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D’où la BCE et la Fed tirent-elles leur argent ?

Du cash, du cash, du cash… De combien avez-vous besoin ?


" Il ne s’est pas passé grand-chose ces derniers jours — à part le fait que Ben Bernanke a annoncé aux investisseurs que tout était sous contrôle. Le chef de la banque centrale américaine a dit au monde qu’il était prêt à un nouvel assouplissement quantitatif si nécessaire. ", écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.


Quand est-ce que ce sera nécessaire ? Quand le marché boursier baissera !

Alors pourquoi pas ? Pourquoi ne pas acheter d’actions ? Qu’y a-t-il à perdre ? Si elles grimpent, on garde les gains. Si elles baissent… ce bon vieux Ben sera là avec des poignées de billets pour les soutenir.

Du cash, du cash, du cash… De combien avez-vous besoin ?

Un million ? Un milliard ? Mille milliards ? Il n’y a pas de limite. Bernanke est prêt. Autant que vous en voulez… quand vous le voulez.

▪ Comment tout ça fonctionne…
Après tant d’années de trucages (voilà cinq ans que la crise des subprime a commencé), nous commençons à comprendre comment ils fonctionnent.

Commençons par l’argent. Lorsqu’il faut réparer quelque chose, les autorités trouvent l’argent. Mais tout le monde sait que les autorités sont ruinées. Alors d’où provient l’argent ?

Il est créé “à partir de rien” — telle était l’expression utilisée par John Maynard Keynes. Mais comment est-ce possible ? Comment obtenir du liquide… de l’argent… à partir de rien ? Et de quelle sorte d’argent s’agit-il… si on peut l’obtenir sans frais ? Ce doit être de l’argent “bizarre”… de l’argent zombie.

Il doit n’avoir aucune valeur, n’est-ce pas ? Et pourtant si. C’est bien ça le plus fou. La Fed tire cet argent de nulle part… le donne aux banques… et elles peuvent l’utiliser pour s’acheter une pizza. Ou une voiture. Ou une obligation souveraine.

Le problème — surtout maintenant, en Europe –, c’est que l’argent qui provient de nulle part ne va nulle part. La BCE le prête aux banques. Les banques le prêtent au gouvernement. Et hop ! Le revoilà d’où il était parti — nulle part.

Le Financial Times nous annonçait la semaine dernière que les banques en sont à leurs derniers milliards. Pauvres banquiers. Ils feraient bien d’économiser pour payer leurs bonus.

C’est visiblement leur avis. Ils n’achètent plus d’obligations gouvernementales avec autant d’entrain. Le problème, c’est que les gouvernements d’Espagne, d’Italie et autres ont besoin de l’argent. Ils s’adressent donc à la Banque centrale européenne et demandent plus de cet “argent de nulle part” :

“Vous devez donner plus d’argent à ces banques pour qu’elles puissent nous donner plus d’argent… Sinon, on va faire défaut… et ensuite, adieu l’Europe”…

Est-ce que ce serait une bonne ou une mauvaise chose, nous n’en savons rien… Nous nous demandons encore d’où cet argent provient. Où se trouve nulle part, exactement ?

Comment pourrait-il y avoir un lieu… appelé… nulle part ? Enfin, si c’est nulle part… ça ne peut pas être quelque part. Il ne peut donc pas y avoir d’endroit qui soit aussi nulle part. Si l’argent provient vraiment de nulle part… eh bien… c’est comme s’il… n’était pas vraiment là.

Est-ce que quelqu’un peut nous donner un coup de main sur le sujet ?

 

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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