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De l’Espagne à l’Italie, la crise de la dette durera… jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus durer

Moins ça change… plus c’est la même chose.


▪ Moins ça change… plus c’est la même chose. Vous pouvez nous citer.

" En surface, bien peu de choses ont changé au cours de nos deux mois d’absence ", écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Le Dow était aux environs de 13 000 à la mi-février. Il y est toujours.

Le rendement du bon du Trésor US était d’environ 2%. Pas de changement là non plus.

L’euro était à 1,30 $ environ. C’est toujours le cas aujourd’hui.

L’or est un peu plus bas. Pas une grosse affaire.

Mais plus en profondeur… est-ce que des choses plus substantielles ont changé… évolué… se sont développées ?

Apparemment pas. L’hiver dernier, les Européens faisaient semblant de réparer la Grèce. A présent, ils font semblant de réparer l’Espagne.

Mais attendez…Voilà une chose qui est peut-être en train de changer : désormais, personne ne croit que les réparations tiendront.

▪ Les limites du sauvetage européen
“Le plan de sauvetage européen vacille”, titrait le Wall Street Journal la semaine dernière.

On a également beaucoup parlé du fait que les banques espagnoles détiennent plus de prêts en souffrance qu’à aucun moment depuis 1995. Le monde a également semblé se rendre compte que quand on met de l’argent sain au service d’argent malsain, on se retrouve avec… pas d’argent du tout.

Les prêts de la BCE aux banques, d’un montant de 1 300 milliards de dollars, étaient censés mettre fin aux problèmes de liquidités. Après tout, les investisseurs savent que les emprunteurs peuvent obtenir plus d’argent. La BCE prête aux banques. Les banques prêtent aux gouvernements. On ne peut pas faire faillite de cette manière. Pas tant que l’argent continue de couler.

Mais attendez… “Après des mois passés à utiliser ces liquidités pour acheter la dette de leur gouvernement”, rapporte le Wall Street Journal, “les banques en Espagne et en Italie n’ont plus grand-chose”.

Regardons tout ça d’un peu plus près.

Les banques ont beaucoup de mauvaises dettes — des restes de la vague de prêts durant les années de bulle.

Irlande en tête, les gouvernements les ont renflouées. Mais cela a mis les gouvernements eux-mêmes en danger. Ils n’avaient pas de véritable argent à prêter aux banques. Ils devaient emprunter. Ils ont simplement donné aux banques de l’argent qu’ils avaient eux-mêmes emprunté. Les investisseurs ont commencé à se poser des questions sur l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Et devinez quoi ? Ils se sont rendu compte que ces pays aussi étaient en train de faire faillite.

▪ Une simple variante du modèle américain
C’est à ce moment-là que la banque centrale est arrivée. L’idée était de renflouer les banques et les gouvernements en même temps. Le programme de LTRO de la BCE semblait tout régler, pendant un temps. Le plan était assez simple : prêter de l’argent aux banques ; s’assurer que les banques prêtaient au gouvernement.

Vous voyez le problème, n’est-ce pas ? Ce n’était qu’une variante du modèle américain consistant à tenter de régler un problème de dette avec plus de dette. Dans la version américaine, la Fed achète de la dette gouvernementale US, finançant, dans les faits, le gouvernement avec de l’argent sorti de la planche à billets. Dans la version européenne, la BCE prête aux banques… qui prêtent à la Grèce, par exemple. A présent, tous ont plus de dettes qu’ils ne peuvent en payer.

Les rendements obligataires sont donc à nouveau en hausse… la dette espagnole étant de retour au-dessus des 6%. Et les banques espagnoles sont dans un pétrin sans précédent.

Parallèlement, les Italiens titubent sous la même sorte de fardeau. L’an dernier, pour se financer, ils ont promis d’équilibrer leur budget l’année prochaine. Mais l’année prochaine se rapproche, et un budget équilibré est encore loin. Et voilà Mario Monti qui nous dit… l’année suivante, peut-être !

Vas-y Mario… continue à dépenser… continue à emprunter… et dis à tes amis de la BCE de continuer à imprimer…

Alors qu’est-ce qui a changé ?

Rien. Et ça continuera à ne pas changer jusqu’à ce que ça ne puisse plus durer.

 

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Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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