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David Contre Goliath

"Mais enfin, que se passe-t-il à la Bourse ?" me demandait ma voisine.

"J'y ai des actions, et je ne sais pas quoi en faire ! Je vends ? Je rachète ? J'attends ? Je lis les journaux, j'interroge mon banquier... et ça ne me rassure pas du tout, en fait. Si je les écoute, demain c'est l'apocalypse financière !"


J'imagine que vous-même
, cher lecteur, devez avoir quelques inquiétudes et interrogations, et vous avez raison. Pourquoi donc d'excellentes valeurs seraient-elles touchées, alors que l'éclatement de la bulle internet ne les avait même pas fait frémir ? Quand ces aberrations finiront-elles ? Je vous l'accorde volontiers, c'est une situation anormale et qui peut inquiéter.

Vous êtes tranquille, vous, dans l'oeil du cyclone ?
En général, les marchés anticipent les mauvaises nouvelles et les répercutent immédiatement dans les cours. La Bourse perd alors du terrain. Mais depuis quelques mois, les mauvaises nouvelles déjà connues et intégrées dans les cours se dégradent encore ! C'est de pire en pire. Sans parler des rumeurs et des commentaires plus ou moins alarmistes qui transforment certains jours de peur latente en véritable sauve-qui-peut.

Alors oui, la récession américaine menace. Les subprimes ont été très mal estimés et l'immobilier américain est en crise. Oui, l'économie mondiale va régresser à cause des Etats-Unis, parce que nous dépendons trop d'eux et... oui, une odeur de faillite se répand sur les marchés mondiaux.

A l'heure actuelle, peu importe que la Fed baisse ses taux, que le gouvernement américain prenne des décisions énergiques pour tenter de relancer sa consommation, que l'Europe tente de sauvegarder un minimum de croissance... rien n'y fait, c'est le sauve-qui-peut.

Tout a commencé par la crise de confiance
En fait, tout a commencé l'été dernier par cette crise de confiance. Or sur les marchés ou dans la vie économique, tout est basé sur la confiance en l'avenir des intervenants. Sauf que maintenant, les doutes ne sont plus permis. Conséquence : la volatilité des marchés devient vertigineuse.

Les opérateurs ne savent plus à quel saint se vouer tant ils sont accablés par les manchettes des médias qui font monter la pression dans les salles de marché. Qu'importe que nos sociétés obtiennent des résultats de qualité, améliorent leurs positions à l'international, leurs marges, investissent même... rien n'y fait. Que la Chine et l'Asie maintiennent une croissance forte et soutenue n'a plus d'importance.

Pourtant, je ne dois pas être le seul à remarquer que le prix des matières premières ne s'effondre pas, que le pétrole reste cher. Pourquoi ? Parce que la demande reste forte et qu'il y a de la croissance ailleurs. Mais le désordre s'installe dans les esprits et la peur précipite les ventes à des prix de plus en plus bas. C'est l'effet boule de neige.

Quels vont être les facteurs déterminants ?
A partir de là, essayons de sortir de tout ce marasme les éléments qui vont vraiment avoir de l'importante et qui seront à surveiller. La première vraie question que l'on doit se poser est : est-ce que les USA ont les moyens d'enrayer cette récession ?

La solution sera autant économique que politique. J'imagine que la Fed va se retrouver obligée de baisser ses taux jusqu'à 2% (au moins en 2008). Et j'espère que les premières mesures prises par le gouvernement américain seront efficaces -- sinon nous allons rester un certain temps dans cette situation).

La seconde question concerne les subprimes.

A combien s'élèvent-ils réellement ? Je doute fort que l'on nous ait dit la vérité sur l'ardoise finale. Quand on voit que la Bank of China, qui a soutenu mordicus qu'elle n'était pas impliquée, a finalement annoncé qu'elle avait subi de lourdes dépréciations d'actifs suite aux subprimes, et qu'elle allait devoir constituer d'importantes provisions, on peut se poser des questions.

