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L'économie du Royaume-Uni proche d'une phase de stagflation

Sur les marchés des changes

, le cours de la livre sterling (GBP) suit une voie médiane entre l'euro et le dollar américain. Elle augmente ou diminue par rapport à l'euro mais pas aussi rapidement que le dollar envers l'euro. Comparé à l'année précédente, la livre sterling a cédé 5,7% face à l'euro contre 15,7% pour le dollar, écrit Eberhardt Unger pour La Quotidienne de MoneyWeek.

Traditionnellement, le cours du "cable" (livre sterling/dollar américain) suit la tendance américaine, bien que la zone euro soit désormais le principal partenaire commercial du Royaume-Uni.

Les Etats-Unis et Royaume-Uni sont tous les deux surendettées et dans une phase de stagnation. Cependant, le marché des changes croit le Royaume-Uni plus capable que les Etats-Unis de revenir à une politique axée sur la stabilité financière et à une politique monétaire "neutre".

Cours de la livre face à l'euro et au dollar

La Banque d'Angleterre (BoE) poursuit toujours une politique monétaire ultra-expansive. Avec un taux de base de 0,5% et une inflation à 4,5% (cible d'inflation 2%), le taux d'intérêt réel est négatif (-4%). Ce qui veut dire que quand la BoE prête 100 millions de livres, au lieu de gagner de l'argent, elle en perd en terme réel. L'emprunteur, lui, engrangera 4 millions de profit chaque année. Rappelons que, quand on parle de dettes publiques, il n'est plus question de millions mais bien de milliards.

Le nouvel endettement public est de 10% du PIB, comparable à celui des Etats-Unis. Suivant l'exemple de la Fed, la BoE a aussi utilisé des mesures d'assouplissement quantitatif et a acheté des obligations du gouvernement britannique pour 200 milliards de livres sterling.

Ces mesures monétaires expansives pour soutenir le développement économique ne l'ont finalement pas beaucoup aidé. Après une stagnation sur les derniers trimestres, le FMI prévoit une croissance du PIB de tout au plus 1,5% pour 2011.

Le prix élevé des matières premières et le ralentissement continu du marché de l'immobilier pèsent sur la confiance des consommateurs. La consommation des ménages britanniques est en baisse sur quatre des cinq derniers trimestres. Seul le poste exportations est satisfaisant, mais cela en raison de la dévaluation continue de la livre sterling.

L'agence de notation Moody's vient de stupéfier les marchés financiers en menaçant d'abaisser la note de la Grande-Bretagne si la croissance du PIB venait à ralentir et si le gouvernement n'atteint pas ses ambitieux objectifs de réductions des dépenses.

Ainsi, la BoE envisage, selon Paul Fisher, membre du Comité de politique monétaire, de nouvelles injections de liquidité, en cas de dégradation de la situation économique.

Conclusion : pas plus le dollar US que la livre anglaise ne peuventt être ce "havre de paix" que recherchent les investisseurs internationaux pour se protéger des conséquences néfastes de l'inflation et du surendettement des Etats. Et quand ces mêmes investisseurs se méfient aussi de l'euro et du yen, il ne leur reste plus que les métaux précieux. L'or monte dans toutes les monnaies.

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d'expérience des marchés et de l'économie.

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