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L’assouplissement quantitatif nuit à l’épargne… et à la vraie richesse

" Le monde a pigé l’arnaque des banques centrales " ...

" Que fait vraiment l’assouplissement quantitatif ? Rien de bon…

De l’argent factice ne crée pas une véritable économie. Il crée une économie factice. Ceci est un long débat… si on l’aborde avec sérieux. Abordons-le donc d’une autre manière
", écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Jalousie, envie, ressentiment ! Oui, agissons comme des politiciens. Faisons appel à des émotions basses et indignes.

Quelques nouvelles de Bloomberg :

“Les chiffres du Bureau du recensement US publiés hier soulignent les difficultés des familles américaines dans une reprise économique hésitante. Le rapport montrait également que le fossé entre les riches et les pauvres a atteint en 2011 son plus haut niveau en 40 ans, tandis que le taux de pauvreté demeurait à un sommet de près de deux décennies”.

“Le revenu médian des ménages a chuté de 1,5% l’an dernier tandis que la proportion d’Américains vivant dans la pauvreté était de 15%, sans grand changement depuis 2010. Les 46,2 millions de personnes vivant dans la pauvreté sont demeurées au plus haut niveau jamais enregistré depuis 53 ans que le Bureau du recensement suit cette statistique”.

“Les données du recensement montrent que ce sont les Américains les plus riches qui ont récolté la majeure partie des bénéfices de la reprise économique entamée en juin 2009″.

“Les 1% de ménages les plus riches ont vécu une augmentation de leur revenu d’environ 6%, a déclaré David Johnson, directeur de la division sociale, économique et du logement au Bureau du recensement”.

Quel genre d’économie produit de l’argent factice ? Vous venez de le voir. Une économie où la plupart des gens s’appauvrissent au lieu de s’enrichir. Pourquoi donc ?

Revenons aux bases.

▪ Capital et tracteurs
Une société s’enrichit en accumulant des capitaux. Non en dépensant de l’argent. Non en s’amusant. Non en étant gentil… en respectant les femmes… en empruntant… en chantant d’une voix mélodieuse… ou en prenant une douche tous les jours. Le capital n’est pas la richesse elle-même. Mais c’est ce qui permet à une société de créer de la richesse.

Pour comprendre cela, il suffit de comparer les agriculteurs très pauvres aux agriculteurs très riches. L’agriculteur pauvre doit labourer à la main. Le fermier riche utilise un tracteur. Le pauvre peut produire 1 000 boisseaux de maïs, par exemple. Le riche, 100 000. Le riche agriculteur est 100 fois plus riche. Est-il plus intelligent ? Est-il plus gentil ? Est-il plus honnête ou meilleur voisin ? Qui sait… et qui s’en soucie ? Il a un tracteur !

“Ne vous inquiétez pas”, dit le pauvre homme. “Je n’ai pas d’épargne, mais mon banquier central va imprimer de l’argent”.

Est-ce que ça va fonctionner ? Seulement tant que la Banque centrale peut maintenir l’illusion. Le vendeur de tracteurs peut croire que l’argent est vrai… pendant un temps. Il peut vendre le tracteur au pauvre fermier… prendre le nouvel argent imprimé par la banque centrale… et en commander un nouveau à l’usine, déclenchant ainsi un boom dans le secteur des tracteurs.

Mais de nos jours, qui pense que l’argent du QE est authentique ? Il est trop tard. Le monde a pigé l’arnaque des banques centrales.

Ce qui ne signifie pas qu’un assouplissement quantitatif n’aura pas de conséquences. Les spéculateurs peuvent gagner de l’argent. Les riches peuvent voir leurs actifs (et leur richesse) augmenter. Mais la plupart des gens s’appauvriront.

Pour commencer, les taux d’intérêt ultra-bas encouragent les gens à conserver leur argent dans des matelas, plutôt que de le prêter. Pourquoi se donner cette peine, puisque ça rapporte un taux d’intérêt négatif.

Deuxièmement, le pétrole et les matières premières — les prix de l’alimentation et de l’énergie — grimpent à la moindre rumeur de QE. Cela laisse les plus pauvres et les classes moyennes avec moins de revenu discrétionnaire. Non seulement ils sont plus pauvres, mais ils sont moins en mesure de faire avancer l’économie de consommation.

Troisièmement, les taux d’intérêt réels négatifs prennent l’argent des épargnants… et réduisent la quantité d’épargne (capitaux) dans l’économie.

Quatrièmement, au bout d’un certain temps, l’accumulation d’argent bidon mène à une hausse de l’inflation des prix à la consommation… réduisant plus encore le niveau de vie réel du ménage moyen… et diminuant la valeur réelle de l’épargne du pays.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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