Mais il faudra aussi faire le point sur la situation en Europe. Chez nous les 2,2 milliards de la Société Générale ont été éclipsés par les pertes d'un trader. Mais il n'en reste pas moins qu'ils ont bel et bien disparu et qu'ils ont été annoncés bien tardivement, dans une étrange situation. Quid des autres établissements ?

Donc pour moi, subprime + récession américaine sont vraiment les deux facteurs qui vont conditionner la tenue des marchés dans les prochaines semaines. Les marchés aiment la clarté. Moins la situation sera nette et plus la baisse risque de déraper.

Rien n'est perdu : des solutions se mettent en place

Je ne crois pas qu'il faille s'attendre au pire. Il faudrait pour ce faire que les Etats-Unis se montrent impuissants à sortir de la crise. Mais dans ce cas, la consommation intérieure américaine ralentirait, et la Chine, qui exporte 60% de sa production vers les Etats-Unis, serait bien grippée. Mais je n'y crois pas (encore...) : les USA ont des leviers et des atouts importants.

Des premières mesures sont engagées en ce moment et un "plan B" est étudié. Quant à savoir quand les Etats-Unis seront tirés d'affaire, bien malin qui pourrait le dire. Tout dépend de l'impact des mesures prises. Mais à mon avis, il nous faudra attendre le second trimestre pour voir un léger mieux. Si la Fed accompagne le mouvement en baissant régulièrement ses taux, alors la situation devrait s'améliorer et les marchés reprendre confiance.

Oui, mais avec ça, le problème des subprimes reste entier. C'est ici en effet que les choses se compliquent car les banques vont être sur la sellette. Après les provisions record de grandes banques ou établissements financiers, est-on sûr de ne pas découvrir de nouveaux cadavres dans le placard ?

Le système bancaire déjà touché pourrait connaître d'autres difficultés. Du coup, le crédit deviendrait un produit tellement encadré qu'il risquerait de gripper sérieusement la machine. Il faut donc souhaiter une bonne fois pour toutes que les subprimes soient traités complètement pour assainir une situation gangrenée par la suspicion.

Avec une bonne stratégie, il faut agir
Que faire alors en attendant que la situation s'améliore ? Evidemment, cette situation a refroidi tout le monde et n'incite guère aux prises d'initiatives. Pourtant, sans vouloir avoir raison contre le marché, il ne faut pas suivre le reste du troupeau.

Voici comment je vous propose d'agir jusqu'à ce que la folie ambiante soit calmée :

- Premièrement, restez à l'écart des produits spéculatifs dont on mesure mal le risque encouru.
- Deuxièmement, restez prudent : attendez que la situation économique montre une amélioration durable et confirmée pour croire à la fin de la baisse.
- Troisièmement : soyez malin ! Utilisez des ordres de bourse dits "intelligents" (appelés aussi "stratégiques" ou "experts" selon les courtiers). Ils présentent des caractéristiques qui me paraissent essentielles vu la volatilité des marchés. Comme je l'explique en détails à mes lecteurs de Vos Finances - La Lettre du Patrimoine, ils permettent de bien sécuriser vos positions, tout en profitant des hausses.

Donc -- quitte à me répéter mais je voudrais vous faire comprendre combien c'est vital pour votre portefeuille -- ne paniquez pas. Gardez la tête froide, rationnalisez vos investissements et à adoptez les meilleurs outils pour battre le marché...

Car quand on n'a pas la force... il faut avoir la ruse !

Raphaël Garaud est le rédacteur en chef de Vos Finances - La Lettre du Patrimoine et correspondant pour La Chronique Agora. Ce service d'information financière offre à ses membres des moyens exclusifs et fiables de protéger et d'accroître leur patrimoine. Actions, fiscalité, immobilier, investissements alternatifs... Vos Finances - La Lettre du Patrimoine ne laisse rien au hasard lorsqu'il s'agit de faire fructifier votre capital.

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