Flux et reflux, et pas de changement
Pas de changement des taux de la Fed.
La Réserve fédérale n’a donc pas augmenté jeudi dernier ses taux d’intérêt. L’on ne comprend pas bien cette décision si on se base sur le début de son communiqué.
L’activité économique se développe. Les investissements fixes des ménages et entreprises ont augmenté. Il y a eu de solides ajouts d’emplois et le chômage a reculé. La sous-utilisation de la main d’œuvre a diminué.
Il faut y aller alors ?
Et bien, non.
Parce que…
L’inflation a continué à rester sous l’objectif de long terme du comité FOMC (2,0%), les mesures de compensation d’inflation ont diminué et les anticipations d’inflation de long terme n’ont pas augmenté.
La crise chinoise est à surveiller de près, a ajouté la présidente de la Fed, Janet Yellen, dans sa conférence de presse.
« Des inquiétudes amplifiées sur la croissance ont conduit à une volatilité importante sur les marchés financiers. »
La seule volatilité qui était importante vendredi dernier venait des métaux précieux… et c’est le bon type de volatilité en plus…
L’or cotait 2,7% plus haut que la semaine d’avant. L’argent a bondi de 4,5% en dollars, et a affiché des gains de 3,7% pour atteindre des pics de trois semaines pour les investisseurs en euros et en livres sterling.
Comment est-ce possible ?
Le « rebond de soulagement » ou relief rally est le consensus actuel parmi les analystes des grandes banques. En effet, tant que la Fed ne durcit pas sa politique, cette menace continue de planer au-dessus des marchés des métaux précieux.
Mais si la Fed a peur, les investisseurs et les épargnants devraient avoir doublement peur. Les banquiers centraux nous ont amenés dans cette forêt où les billets poussent sur les arbres, mais pas la croissance ou la stabilité. Et ils ne savent plus trouver la sortie.
Quand la nuit tombe, il y a un vrai risque de panique car les investisseurs réalisent que les banquiers centraux comme les marchés, sont perdus dans le noir.
L’or pourrait ne pas offrir de carte pour en sortir, mais très probablement une couverture contre le froid, comme il l’avait fait en 2007-2012, lors de cette première étape de la crise de la monnaie.
Pour ce qui est de l’argent, les short-coverings semblent être devenus des short squeezes en une nuit, avec les traders baissiers, qui ont utilisé les contrats à terme et les options du Comex pour parier que les prix baisseront, qui se dépêchent de clôturer leurs paris à perte.
Sur le long terme, la volatilité supplémentaire dont jouissent les propriétaires d’argent peut engendrer de grands profits quand l’inflation des banques centrales se heurte à l’inquiétude financière plus générale.
Depuis le krach après la faillite des Lehman, il y a sept ans la semaine dernière, l’or en dollars a augmenté de 182% vers son pic de 2011.
L’argent a grimpé de 458%.
L’inverse est vrai aussi. L’or cotait vendredi à 41% sous son pic de quatre ans. L’argent est presqu’à 70% plus bas depuis que la confiance dans les marchés et les banques centrales a commencé à revenir en 2011-2012.
Cette confiance pourrait bien s’essouffler une fois de plus maintenant. Les marchés des actions dans le monde ont défié les prévisions des analystes et ont pris peur par rapport à la décision de la Fed de maintenir ses taux à zéro.
Mais je ne parierai pas ma chemise là-dessus. Pas encore, en tout cas.
Répartir les risques est crucial et cela fonctionne dans les deux sens pour les investisseurs qui choisissent d’acheter et de posséder des métaux précieux afin de diversifier les autres actifs qu’ils détiennent.