La première banque de Chine rejoint le teneur de marché de l’or de Londres

ICBC membre à part entière du marché de l’or de Londres

La plus grande banque de Chine, la ICBC (la banque numéro un au monde en terme de capitalisation boursière) ambitionne de devenir le premier teneur de marché asiatique sur le marché de l'or de négoce à Londres, le centre mondial des échanges de métaux précieux.

Industrial and Commercial Bank of China Ltd (ICBC) souhaite aussi rejoindre des échanges d’investissement reconnus dans le monde entier, ce qui inclut les échanges de Futures or Comex à New York.

« Nous espérons jouer un plus grand rôle sur le marché mondial des métaux précieux et devenir un teneur de marché majeur, comme Barclays », a affirmé à Reuters lors d’une conférence à Shanghai le vice directeur général des marchés financiers chez ICBC, Shen Shisheng.

ICBC est devenue un membre à part entière du marché de l’or de Londres en novembre 2011, quand elle fut acceptée en tant que membre ordinaire de l’association professionnelle de la London Bullion Market Association (LBMA).

Plus de 80 ans après que la Grande-Bretagne ait abandonné l’étalon or, Londres est resté au cœur du marché mondial de l’or, bien que le Royaume-Uni n’ait pas de production minière domestique, a une demande de consommation très basse, et n’a pas de capacité de raffinage pour les grosses barres de bonne livraison que les négociants professionnels tradent.

D’un autre côté, Londres conserve le fuseau horaire adéquat, l’expertise financière et métallurgique, et les infrastructures physiques (notamment les coffres-forts de la Banque d’Angleterre, utilisés par les faiseurs de marché de Londres), pour agir comme une chambre de compensation pour le marché mondial du négoce de l’or et de l’argent.

Le chiffre d'affaires moyen quotidien sur le marché de l’or de Londres (où les participants échangent directement entre eux, en tradant « en vente libre » des contrats plutôt que par l’intermédiaire d’un échange de trading formel comme le Comex ou le NYSE), excède 240 milliards de dollars US, selon une étude de 2011 produite par la London Bullion Market Association. C’est en moyenne près de dix fois la valeur tradée avec les Futures or américaines.

Merrill Lynch était l’ajout le plus récent aux faiseurs de marché de l’or de Londres, joignant en janvier 2011 les dix membres existant. Toutes ces banques assument l’établissement de prix fermes de vente et d’achat tout au long des heures de trading à Londres pour l’or et pour l’argent. Six des banques teneurs de marché offrent une gamme complète de contrats, de l’or spot (avec un règlement en deux jours) aux forwards (pour une livraison physique à un moment convenu dans le futur) en passant par les options (où l’acheteur a le droit, mais non l’obligation, de procéder à un achat ou une vente dans le futur).

« Nous avons maintenant des opérations bancaires dans 34 pays et nous avons besoin d’étendre nos services et produits liés à l’or aux autres marchés majeurs », affirmait Shen à Reuters mardi, ajoutant qu'ICBC a commencé à coter des prix pour l’or et les Futures or sur le Shanghai Gold Exchange (SGE), et agit maintenant en tant qu’agent pour les utilisateurs non-membres du SGE.

Anciennement numéro deux pour la demande en or physique chaque année, et déjà numéro un mondial pour la production minière d’or, la Chine a en fait dépassé l’Inde pour la consommation privée depuis septembre 2011 selon les données compilées par l’organisation en charge du développement du marché de l’or, le Conseil mondial de l’or (World Gold Council).

En travaillant avec le Conseil mondial de l’or, le plan d’épargne d’accumulation de l’or de l'ICBC, lancé en décembre 2010, a déjà amassé deux millions de titulaires de compte. Entre eux ils possèdent un milliard de dollars en or physique, conservé dans les coffres-forts de l’ICBC en Chine.