être reconnaissants pour une chose la semaine passée lors de Thanksgiving : le dollar US tout puissant.

Surtout le matin suivant, quand le pays le plus riche au monde s’est connecté en ligne et s’est gavé de toutes les bonnes affaires pour le Black Friday ou vendredi noir ou Jour XXL.

Ce que les Etats-Unis doivent aux pays étrangers, ils le paient avec les dollars qu’ils peuvent simplement émettre s’ils le choisissent, s’était plaint le Général de Gaulle en 1965.

Cela reste encore vrai aujourd’hui, plus de 45 ans après la fin du raccrochement du dollar avec l’or. Le monde est toujours heureux d’accepter les paiements en dollars.

En effet, dix ans après la crise des subprimes US (l’aiguille qui a fait éclater la bulle bancaire massive dans le monde), le « roi dollar » est devenu plus important pour le reste du monde comme jamais avant, estime l’article du Wall Street Journal.

Les challengers pour la place du dollar (l’euro et le yuan chinois) ont tous deux manqué d’obtenir une adhésion mondiale, a ajouté le journal financier.

Le dollar reste la force dominante dans le domaine du commerce mondial. Un lent déclin de plusieurs années de la proportion du USD parmi les réserves des banques centrales mondiales, qui ont tenté de se diversifier, s’est arrêté.

En fait, les derniers chiffres du FMI indiquent que la devise américaine compte maintenant pour 60% des réserves officielles dans le monde.

C’est une baisse, si on prend en compte le niveau du début du XXIème siècle à plus de 70%. Mais ce niveau est bien supérieur au volume du début des années 1990 à 45%.

L’euro est aujourd’hui sous les 20% des réserves globales après un pic de 28% en 2009, soit la pire année pour la crise financière menée par les US. Le yuan chinois compte pour à peine 1%.

La hausse douce des taux d’intérêt US force maintenant une ruée vers le dollar dans les banques non américaines qui ont contracté trop d’emprunts et de dettes en dollars. « La tendance à la baisse du dollar ces 40 dernières années est terminée », estime le gestionnaire de fonds Paresh Upadhyaya du géant européen Amundi Pioneer.

Mais c’est quelque chose de vraiment étrange, quand on y pense. Car le USD est déjà revenu à la hausse, et de façon importante. Depuis l’été 2011 en fait.

Le greenback a gagné 40% en 2016 contre les devises majeures dans le monde. Depuis lors, il est revenu à la baisse. Et si la tendance à la baisse est maintenant « terminée », il semble que ce soit clairement pour l’euro.

Cotant vers les 1,20 dollar aujourd’hui, les prévisions pour la devise du marché unique tablent sur 1,30 dollars pour 2020. Une poignée d’analystes prévoit un niveau de parité à 1,40 dollars et plus.

La raison est que, d’abord, la Fed a déjà commencé à resserré sa politique monétaire et est plus proche de la fin que du début. Alors que la Banque centrale européenne n’a pas encore commencé.

De plus, le prochain président de la BCE sera probablement Jens Weidmann de la Bundesbank allemande. Alors que le nouveau gouverneur de la Fed US qui prendra ses fonctions en février 2018, Jerome Powell, va offrir plus ou moins la même chose que Janet Yellen est ses taux bas.

D’où l’action des prix de l’or. Grimpant et chutant pour les investisseurs américains, l’or stagne ou recule en ce moment dans les autres devises (sauf la lire turque en plein effondrement). Le dollar chute plus vite que l’or ne grimpe, et il devient soudainement l’objet des liquidations des traders de capitaux fébrile alors que la fin 2017 approche.

Si cette tendance continue, attention aux confusions.

L’or dans votre propre devise pourrait ne pas produire de gains (ou de pertes) comme celles que vous voyez pour les cotations de l’or en dollars US dans les gros titres des journaux.

Ce qui vous importe est ce que fait le métal précieux dans votre propre devise.  

Mais il faut aussi faire attention avec l'idée que si le dollar chute, l’or ne peut pas grimper en euros, en livres sterling ou dans d’autres devises.

Nous pourrions être loin d’un changement ou d’une révolution dans le régime actuelle des devises dans le monde. Mais la volatilité de la première monnaie du monde rend l’or, métal indestructible et inoxydable, le plus attrayant pour les investisseurs ou les épargnants dans le monde.

Evalué contre un panier de devises majeures dans le monde, le dollar a coté au moins 10% plus bas par rapport à son niveau 12 mois avant, et ce pour 55 mois sur 526 depuis la fin du système de taux de change fixe et des monnaies flottantes du début des années 1970.

Pendant tous ces mois (sauf un), l’or cotait plus haut en termes de dollars par rapport à l’an d’avant. Mais son gain moyen était de deux fois la perte du taux de change du dollar.

Cela a offert aux investisseurs n’utilisant pas la devise américaine un gain dans leur propre devise.

 

 

Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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