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Tout le monde a besoin d’or…

Stagnation inattendue des ventes au détail aux Etats-Unis

, titrait un article de Bloomberg la semaine dernière, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Inattendue ? Ils ne doivent pas lire la Chronique Agora. Une stagnation des ventes, c’est ce qu’on obtient lors d’une Grande Correction. C’est ce que nous disons depuis quatre ans.

Durant une expansion, eh bien… tout s’étend. Rien de bien compliqué.

Durant une contraction… tout se contracte. Fallait-il attendre autre chose ? C’est le but du jeu. C’est comme ça que ça marche.

Lorsqu’on a une économie de consommation, qu’est-ce qui se contracte le plus ? Les dépenses de consommation, évidemment. C’est simple, non ?

Et lorsque les dépenses de consommation se contractent, les ventes des entreprises baissent. Les profits finissent eux aussi par baisser. Les investisseurs réalisent petit à petit que détenir des actions ne sera pas profitable. Les actions baissent alors elles aussi.

Un autre titre de Bloomberg :

“Peu de changement sur les prix de gros aux Etats-Unis alors que les coûts de l’énergie et des véhicules chutent”.

Surprise ! Les autorités injectent des milliers de milliards de dollars de liquidités et de crédit. Pourtant, elles n’arrivent pas à faire grimper les prix de manière significative.

Les contractions sont déflationnistes.

C’est pour cette raison que nous ne voyons pas le prix de l’or grimper dans l’immédiat.

En plus, l’Allemagne et la France se sont réunies avec la Chine, et sont tombées d’accord pour ne pas jeter la pauvre petite Grèce hors de l’euro-bus… si bien que l’or n’a pas d’autre choix que de chuter. Pas de crises à l’horizon. Pas d’inflation non plus.

Alors qui a besoin d’or ?

Eh bien… Tout le monde. Mais peut-être pas tout de suite.

“L’or remplit mieux que tout autre type de devise la fonction pour laquelle une devise est utilisée”, écrivait Lord Rees-Mogg dans son introduction à The Case for Gold ["Les arguments en faveur de l'or", ndlr.] — un ouvrage en trois tomes parcourant l’histoire du métal jaune.

Mais si l’or est la meilleure devise, pourquoi ne l’utilisons-nous pas comme étalon, plutôt que le dollar ?

Lord Rees-Mogg a une explication : “le problème de l’or n’est pas qu’il ne fonctionne pas, mais qu’il fonctionne trop bien… Il impose des limites au comportement humain, et ces limites peuvent être mal supportées et rejetées. En fait, il peut être impossible, pour un gouvernement, de maintenir la discipline de l’or”.

Ah oui…

Les limites. Il y a toujours des limites. On peut ignorer les limites. On peut les rejeter. On peut faire semblant qu’elles n’existent pas. Mais on ne peut ignorer les conséquences qu’il y a à ignorer les limites.

Pour l’instant, l’économie connaît une contraction majeure. Tant que cette phase se poursuit, on a besoin de l’or uniquement comme assurance contre une catastrophe. Mais qu’est-ce qui pourrait causer une catastrophe ? Les autorités, évidemment.

Durant une contraction, le marché lui-même impose des limites. Il force les prix des actifs à la baisse. Il sape les entreprises. Il pousse les débiteurs et les créditeurs à la faillite.

Les autorités n’aiment pas les limites. Et elles n’aiment pas les contractions — surtout quand des élections approchent. Peut-être qu’elles vont faire preuve de courage. Peut-être pas. Elles pourraient se lancer dans des manoeuvres téméraires et désespérées… afin de surmonter les limites. C’est alors qu’on sera vraiment dans le pétrin… Et c’est à ce moment-là que vous aurez besoin d’or.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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